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Le train fou avait des freins déficients

16 novembre 2015

Baulmes – Le Service suisse d’enquête de sécurité met en cause le système de freinage du convoi qui avait déraillé, sans conducteur, sur la ligne Yverdon-Sainte-Croix.

Le convoi, composé de deux véhicules, avait fini sa course entre les haltes de Trois-Ville et Six-Fontaines, dans la forêt surplombant le village de Baulmes. © Duvoisin -a

Le convoi, composé de deux véhicules, avait fini sa course entre les haltes de Trois-Ville et Six-Fontaines, dans la forêt surplombant le village de Baulmes.

Le rapport intermédiaire du Service suisse d’enquête de sécurité (SESE), publié vendredi dernier, donne de premiers éléments d’explication sur la scène surréaliste qui s’est jouée, heureusement sans faire de blessé, vendredi 2 octobre sur les hauteurs de la commune de Baulmes. Comme le détaille le SESE, «le train de service formé de la voiture de commande (en tête) et de l’automotrice, est parti en dérive peu après Sainte-Croix, au kilomètre 21, 3, sur une ligne présentant une déclivité allant jusqu’à 44% et a déraillé en pleine voie, dans une courbe à gauche, au kilomètre 17,9, entre les haltes de Trois-Villes et Six-Fontaines». Aucun conducteur ne se trouvait alors à bord du convoi.

Les premiers éléments d’analyse font état d’«anomalies au niveau du système de freinage des véhicules», ces derniers étant exploités aussi bien par la compagnie Travys -touchée par l’accident en question- que par la compagnie de transport Morges-Bière-Cossonay (MBC).

Adaptations demandées

Dans cette optique, le SESE recommande à l’Office fédéral des transports (OFT) d’«adapter l’installation pneumatique des véhicules moteurs Travys et MBC concernés, (…) en remplaçant l’électrovalve A14 par des électrovalves de robinet BV».

Toujours selon le rapport, les défauts techniques constatés ne suffisent pas à expliquer le déraillement. «D’autres irrégularités ou manipulations inappropriées sont nécessaires pour qu’un convoi formé d’une automotrice et d’une voiture-pilote disposant chacune de son propre ditributeur de freins, parte en dérive», relèvent les experts.

«Pas contraire au règlement»

Pour rappel, peu après les faits, le directeur de Travys Daniel Reymond indiquait, dans nos colonnes, que le fait qu’un employé du chemin de fer quitte le convoi n’était pas contraire au règlement, «mais cette initiative suppose l’application d’un certain nombre de procédures dont il s’agit de vérifier si elles ont été appliquées».

Ludovic Pillonel