Le référendum est bien incertain
7 décembre 2015Orbe – Le débat sur le PPA Gruvatiez-En Lavegny, organisé jeudi soir au Casino, s’est résumé en deux monologues.
A l’issue du débat contradictoire qui a mis face à face partisans et opposants au plan partiel d’affectation (PPA) de Gruvatiez-En Lavegny, jeudi soir, à Orbe, bien malin celui ou celle qui se risquerait à un pronostic sur le vote qui aura lieu le 13 décembre. La séance, bien orchestrée par Laure Pingoud, journaliste à 24Heures, s’est résumée à deux monologues.
D’un côté, le syndic Claude Recordon (PLR) et le municipal en charge de l’urbanisme Henri Germond (PS) ont défendu, avec conviction, le PPA accepté par le Conseil communal en avril dernier. De l’autre, le comité référendaire, représenté par Loris Koenig et Luiz De Souza (les Verts).
Pour rappel, ce plan de quartier s’inscrit dans la suite logique du schéma directeur d’Orbe Sud, qui prévoit, à l’horizon 2030, une cité forte de 10 000 habitants. Le PPA de Gruvatiez-En Lavegny prévoit, notamment, la construction de 500 logements pouvant accueillir 1200 habitants, la création du Centre de traitement unique des EHNV, une halte du RER, des commerces de proximité, ainsi que des infrastructures comme une crèche et des classes scolaires.
Pour les opposants, ce projet prévoit une trop grande densité de population. Ils craignent qu’Orbe deviennent une cité dortoir. Ils ont peur que le centre -ville soit déserté et s’inquiètent d’éventuelles augmentations du taux d’imposition, en raison d’un plafond d’endettement trop élevé.
Pas de contre-proposition
Par deux fois, le syndic a tenté d’ouvrir le dialogue. La première en demandant ce que les opposants proposaient à la place du PPA. La seule réponse obtenue: «La nouvelle Municipalité, issue des élections 2016, se chargera de remettre l’ouvrage sur le métier».
Ce à quoi a rétorqué Henri Germond: «Ce PPA est l’aboutissement de huit ans de travail. Pas sûr que le propriétaire attende une nouvelle démarche pour valoriser son terrain, alors que le PPA de 1996 lui autorise déjà la construction de bâtiments».
Puis le syndic a demandé: «Vous nous reprochez de mentir. Pouvez-vous nous donner un exemple?» De fait, Loris Koenig a avancé une autre interprétation sur les conséquences d’un refus par les électeurs. Des interprétations différentes qui peuvent se discuter. En revanche, en qualifiant de «mensonge» la version de la Municipalité, il induit une suspicion envers l’autorité, ce qui engendre un climat de méfiance. En agitant des craintes, les opposants déplacent le vote du domaine factuel à celui de l’affect. Cela rend donc pratiquement impossible tout pronostic sur l’issue du vote du 13 décembre.