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L’élection de Pierrette Roulet-Grin met fin à la crise du TCS

17 juin 2013

Compte tenu du climat délétère qui règne depuis plusieurs mois au sein de la structure dirigeante de la section vaudoise de l’association, l’assemblée générale du TCS s’est déroulée sous tension à La Marive d’Yverdon.

Pierrette Roulet-Grin est la nouvelle présidente de la section vaudoise du TCS Vaud, qui regroupe près de 200 000 membres.

«La décision prise permet d’aller de l’avant. L’assemblée a été très bien présidée et le vote a été clair.» Visiblement peu enclin à s’étendre sur le sujet, le président central suisse du TCS Peter Götschi a sans doute bien résumé le sentiment qui habitait la majorité de l’assistance à l’issue de la réunion annuelle des membres de l’association, organisée, une fois n’est pas coutume, à Yverdon-les-Bains

«Vu les circonstances», responsables d’ailleurs de la présence du notaire Eric Châtelain, sur scène, afin de présider l’assemblée en accord avec les deux candidates, un vote à bulletin secret a été proposé à l’assemblée dans le but d’élire la future présidente de la section vaudoise du TCS. Avec un résultat sans appel: 367 voix en faveur de Pierrette Roulet-Grin, la candidate soutenue par le comité, contre les 147 suffrages acquis à la cause de Véronique Fontana, qui souhaitait prolonger son mandat à la tête de TCS Vaud.

Historique d’un conflit

Avant d’en venir à ce moment crucial de l’assemblée, une petite rétrospective chronologique a permis de se rafraîchir la mémoire sur l’évolution du conflit l’opposant aux autres personnes aux commandes de l’association. En réaction à sa radiation du poste de présidente prononcée par le comité lors d’une séance extraordinaire tenue le 27 mars dernier, l’avocate a sollicité les médias, laissant entendre qu’elle n’allait pas abdiquer face à une sentence liée, selon elle, à la volonté de protéger le secrétaire général du TCS Vaud, coupable, à ses dires, de malversations et d’irrégularités comptables.

A la lecture du contenu rédactionnel du journal de l’association déposé sur les tables de La Marive, et à l’écoute des déclarations de Véronique Fontana durant le temps de parole dont elle a bénéficié préalablement au vote, il n’était pas difficile de comprendre pourquoi les nombreuses tentatives de conciliation n’avaient jamais abouti jusqu’ici. La position tranchée des deux camps imposait, quel que soit le résultat de l’élection, le changement.

En rupture de confiance avec sa présidente, celle-ci ayant commandé un audit sans l’aviser et fait appel à la presse avant de tenter de trouver une solution à l’interne, le comité a misé sur Pierrette Roulet-Grin pour ses talents de fédératrice traduits par son statut de préfète, puis préfète honoraire et présidente, au gré de son parcours, de multiples associations. Considérant pour sa part notamment que les relations de copinage régnant au sein de la structure dirigeante rendaient impossible le maintien de l’équipe dans ses fonctions, Véronique Fontana demandait l’engagement de nouvelles têtes. La sienne sera finalement tombée au terme d’une soirée particulière, où la véhémence de certaines interventions des membres trahissait la forte connotation émotionnelle des débats.

 

«Je vous redonne les clés du TCS»

Dans son allocution consécutive au verdict, Véronique Fontana a succinctement félicité Pierrette Roulet-Grin pour son accession au poste de présidente de TCS Vaud. Elle n’a en outre pas manqué de remercier les plus de cent membres ayant soutenu sa candidature.

Persistant à affirmer qu’un combat devait être mené pour plus de transparence et d’efficacité au sein de la direction de l’association, l’avocate s’est cependant désolidarisée de cette mission, indiquant qu’elle remettait les clés du TCS. Placée sous la garde rapprochée de son responsable de la communication Marc Comina, Véronique Fontana se limitera à de la paraphrase à l’heure de l’interview: «Ce combat doit être poursuivi. Il en vaut la peine mais cela n’est plus le mien. Je me retire.»

Sa volonté de passer au crible, en cas de réélection, les dernières années comptables, de réformer les statuts et de convoquer une assemblée générale extraordinaire à la fin de l’année pour «tourner définitivement la page de la crise» et entamer un processus de modernisation sous son impulsion restera donc lettre morte.

Ludovic Pillonel 

L’approche de l’élection a fait monter la température

«Avec elle ça va filer droit!»

Si l’issue du vote, en termes comptable, était incertaine jeudi soir, le suspense, lui, aura été de courte durée. En effet, l’ambiance, bon enfant en début de soirée, n’a cessé de monter en température à l’approche de l’élection de la future présidente, laissant clairement apparaître la préférence des membres présents dans la salle. Ainsi, l’accueil du public pour les questions et autres remarques des partisans de Véronique Fontana, souvent accompagnées de huées, offrait un contraste on ne peut plus clair avec celles posées par les membres venus soutenir Pierrette Roulet-Grin, souvent accompagnées d’applaudissements. Démonstration de ce rapport de forces, les commentaires recueillis à l’heure du comptage des voix ne laissaient guère la place au doute. En effet, parmi les votants se réjouissant déjà «de savoir que Pierrette parle très bien», «qu’avec une capitaine d’armée le TCS allait enfin filer droit», ou que cette dernière «au moins dit «on» et pas «je», lorsqu’elle parle du club», peu nombreux était ceux à défendre Véronique Fontana. Mais quelques-uns, tout de même, regrettaient déjà, «que, sans elle, la lumière ne sera jamais faite», «que la politique des petits copains va pouvoir continuer» ou, encore, de s’inquiéter de «l’âge et du nombre d’activités dans lesquelles Pierrette Roulet-Grin est impliquée».

 

«Maintenant, au boulot! Au boulot!»

Manifestement très émue, juste après son élection à la présidence de la section vaudoise du TCS, Pierrette Roulet-Grin a déclaré être «impressionnée» du soutien massif dont elle a bénéficié. «Honnêtement, je m’attendais à un score beaucoup plus serré», a-t-elle confessé. Un score que l’on doit, sans doute, pour partie au fait que cette assemblée avait lieu à Yverdon-les-Bains et non pas, comme le veut la coutume, au centre de congrès et d’expositions de Beaulieu à Lausanne, faute de disponibilité. Preuve en est les nombreux visages connus dans la région présents dans la salle. Une victoire on ne peut plus claire que la nouvelle présidente a analysée comme étant, entres autres, «la démonstration que les membres ont véritablement envie d’un renouveau au sein de la section». Un renouveau auquel elle va désormais pouvoir se consacrer, non sans être soulagée que «cette campagne difficile, en raison de son agressivité, soit enfin terminée». Avant de conclure: «Mais maintenant, au boulot! Au boulot!»

 

Raphaël Muriset