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Le quarantième rugissant de Franco Sbarro

1 mars 2013

Petite perle dans la grande industrie de l’automobile, le constructeur grandsonnois sera une fois de plus à Palexpo avec ses créations. Le temps semble n’avoir aucune prise sur un homme à l’imagination sans limite, qui jouit d’une capacité de s’émerveiller quasi enfantine.

Franco et Françoise Sbarro, avec leurs collaborateurs Jean-Pierre Cochard, Florian Perron et Toni Severino, avec la «Jaclyn», en cours de montage, qui sera présentée en première mondiale.

Si l’industrie de l’automobile, soumise aux aléas de l’économie -le groupe PSA a perdu cinq milliards de francs l’an dernier, alors que Voslkswagen va répartir une partie de ses vingt-deux milliards de bénéfices en versant près de 9000 francs de prime à chacun de ses cent mille collaborateurs-, est le théâtre de grandes manoeuvres, il est des petits constructeurs qui, année après année, surprennent les spécialistes et le grand public par leur créativité. Franco Sbarro fait partie de cette catégorie de constructeurs qui, grâce à une originalité sans cesse renouvelée, parviennent à résister aux mouvements de globalisation.

Le fruit d’une rencontre

Le constructeur grandsonnois va ainsi participer dès la semaine prochaine à son 40e Salon international de l’automobile de Genève, ce qui en fait l’une des attractions. D’ailleurs, les organisateurs ont décidé de marquer l’événement en lui consacrant un stand-hommage.

Pour son quarantième salon, le constructeur grandsonnois a façonné la «Jaclyn», un bolide qui, c’est presque une coutume chez lui, est le fruit d’une rencontre. Un visiteur débarque à Grandson et trouve les ateliers fermés. Il y revient un quart de siècle plus tard -il y a six mois à peine- et se prend de sympathie pour l’artisan grandsonnois. Cet industriel établi dans le canton de Neuchâtel, passionné d’automobiles, propose à Franco Sbarro de participer à la construction de la voiture-phare de son quarantième salon. A une condition: elle doit porter le nom de sa fille, Jaclyn, une jeune femme de vingt-six ans, qui, entre ses nombreux voyages professionnels, a pris le temps de passer à Grandson pour découvrir la voiture qui prenait forme.

Les noces de rubis

Quarante ans, ce sont les noces de rubis. D’où la couleur rouge choisie par le constructeur, et qui sera particulièrement bien mise en évidence -la peinture contient du nacre- par l’éclairage de Palexpo.

Les lignes de la carrosserie traduisent l’élégance du «couturier» italien et elles sont relevées par la présence d’éléments de carbone dans les parties inférieures. Cette Targa 2+2 est équipée d’un moteur Ford, presque identique à celui de la célèbre Ford GT 40, qu’on trouve aussi dans les Jaguar XKR de série. Il développe 400 CV.

Au Salon, la Jaclyn sera présentée devant un miroir de six mètres de longueur qui permettra au public de la découvrir sous toutes ses facettes.

Les admirateurs du constructeur grandsonnois auront sans doute du plaisir à retrouver trois classiques: la Delphi, la Memory -un hommage aux véhicules des années soixante- et l’Alcador GTB Ferrari.

Un véhicule hybride

Les élèves de l’Espera Sbarro de Montbéliard ont pour leur part préparé l’Eight, en référence à huit cylindres et huit semaines de travail -elle a déjà été présentée à Paris-, et surtout la «React-EEV», un véhicule hybride équipé d’un moteur thermique V6 de trois litres de cylindrée et deux moteurs électriques à l’avant, d’une puissance totale de 450 CV.

«Je soutiendrai l’école tant que les professeurs la tiennent en main», explique Franco Sbarro, qui se rend à intervalles réguliers à Montbéliard, où Espera bénéficie du soutien de l’homme fort du Pays, Pierre Moscovici.

 

En pente douce

La passion

Quarante salons de Genève, et beaucoup d’autres par le monde, Franco Sbarro, n’envisage par la retraite, un mot inexistant dans son dictionnaire: «Pourquoi faire d’ailleurs?» Et d’ajouter: «Tant qu’il y a des passionnées et des pièces uniques… Et puis il y a énormément de choses à finir. Je travaille avec un équipe réduite et au besoin j’ai recours à une aide extérieure.» Ainsi, la peinture de la Jaclyn a été réalisée par la Carrosserie du Garage Senn, avec laquelle il collabore depuis longtemps. C’est sûr, Franco Sbarro nous suprendra encore.

 

Isidore Raposo