Logo

Le TCS largue le Camping des Iris

28 novembre 2012

Le surcoût lié aux difficultés posées par un sol pollué explique la décision du club automobilistique. La Ville se retrouve avec le camping sur les bras.

En juin dernier, les représentants du TCS avaient essuyé une tempête.

Abandon par jet de l’éponge! Cet expression du monde pugilistique illustre, de manière imagée, la décision du Touring Club Suisse (TCS). En charge de la gestion du Camping des Iris, avec un projet de rénovation et un droit de superficie de trente-cinq ans, le TCS a finalement décidé de renoncer. Dès janvier prochain, la place repasse sous gestion communale. Ce n’est pas la fronde des locataires du camping que nous avons relayée ces derniers mois, mais un mal plus sournois, parce qu’invisible, qui a eu raison du projet du club automobilistique: le camping des Iris repose sur une ancienne décharge et toute construction, notamment les canalisations, doit répondre à des critères de protection élevés, et très coûteux à la réalisation.

«Notre décision s’explique par les surcoûts liés à la construction. Nous avons estimé que l’enveloppe de 5 millions de francs destinée à ce projet serait largement dépassée. Ce risque en ferait réfléchir plus d’un. Nous avons finalement décidé de renoncer. C’est vraiment malheureux», commente Moreno Volpi, porte-parole du TCS.

Partenaire recherché

Outre le fait qu’elle relance la balle dans le camp de la Ville -les installations du camping ont besoin d’un sérieux rafraîchissement-, cette décision risque de fâcher les résidents qui, à contre-coeur, ont été contraints à s’en aller. «On a écrit à tout le monde et nous exprimons des regrets. Je peux comprendre que cela peut générer de la frustration et on s’en excuse», relève Moreno Volpi.

Pour le syndic Daniel von Siebenthal, le renoncement du TCS est une vraie tuile: «Ils ont fait leurs études et la qualité des terrains laissait prévoir des difficultés. Le bord du lac n’est pas très stable et des pilotis sont aussi nécessaires. On va remettre l’ouvrage sur le métier.»

En effet, pour le chef de l’Exécutif, il n’est pas question de remettre en cause la stratégie. L’exploitation d’un camping n’est pas une priorité pour une commune. Il va donc falloir chercher un autre partenaire.

Cela dit, la qualité du terrain reste la même. «On peut imaginer des solutions plus simples, tout en s’inspirant du projet du TCS. On va se mettre à la recherche d’un repreneur, avec le soutien du TCS», conclut le syndic.

 

Loi contraignante

Les surcoûts justifiant la décision du TCS sont liés à la qualité du sous-sol, une ancienne décharge. La loi impose, par exemple, une isolation de toutes les conduites d’eau, ce qui augmente considérablement leur prix. Les sondages réalisés en juillet dernier ont laissé apparaître des incertitudes telles, que le TCS, qui doit rendre des comptes à ses membres, a préféré enterrer son projet.

 

La soupe à la grimace

Si elle peut alimenter la satisfaction des utilisateurs qui, malgré la forte augmentation des tarifs envisagée (de 1300 à 3500 francs) ont décidé de rester, l’annonce de la reprise de la gestion du camping par la Ville -elle devrait avoir pour conséquence le maintien des anciens tarifs- va aussi fâcher ceux qui ont vendu leur caravane ou simplement décidé d’aller voir ailleurs.

La réaction sera sans doute à la mesure de l’émotion manifestée le 30 juin dernier à la Marive par des familles pour lesquelles le camping n’était rien moins qu’une résidence secondaire.

Le TCS et la Ville ont écrit à toutes les personnes concernées, mais pour certaines, notamment celles qui ont déposé une avance pour obtenir une place dans un autre site, il sera difficile de faire machine arrière. Ce coup de théâtre pourrait bien relancer leur fureur.

Isidore Raposo