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Le retour aux sources du nouveau directeur des bains
© Michel Duperrex

Le retour aux sources du nouveau directeur des bains

23 septembre 2021

Enfant d’Yverdon, Marc Alain Pittet retrouve sa ville et reprend les commandes de la direction du Grand Hôtel et Centre thermal d’Yverdon. Est-il prêt à faire ce plongeon?

Il y a à peine plus d’un an, Sophie Cook annonçait avec fierté qu’elle reprenait les rênes du Grand Hôtel et Centre thermal d’Yverdon. Et voilà qu’hier, le propriétaire, le groupe Boas, dévoilait le nom du nouveau directeur: Marc Alain Pittet. Cet enfant d’Yverdon a retrouvé lundi sa ville et, plus encore, son quartier où il a grandi jusqu’à la fin de sa scolarité. Mais aujourd’hui, il ne restera plus devant le complexe qu’il admirait avec ses yeux d’enfant ou dans les bassins qu’il fréquentait avec sa famille. Désormais, il est au gouvernail. Et c’est à lui que revient la lourde tâche de faire avancer le bateau yverdonnois à travers les différentes étapes de l’énorme chantier de rénovation qui s’annonce.

 

Marc Alain Pittet, comment appréhendez-vous ce challenge?

C’est un retour à la maison. Les années entre mon départ et mon retour à Yverdon m’ont permis de parfaire mon expérience et de m’enrichir professionnellement. Aujourd’hui, je foule à nouveau les couloirs de ce bel hôtel et c’est pour moi un véritable retour aux sources (rires)!

Ayant grandi à Yverdon, avez-vous des souvenirs liés aux bains thermaux?

Oui, évidemment, mais avec tout le quartier aussi. Je suis né dans l’ancien hôpital, donc juste à côté, j’ai fait toutes mes écoles dans le coin et j’habitais à un kilomètre des bains environ. C’est un périmètre que je connais extrêmement bien, autant de l’extérieur (j’ai toujours trouvé le site magnifique) que de l’intérieur, car j’y venais avec ma famille.

Pourquoi avez-vous quitté le Nord vaudois et n’y êtes-vous pas revenu depuis?

Je suis animé par le voyage. Et mes premiers voyages, je les ai faits en Suisse, puisque je me suis rapproché de Lausanne et de Genève pour mes études, puis je suis parti sur la Côte et en Valais. Je garde aussi un lien avec Neuchâtel, via Swiss Evolife (ndlr: une fondation créée par le groupe Boas qui offre des appartements évolutifs tout en gérant les soins à domicile de ses locataires). Donc je n’ai pas vraiment fui le Nord vaudois, il a toujours été sur mon chemin et je n’ai jamais perdu de vue cette région.

Qu’est-ce qui vous a motivé à reprendre la direction du complexe qui va entamer sa profonde mue?

Ce n’était pas forcément un projet réfléchi, mais l’opportunité s’est présentée et j’ai eu un coup de cœur pour ce projet. La volonté du groupe Boas et de la Ville est de garder ces beaux murs, mais de rafraîchir et de mettre à jour les locaux, et de repenser les espaces pour être plus accueillants. Je suis très content d’arriver maintenant, car avec notre décoratrice d’intérieur on va pouvoir réfléchir sur les matériaux, les couleurs, le mobilier, etc. Je me réjouis de pouvoir concrétiser ces espaces et de mettre en valeur l’existant.

Quelle touche allez-vous apporter à ce projet d’envergure?

Je vais pérenniser l’énorme travail fait par les équipes et surtout renforcer nos synergies. Un de mes projets est de pérenniser notre réseau avec l’hôpital, car j’ai l’avantage de connaître certains médecins et je me réjouis de pouvoir les recontacter pour créer des liens et développer notre pôle médical.

Quel sera votre premier défi?

