Logo

Le village perd ses gymnastes de talent

7 juillet 2016 | Edition N°1780

Pomy – Les actifs et agrès individuels vont rejoindre la société de gym d’Yvonand, en raison d’infrastructures inadaptées dans la commune et pour simplifier leur organisation.

Le président Germain Freymond va annoncer sa démission lors de la prochaine assemblée générale de la société de gymnastique. © Michel Duperrex

Le président Germain Freymond va annoncer sa démission lors de la prochaine assemblée générale de la société de gymnastique.

«L’avenir de nos gymnastes ne se situe plus à Pomy.» Le constat de Germain Freymond, président de la FSG Pomy et environs, est implacable. Suite à une décision prise par le comité et les moniteurs, les actifs-actives et les agrès individuels de la société de gymnastique intégreront, dès janvier prochain, la FSG Yvonand. Seuls les groupes «non compétition» resteront en place à Pomy, à condition, pour certains d’entre eux, de trouver des moniteurs.

Ce choix, vécu comme un véritable crève-coeur par les fers de lance de la société sportive pomérane, créée en 1943, a été pris pour deux raisons principales: le projet de grande salle adopté récemment par le conseil communal (La Région Nord vaudois du 30 mai dernier) n’est pas adapté à leurs besoins, et l’organisation mise en place, depuis bon nombre d’années, pour pallier ce problème d’infrastructures n’était plus gérable à leurs yeux.

«Les adolescents et les adultes ont besoin d’une hauteur de sept à huit mètres au minimum pour pouvoir s’entraîner aux anneaux. Les six mètres du nouveau bâtiment communal seront donc insuffisants», explique Germain Freymond.

La précédente grande salle, entièrement détruite par le feu en décembre 2014, ne permettant pas davantage la pratique de leur activité sportive, les actives-actifs, le groupe phare de la FSG Pomy et environs, se préparaient déjà pour les compétitions à Yvonand, mais aussi ailleurs dans la région. Cette situation allait cependant de pair avec des contraintes diverses, telles que la location des salles, la charge de travail liée à la mise en place des soirées annuelles tapa-sabllia et poméranes et une gestion administrative devenue compliquée par l’affiliation de nombreux membres aux sociétés de gymnastique de Pomy et d’Yvonand, pour ne citer que ces exemples.

Titrés à de nombreuses reprises sur les plans cantonal, romand et national, les gymnastes de la FSG Pomy défendront, cette année encore, leur statut de champion de Suisse obtenu en septembre dernier à la patinoire d’Yverdon. Avant de porter les couleurs de la cité située à l’embouchure de la Menthue.

«Aucune animosité»

L’attitude de la Commune de Pomy dans le dossier de la grande salle laisse perplexes les représentants de la société de gymnastique, qui l’accusent d’avoir fait preuve de mauvaise volonté. «Le dialogue n’a jamais été possible. J’ai été convoqué lorsque le projet était déjà sous toit», déplore Francis Gruet, responsable technique de la FSG Pomy.

«Après les écoles, nous étions les principaux utilisateurs de la salle. Nous l’occupions tous les soirs», relève, pour sa part, Germain Freymond. Et de relever que divers courriers envoyés à la Municipalité pour signaler la non conformité de la salle sur certains points n’ont pas reçu de réponse, au même titre qu’une invitation à assister à un entraînement à Yvonand pour se rendre compte des infrastructures nécessaires.

Du côté de la Commune de Pomy, le syndic Yves Pellaux regrette la décision de la société de gym, en précisant que la Municipalité n’a «aucune animosité» à son égard. «J’ai mis à plusieurs reprises mon hangar à disposition dans le cadre de leurs manifestations. Je le referai d’ailleurs volontiers s’ils me le demandent», indique Yves Pellaux. L’élu précise, toutefois, que, pour des raisons financières, les autorités communales n’auraient pas pu aller dans le sens des requêtes de la FSG Pomy.

«La réalisation d’une grande salle répondant à 100% aux critères formulés par la société aurait nécessité de rembourser une partie de notre dette pour pouvoir effectuer un emprunt suffisant. Cela aurait reporté le projet de plusieurs années. Or nous devons construire ce bâtiment, dont les écoles ont besoin», indique-t-il, en faisant état d’un débat stérile en raisons d’impératifs différents.

Ludovic Pillonel