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L’envie d’apprendre, tout simplement
© Michel Duperrex

L’envie d’apprendre, tout simplement

7 décembre 2020

A Mauborget, il y a le soleil quand la mer de brouillard domine la plaine, mais il y a aussi un lieu de vie sympathique, chaleureux avec un bon feu dans un coin de la pièce. Cependant les animatrices, Valentine Meylan et Mélanie Lachat, emmènent souvent les enfants dehors, dans le jardin ou la forêt. Découverte.

Tout a commencé quand les deux jeunes femmes se sont retrouvées dans le projet commun de concevoir une coopérative. Ainsi, quatre familles ont acheté et se partagent désormais les lieux de cette grande maison. Parmi les endroits communs, une salle est transformée pour accueillir des enfants. «Effectivement, on a réalisé très vite qu’on avait le même intérêt de créer quelque chose de différent, c’était notre rêve à toutes les deux!», disent-elles en riant.

Valentine Meylan est issue d’une famille d’enseignants, mais elle désire faire les choses différemment. Ainsi se forme-t-elle à la méthode Montessori, avec une approche pédagogique qui respecte le besoin de l’enfant, ainsi que dans l’herboristerie, pour une autre approche des plantes. Quant à Mélanie Lachat, elle est éducatrice de la petite enfance et travaille longtemps en garderie. Elle continue régulièrement à suivre des formations pour mieux comprendre et accompagner les enfants. Elle se forme également avec Siliva, l’éducation à la nature par l’environnement.

En créant cet atelier «envie d’apprendre», elles visent les familles qui font l’école à la maison afin d’offrir un lieu de sociabilisation, de rencontre et de soutien dans cette aventure. Elles accueillent les enfants de 3 à 12 ans, ne se limitant pas à l’âge scolaire, afin de pouvoir accueillir des fratries. Deux raisons ressortent des familles qui décident de faire l’école à la maison: soit les parents ne sont pas convaincus par le système scolaire, soit ce sont des parents qui ont besoin de beaucoup de souplesse pour leurs déplacements.

Pour l’instant, l’atelier du lundi se déroule souvent à l’extérieur et se base sur la créativité et les saisons. Ils font à manger sur un feu de bois, parlent des émotions et axent cette matinée sur la vie ensemble. Celui de jeudi est plus officiellement basé sur le matériel scolaire qui est transposé dans le jardin ou la forêt.

Toujours pleines d’idées, les deux complices proposent des activités à thèmes ou nature, des activités créatrices ou basées sur l’expression et la danse. Elles organisent des anniversaires, des courses d’école et des activités pendant les vacances scolaires.

 

Faire comprendre aux enfants l’importance de la terre

Les animatrices ont envie de lier leur projet pédagogique à la permaculture dans ces trois points forts:

Prendre soin de l’humain: il s’agit de travailler ses émotions et de respecter le développement, tout en prenant soin de son corps. Elles veulent créer l’autonomie de leur pensée et de leur physique et leur faire trouver eux-mêmes les solutions.

Prendre soin de la terre: en s’appuyant sur le cycle des saisons à travers le jardin et la forêt et en utilisant l’environnement, les enfants découvrent les plantes et leur transformation. L’alimentation et la consommation, en recyclant et en réparant le matériel plutôt qu’en achetant du neuf, sont aussi abordées.

Partager: le but est de se tourner vers l’extérieur en ayant des contacts avec des paysans, des EMS. Des moments chaleureux sont partagés avec les parents et des fêtes rythment l’année.

 

Des ateliers féeriques

Les enfants sont emmitouflés dans leurs habits d’hiver et filent dans le jardin. Pas de soleil à Mauborget, mais un brouillard givrant donnant aux arbres une beauté majestueuse. Les herbes craquent sous les pas et les enfants se dirigent vers la cabane de branches de Hérisson et Nori, une petite fée. Ce sont souvent eux qui donnent l’impulsion de l’activité du jour.

Aujourd’hui, ils ont reçu une lettre de Tom, que les enfants s’empressent de lire. Il écrit du bord de mer et leur demande de lui préparer une petite cabane avec quelques provisions car il arrive bientôt. «Il écrit drôlement bien», dit un jeune garçon. Ce matin-là, un peu de magie amènera à parler du geai des chênes et à créer une cabane dans la forêt.

Véronique Meusy