Rassurer et encore rassurer nos équipes. Aujourd’hui, on est bousculés et on doit s’adapter en permanence. C’est un énorme défi de continuer d’accueillir nos clients et cela le sera encore plus durant les travaux.

Quel sera votre objectif d’ici à 2022?

Renforcer nos liens. La culture d’entreprise sera très importante . Il s’agira aussi de créer des synergies, de travailler avec le réseau du groupe Boas et avec nos partenaires.

Et concernant les clients?

On se réjouit d’accueillir à nouveau des groupes qui avaient dû mettre en stand-by leurs événements. Cette pandémie nous a permis d’accueillir des clients indigènes qui ne connaissaient pas forcément Yverdon ou nos établissements en Suisse romande. Maintenant, on se doit de les fidéliser et de valoriser notre proximité. En tout cas, on remercie nos clients qui ont continué de venir chez nous. Les équipes sont prêtes à les accompagner au mieux et à réagir à leurs attentes. D’ailleurs, on est bien heureux de voir nos clients, même masqués, repartir avec un sourire franc.

 

Un profil «idéal»

 

Marc Alain Pittet a eu l’envie de s’accomplir dans le milieu hospitalier (il a notamment un Bachelor en Soins infirmiers et un CAS en anesthésie) et dans l’hôtellerie. Après avoir travaillé plusieurs années dans des hôpitaux et cliniques privées, il s’est notamment retrouvé à diriger des EMS, à Villeneuve et à Aigle, apportant un soin particulier à l’accueil des clients. En 2020, il est revenu dans le groupe Boas comme directeur de l’Hôtel Nendaz 4 Vallées et spa. Malgré la crise, le site n’a jamais connu de résultats aussi encourageants. Marc Alain Pittet compte garder, pour l’instant, la direction de l’établissement valaisan, en la renforçant autour de lui.

 

Sophie Cook: «Cela a été une décision très difficile à prendre»

 

L’ancienne directrice du Grand Hôtel et Centre thermal, Sophie Cook (photo), a décidé de démissionner pour fin octobre. Son prochain défi professionnel? Elle ne le connaît pas encore.

Si l’annonce de l’arrivée de Marc Alain Pittet étonne, c’est parce que personne ne se doutait que la dynamique Sophie Cook avait choisi de rendre son tablier. En effet, après avoir voué seize années au Grand Hôtel et Centre thermal d’Yverdon, elle a décidé de démissionner pour fin octobre. «Cela a été une décision très difficile à prendre par rapport aux collaborateurs, au site et à la région tout entière. Car je continue à croire qu’il y a là un potentiel incroyable», confie-t-elle.

Après avoir été responsable des finances, directrice ad interim du centre médical et sous-directrice générale, l’Yverdonnoise avait finalement été promue tout en haut de la pyramide l’été dernier. Pourquoi part-elle aujourd’hui? La question restera sans réponse.

«Honnêtement, cela aura été une belle aventure, estime-t-elle. Mon bilan? Je suis extrêmement fière de ce que nous avons fait ici et du travail de l’équipe, car nous avons vécu ces deux dernières années dans des conditions difficiles, mais on a su fédérer les collaborateurs et la région. On a travaillé avec d’autres établissements pour regrouper nos forces et passer le cap. D’ailleurs, on a fait deux années records au niveau de l’hôtel, avec des taux d’occupation énormes les mois où on a pu ouvrir.» Et d’ajouter: «C’était un gros défi que l’on a relevé, et ça, c’est grâce aux équipes. Les gens se sont serré les coudes, ils ont parfois fait trois métiers en un pour trouver des solutions et imaginer des idées de repositionnement. Dans une telle période, cela a été très précieux», remercie Sophie Cook, qui part voguer vers d’autres horizons. Mais où d’ailleurs? «Je ne sais pas! lâche-t-elle. Il y a une mer des possibles qui s’offre à moi. C’est une nouvelle aventure qui m’attend et je me réjouis de voir ce que cela va donner!»

Christelle Maillard