Le quartier Gruvatiez-Est plébiscité
4 mai 2015Orbe – Les débats ont été âpres et longs autour du projet de quartier de 1200 habitants, dont le plan partiel d’affectation a finalement été largement accepté.
Mûr ou pas, le projet du quartier Gruvatiez-Est? En Vert et contre (presque) tous, les élus du parti écologiste sont persuadés qu’il ne l’est pas. Ils ont défendu leur point de vue durant plus de deux heures et demie, jeudi, au Conseil communal d’Orbe. Leur ténacité -ils sont même allés jusqu’à soumettre un référendum spontané, qui a été refusé par 40 voix contre 17- n’a pas porté ses fruits. Le plan partiel d’affectation «Gruvatiez-En Lavegny» a, en effet, été plébiscité (à bulletin secret, le conseiller Vert Luiz De Souza en faisant la demande) par plus des trois quarts de l’assemblée.
Le développement du sud de la Cité aux deux poissons poursuit donc son chemin (lire ci-dessous) après plusieurs années de préparation. «Je ne comprends pas qu’on puisse proposer de renvoyer le dossier pour complément d’étude à la Municipalité, alors qu’il y a déjà 230 pages!», s’est insurgé Marc Ferrario, le président PLR de la commission d’urbanisme. «Ça fait même 35 ans qu’on parle de ce projet et on vient nous dire qu’il n’est pas mûr, s’est insurgé le PLR Denis Michaud. On va bientôt être au cimetière! A-t-on autant d’argent du contribuable à dépenser pour faire plus d’études?» On l’a compris, les partisans du PPA commencent à perdre patience. A leurs yeux, il est temps d’avancer, sous peine de compromettre l’avenir du projet, et notamment l’arrivée promise du RER.
Rapport de minorité
Les auteurs du rapport de minorité et la grande majorité des Verts, qui ont ouvertement soutenu le texte demandant des études complémentaires, ont pourtant affirmé ne pas être opposés au développement du quartier en question. Ils ont, par contre, pointé du doigt le fait que des questions qu’ils ont posées lors de séances passées sur le sujet ont, à leurs yeux, été «éludées», ce dont s’est vivement défendu le municipal socialiste Henri Germond, en charge du dossier. Ce dernier a, en outre, dévoilé que 750 000 francs avaient déjà été dépensés en études pour le projet.
Les partisans du rapport de minorité ont également déploré l’absence d’un échéancier et d’un plan d’investissement. «Cela avait été promis. Le processus n’a pas été respecté», s’est plaint Luiz De Souza, qui a évoqué la possibilité de faire recours auprès du Conseil d’Etat.
Christophe Hunziker (V), rapporteur minoritaire, a estimé que les études sur l’impact du trafic n’étaient pas suffisantes, car ne prenant en compte qu’un petit périmètre. «On a l’impression que quelqu’un d’autre pilote l’avion», a lancé son collègue de parti François Maréchal, durant les débats, lui qui craint qu’Orbe perde de son caractère de «bourgade». «On va tous dans le même sens, mais prenons le temps de bien faire, d’affiner», a justifié, plus mesuré, Nicolas Frey (V).
Soutien du PLR et du PS
Plus tôt dans la discussion, le PLR et le PS avaient affirmé leur soutien au projet de la Municipalité, le président socialiste Didier Zumbach soulignant que les demandes faites au préalable par son parti (elles concernaient la création d’une école, d’une unité d’accueil de la petite enfance, de logements à loyer modéré, etc.) avaient été intégrées dans la réflexion. Des positions qui se sont vérifiées lors du vote. Visiblement, il était temps que le projet puisse avancer.
Et maintenant?
Désormais, le dossier va être transmis au Canton, qui va plancher sur la validation du PPA, ainsi que sur la proposition d’Orbe de lever les 25 oppositions, dont celle de Chavornay. Pour rappel, la localité voisine craint que le projet de quartier urbigène (1200 habitants sont prévus à Gruvatiez-Est, sur une surface de 56 000 m2) n’aggrave ses problèmes de trafic routier.
Vers une fusion gazière
Il aura fallu aussi près de deux heures pour valider le processus d’échange d’actions dans le cadre de la fusion par absorbtion d’Urbagaz par VO Energies. C’est que, en tout, le Conseil communal aura duré 4h45, jeudi passé. Un record.
Sur ce sujet, les débats ont eu trait à des aspects financiers très techniques. Que gagne Orbe dans cette fusion, alors qu’Urbagaz fonctionne bien, se sont inquiétés plusieurs conseillers, dont Stéphane Collet (PLR) et Luiz De Souza (V), rapporteurs minoritaires?
Le syndic Claude Recordon a expliqué -et il a dû s’y reprendre à de nombreuses reprises- la stratégie: «On consolide ainsi la force des collectivités publiques au sein de VO Energies. Cela permettra aussi de conserver le pouvoir décisionnel dans la région. Si on attend, on risque de se retrouver devant un mur, et de perdre du patrimoine communal.»
«Urbagaz ne peut pas se battre dans le marché du gaz actuel», a argumenté le municipal Jacques-André Mayor. Des éléments qui ont convaincu une large majorité du Conseil.