Yverdon-les-Bains – La Ville et les représentants des groupes Marti et Amag ont signé mercredi soir le contrat de construction du parking de la place d’Armes.
Ce n’est qu’une étape, mais une étape-clé. Un an pratiquement jour pour jour après l’adjudication du projet, les représentants de la Ville d’Yverdon-les-Bains et ceux des groupes Marti Construction et Amag Automobiles, réunis dans la société nouvellement créée Parking de la place d’Armes S.A., ont signé mercredi soir à Lausanne le contrat de partenariat public-privé (PPP) et de construction du parking souterrain de la place d’Armes.
Cette signature formelle est intervenue au terme d’une ultime séance de six heures, consacrée à la mise au point d’un document qui compte pas moins de 19 annexes.
Un document complexe
Très satisfait de parvenir à cette étape, Jean-Daniel Carrard, syndic d’Yverdon-les-Bains, explique: «Il a fallu prévoir de nombreuses situations. Par exemple ce qui se passerait en cas de vente d’actions à un tiers. Il y a des conditions précises et la Ville s’est préservé un droit de regard en fonction du partenaire.» Yverdon-les-Bains disposera d’un siège au conseil d’administration de la société du parking.
Ce projet, estimé à 55 millions de francs, sera financé, au travers de la société créée par les deux entités (Parking de la place d’Armes), essentiellement par Marti et Amag, deux groupes familiaux suisses. La Ville, qui accorde contractuellement un droit de superficie (DDP) d’une durée de 70 ans, y consacrera 2,5 millions de francs.
Si les étapes politico-administratives à venir se passent bien, le chantier de ce parking souterrain de 1000 places pourrait débuter en 2020, et l’ouverture intervenir en 2022.
Solide expérience
Directeur général de Marti Construction, Jacques Dessarzin est heureux de l’issue des négociations: «Nos deux groupes familiaux (Marti et Amag) partagent la même philosophie. Nous avons des expériences en commun. Mais c’est la première fois que la collaboration se poursuivra également avec l’exploitation.» Marti Construction dispose d’une solide expérience en matière de parkings souterrains. La dernière réalisation en date est celui de Mégaron, qui comporte 220 places, à Lancy (Genève), couplé avec un centre associatif.
Procédure – Le Conseil communal se prononcera sur un préavis global
Mettre fin à cinquante ans d’espoirs déçus
«Ils ont travaillé très dur sur ce dossier.» Municipale chargée de l’urbanisme et des bâtiments, Gloria Capt rend hommage aux collaborateurs de son service qui se sont impliqués dans la préparation du contrat. En effet, il fallait, entre autre, respecter le projet primé lors du concours de réaménagement urbain et paysager de la place d’Armes, et donc œuvrer avec HYL, l’agence parisienne lauréate. «Ce n’était pas gagné d’avance, il fallait tenir compte des contraintes des uns et des autres, mais aussi du futur (voir encadré). Même si ce n’est qu’une étape, j’ai un sentiment de satisfaction et de soulagement», relève l’élue.
La Municipalité et ses spécialistes vont désormais se concentrer sur la préparation du préavis qui sera soumis au Conseil communal, et des procédures liées à la mise à l’enquête publique.
C’est donc un parcours politico-administratif relativement long qui attend ce projet, dont bon nombre d’Yverdonnois, mais aussi tous ceux qui viennent dans la ville-centre, attendent l’aboutissement depuis plus de cinquante ans, à commencer par l’initiateur Pierre Despland, relayé dans un passé récent par Laurent Gabella. Environ 19 millions de francs sont prévus au plan des investissements pour l’aménagement de surface.
Front Gare
Appel à investisseurs
Si le projet de réaménagement du Front Gare paraît être au point mort, c’est une illusion. Il fallait en effet que le parking souterrain de la place d’Armes et le réaménagement de surface tiennent compte du futur. Ainsi, un passage (piétonnier) de 20 mètres de large devrait relier le parking de la place d’Armes et le futur complexe du Front Gare. «C’est un tout. Il fallait faire avancer en parallèle les autres projets. C’est très important pour redynamiser le centre-ville», explique Gloria Capt. Les négociations sur Front Gare avancent et les partenaires en sont au stade de la répartition des droits à bâtir. Une fois ce problème réglé, un appel à investisseurs sera lancé. Il paraît évident que dans un projet nécessitant quelque 130 millions de francs, le partenariat public-privé sera privilégié.