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Le syndic et la secrétaire démissionnent
© Carole Alkabes

Le syndic et la secrétaire démissionnent

22 mars 2018
Edition N°2211

Lassés par des tensions persistantes, le chef de l’Exécutif et la responsable de l’administration communale et la secrétaire ont claqué la porte.

«Je ne parlerai pas avant la semaine prochaine. Je veux d’abord informer le bureau, puis la population.» Président du Conseil général d’Ogens, Laurent Meystre est pour le moins incommodé par la situation. Même si, dans ce village de 300 âmes, la nouvelle de la démission, avec effet immédiat, du syndic Christian Guichard et de la secrétaire municipale Stéphanie Pahud, a transpiré hors les murs.

La cause de cette double démission n’est pas liée à un projet en particulier, mais plutôt à des attitudes et à un climat de tension qui perdure. Le syndic s’en était d’ailleurs ouvert à Pascal Dessauges, préfet du Gros-de-Vaud, sans pour autant attribuer un niveau de gravité à la situation.

Le vice-syndic tempère

Mais les choses se sont compliquées ces dernières semaines. Le municipal, et vice-syndic, Joël Riond aurait boudé quelques séances. Ce que l’intéressé conteste. Certes, il a manqué deux ou trois réunions municipales, mais pour réfléchir: «Après dix ans d’exécutif, on se pose des questions. J’ai une entreprise à faire tourner, une vie privée et d’autres engagements. Je suis né dans ce village et c’est un lieu que j’aime. J’ai mis mes compétences à disposition.»

Il affirme que la démission du syndic l’a pris de court: «Cela a été une surprise totale. On a eu une grande discussion en municipalité deux semaines avant. Pour moi, il n’y a rien de grave qui puisse expliquer la décision des démissionnaires. J’en suis navré.» Et d’ajouter: «Je connais le syndic depuis l’enfance et je le respecte. Il a été mon commandant des pompiers.»

Joël Riond conclut: «En tant que vice-syndic, je me focalise maintenant sur le 10 juin pour assurer l’intérim. On va assumer les choses à quatre. L’important est qu’on arrive à reconstituer une équipe.»

Village isolé au beau milieu de la campagne, passé du district de Moudon à celui du Gros-de-Vaud lors de la dernière réorganisation territoriale, Ogens peine à digérer une évolution qui a touché toutes les communes vaudoises marquée par l’arrivée de citadins. En 2006 déjà, les élections communales avaient été le théâtre d’une véritable cabale, organisée dans la plus grande discrétion. Plus récemment, le nouvel élu à la Municipalité a eu à affronter un candidat clairement soutenu par les familles «historiques» du village. Contactés, les démissionnaires se sont refusé à tout commentaire.