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Le parking souterrain passe la rampe

8 mars 2019 | Edition N°2453

Yverdon-les-Bains –  Le Conseil communal a dit oui à la création de 1000 places de stationnement sous la place d’Armes, jeudi soir.

Les Verts ont tout tenté pour prolonger le débat sur le parking souterrain de la place d’Armes, jeudi soir, alors que les dés semblaient jetés d’avance. Comme pressenti, l’organe délibérant a largement entériné ce projet, qui va complètement remodeler le centre-ville (lire encadré dans notre édition papier de lundi).

Les écologistes auraient souhaité que le Conseil communal se prononce à bulletin secret, mais ils ne sont pas parvenus à récolter suffisamment de soutien, hors de leurs rangs, pour appuyer cette proposition. Même cas de figure à l’issue du vote, lorsqu’ils ont demandé un référendum spontané afin que les citoyens se prononcent sur le sujet. Reste la possibilité, désormais, de lancer un référendum facultatif. Les Verts se laissent le temps de la réflexion. Le cas échéant, ils devront aller à la pêche aux signatures pour tenter d’obtenir la mise sur pied d’un scrutin populaire.

Socialistes divisés

Deux jours avant la séance du Conseil communal, les Verts avaient manifesté leur courroux, après que le PLR et le parti socialiste avaient annoncé avoir conclu un pacte. La gauche s’engageait à soutenir le préavis tel que présenté, et la droite à appuyer, en échange, la création d’une centaine de places d’accueil parascolaire. Bien avant que les élus ne prennent place dans la salle des débats, le sort du parking souterrain était donc déjà scellé (lire la Région Nord vaudois du 7 mars).

Cet accord de principe n’a pas empêché la gauche d’afficher quelques divergences, jeudi soir. Certains élus socialistes ont ainsi préféré s’abstenir lors du vote. Coprésidente de la section yverdonnoise du parti à la rose, Pascale Fischer était de ceux-là, elle qui avait déposé, avec le socialiste Stéphane Balet et le Vert Benoist Guillard, un rapport de minorité demandant une non-entrée en matière sur le sujet.

Divergence sur la forme

«Je suis résolument favorable au parking, puisqu’il permettra enfin d’enterrer les véhicules et de créer un bel espace au centre-ville. Mais je ne suis pas convaincue par le projet tel que présenté», a argué Pascale Fischer, résumant la position des opposants. Si les élus, de tous bords confondus, ont publiquement manifesté leur soutien à un parking souterrain, ils se sont montrés divisés sur la forme à lui donner.

Les Verts ont ainsi dénoncé des ambitions démesurées, estimant qu’un parking de 600 à 700 places, au lieu des 1000 prévues, serait largement suffisant. Craignant que cette nouvelle offre ne crée un «appel d’air», ils se sont inquiétés de la pollution et du trafic supplémentaire qui pourraient en découler.

Pour les partisans, en revanche, la concentration d’un millier de places de parc permettra de limiter le nombre de voitures qui tournent inutilement en quête d’un lieu où se garer: «Les véhicules pourront aller se parquer directement sous terre», a souligné le PLR Maximilien Bernhard. Le projet permettra également, selon lui, de répondre aux besoins des chalands qui ont déserté les magasins, faute d’une offre suffisante en matière de stationnement. «C’est l’une des clés de l’accessibilité au centre-ville», a imagé le syndic Jean-Daniel Carrard.

Exploitant privé

Les opposants ont toutefois relevé que rien ne permettait d’assurer aux commerçants que ces places seront destinées à leurs clients, puisque le parking sera exploité par un privé – la société Parking Places d’Armes (lire encadré dans notre édition papier de lundi) – et non par la Ville. Ce qui leur fait craindre, également, une perte de recettes importantes pour la Commune. Celle-ci ne pourra plus encaisser l’argent du stationnement, alors qu’elle devra débourser 32 millions de francs au total pour ce projet.

«Une bonne partie de ces investissements serait de toute façon nécessaire pour refaire les réseaux et rénover la place, bien mal en point aujourd’hui», a rétorqué l’UDC Pascal Gafner, au nom des rapporteurs de majorité. De son côté, le groupe Marti-AMAG déboursera 55 millions de francs, dans le cadre d’un partenariat public-privé. «Ce n’est pas tous les jours qu’un investisseur injecte autant d’argent dans une ville de taille moyenne», a insisté Maximilien Bernhard.

 

Caroline Gebhard