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Le Prix panathlonien 2015 à l’homme qui vaut moins de 2h30

21 janvier 2016

Course à pied – Stéphane Heiniger a été honoré par le Panathlon-Club Yverdon-les-Bains, avant-hier. Une récompense pour l’ensemble de la carrière du «Harry Potter local».

Stéphane Heiniger a eu droit au Prix panathlonien 2015, mardi soir à La Prairie, et sa conjointe Odile Rufener à un bouquet de fleurs. © Champi

Stéphane Heiniger a eu droit au Prix panathlonien 2015, mardi soir à La Prairie, et sa conjointe Odile Rufener à un bouquet de fleurs.

C’est l’histoire d’un ex-footballeur qui, à l’âge de 16 ans, a décidé de se lancer dans les disciplines d’endurance avec un ami. Avec un succès évident, puisque vingt ans plus tard, Stéphane Heiniger a reçu le Prix panathlonien décerné, avant-hier, par la section yverdonnoise du club-service. «Ça couronne une année 2015 qui a été très intense pour moi, a commenté l’attachant et heureux lauréat, devant les membres du Panathlon. On a emménagé dans une nouvelle villa à Cuarny, il y a eu la naissance de ma deuxième fille et j’ai battu mon record au marathon.» La distinction vient récompenser l’ensemble de la carrière de l’Yverdonnois, qui a toujours travaillé en plus de pratiquer le sport à haut niveau.

Le récit débute à la fin des années nonante. Stéphane Heiniger et son ami David Girardet décident de se mettre au VTT. Les deux ados se prennent au jeu. Rapidement, le premier intègre le Vélo-Club Orbe et remporte la cyclosportive du Tour de Romandie. Ancien nageur, le second nommé se tourne vers le triathlon. «Pour ma part, la natation ce n’était pas mon truc. Mais j’ai débuté la course à pied en plus du vélo», raconte l’athlète de 36 ans.

Le Nord-Vaudois se met alors à participer à des épreuves de duathlon, discipline que pratique également son ami David Girardet, celle-ci étant également sous l’égide de Swiss Triathlon. Et Stéphane Heiniger est doué. «A ma première course, j’ai terminé troisième et me suis qualifié pour les Championnats d’Europe juniors», se souvient-il. Il enchaîne en devenant champion de Suisse juniors en 1999. L’année suivante, il intègre les cadres nationaux. Et, consécration, en 2001, il remporte le titre européen des moins de 23 ans, au Portugal. «J’avais beaucoup travaillé les transitions pour progresser. Mon point fort était que j’étais très à l’aise sur la deuxième course à pied (réd: un duathlon comporte deux parties à pied et, entre elles, une à vélo).» Le champion au super finish a, également, participé à deux Mondiaux élite, terminant près de la 20e place.

Une deuxième carrière

Puis, avec l’arrivée du triathlon aux Jeux olympiques, la fédération a considérablement réduit la voilure pour la discipline double. Dans le même temps, Stéphane Heiniger a vu sa situation professionnelle évoluer. Progressivement, il a abandonné le duathlon pour ne plus pratiquer que la course à pied.

C’était l’avènement d’une seconde carrière. Le «Harry Potter local» est devenu la terreur des courses régionales, avant de sévir sur de nombreux autres fronts. En 2007, il finissait 3e des 20 km de Lausanne. Deux ans plus tard, il remportait les 10 km. Puis, avec le temps, il est passé au marathon. A New York, en 2011, il se classe 52e et 2e Suisse, derrière l’immense Viktor Röthlin, en 2h31. En octobre passé, à nouveau dans la capitale vaudoise, il est passé sous la barre mythique des 2h30, bouclant les 42,195 km de l’épreuve en 2h29’25. Ça y est, il fait partie du cercle fermé de ceux qui l’ont fait. «C’était mon grand objectif de l’année», lance celui qui a, déjà, trouvé de nouveaux défis.

Désormais, Stéphane Heiniger se met à la course de montagne. Il s’y est testé, l’an passé, lors de la première édition de l’Yverdon-Chasseron. Une épreuve qu’il a écrasée. Il partage aussi son savoir en donnant, tous les mercredis soir, l’entraînement à l’USY Athlétisme. Cette saison, il se prépare pour le Marathon de la Jungfrau. Non, le papa de 36 ans n’est pas près d’arrêter de courir. «Je continuerai tant que la santé et la motivation sont là», dit-il, alors qu’à l’entendre, sa conjointe fait de grands sourires. Une objection? «Non non. Je l’ai toujours connu comme ça», répond Odile Rufener.

Quand l’Yverdonnois jette un oeil dans le rétro, sur sa carrière, il n’a aucun regret. «Je pense avoir fait les bons choix aux bons moments», lance-t-il. Le Portugal, lorsqu’il est monté sur le podium, avec l’hymne national; son aventure et sa performance au mythique Marathon de New York; et, plus récemment, les derniers mètres à Lausanne, sachant qu’il allait battre son record: voilà ce qui constitue les plus beaux souvenirs d’une carrière que le Panathlon-Club Yverdon-les-Bains a tenu à honorer. «Que des moments forts», conclut l’homme qui vaut moins de 2h30.

 

Passation de pouvoir au Panathlon

Daniel Jaccaud président

Bertrand Carrard et Daniel Jaccaud. © Champi

Bertrand Carrard et Daniel Jaccaud.

Après deux mandats à la tête du Panathlon-Club Yverdon-les-Bains, soit un total de quatre ans de fonctionnement, Bertrand Carrard (à g.) a cédé sa place à Daniel Jaccaud, avant-hier, lors de l’assemblée générale du club-service, qui s’est déroulée à La Prairie.

Ce n’est pas l’unique changement qu’il y a eu au comité. Ainsi, Jocelyne Ogiz et Patrick Wurlod l’ont quitté, remplacés par Roger Huber et Philippe Roulet.

En outre, le Panathlon yverdonnois célèbre son 35e anniversaire cette année. Une journée spéciale sera organisée le 18 juin.

Enfin, on signalera que la commission en charge de décerner le Prix panathlonien a fait son choix parmi un panel de 17 candidats. Un record!

Manuel Gremion