Yverdon-les-Bains - Dernière survivante de l’industrie historique, cette unité indépendante spécialisée dans les condensateurs sera délocalisée.
L’annonce de la fermeture de Leclanché Capacitors, jeudi dernier, et le transfert des activités en Allemagne, a profondément choqué le personnel. Au même titre que le directeur et véritable âme de l’entreprise, Stephen Fugate, dont le premier souci désormais consiste à soutenir les dix-huit collaborateurs qui vont perdre leur emploi.
Et pour illustrer l’effet surprise de cette décision, prise par le groupe français Mersen, qui contrôle la société depuis 2018, il suffit de jeter un œil sur une machine flambant neuve, encore sous cellophane, stockée au rez de l’immeuble. «On y croyait. Ils ont accepté en début d’année qu’on investisse pour cette machine. Il n’y aura pas besoin de la déballer», déplore le directeur.
Un seul exercice négatif en vingt ans
Pourtant, même si elle a beaucoup souffert des conséquences de la pandémie, Leclanché Capacitors est une entreprise qui tourne. En près de vingt ans d’histoire indépendante, elle n’a connu qu’un exercice négatif, en 2015, lorsque la Banque nationale a brusquement décidé de ne plus soutenir le franc suisse. La société yverdonnoise, qui exporte la presque totalité de sa production, a alors connu des moments difficiles.
«Mais à chaque fois, on s’en est remis. L’an dernier, on a fait un bon premier semestre. Le deuxième a été mauvais. Mais on a bouclé avec un petit bénéfice», explique Stephen Fugate.
Le Grandsonnois ne cache pas que la pandémie a eu des effets catastrophiques: «Cela a été le coup de grâce. Nous avons beaucoup de clients dans l’avionique. Avec les appareils cloués au sol, il n’y avait plus de marché. On s’est retrouvés avec des sous-traitants qui voulaient annuler les commandes alors que les produits étaient prêts à l’expédition.»
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