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Les Amis du judo sont contraints à prendre un nouveau départ

11 juillet 2012

Judo – Depuis trente ans, le dojo du club yverdonnois était situé dans un local de la salle de gymnastique du collège Pestalozzi. Mais, son état se dégradant, ce bâtiment a dû être définitivement fermé.

Le président des Amis du judo, Léo Barra, a décroché la plaque du club de la façade du bâtiment où il occupait une salle depuis trente ans.

Moment d’émotion. Jeudi dernier, le président Léo Barra a décroché du mur de la salle de gymnastique du collège Pestalozzi la plaque du Club des Amis du judo. C’est une page qui s’est tournée pour la société yverdonnoise. Et quelle page. Pour le lendemain, elle devait libérer le local qu’elle occuppait depuis trente ans et sauter à pieds joints dans un avenir incertain.

Tout a commencé le 11 mai dernier. Les Amis du judo reçoivent une lettre de la Commune, les informant que «pour des raisons d’anciennenté et donc de sécurité», le bâtiment qui abrite leur dojo allait définitivement fermer ses portes à la fin de l’année scolaire, et que, par conséquent, il s’agissait pour eux de se préparer à quitter les lieux pour cette même date, en évacuant tout le matériel qui leur appartenait.

Pour Léo Barra et son comité, c’est le choc: cela faisait trois décennies que le club coulait des jours heureux dans son local, depuis la signature, le 18 juin 1982, d’une convention entre la Ville et le club, alors représenté par son fondateur Angelo Tardino. Un document qui, durant toutes ces années, a servi de base à l’utilisation de cette salle dédiée à la pratique des arts martiaux. En toute logique, avec la fermeture du bâtiment, cet accord a pris fin.

«Merci aux autorités!»

Au moment d’éteindre la lumière une dernière fois, Léo Barra est triste, mais ne nourrit pas de rancoeur, bien au contraire. «Les raisons pour lesquelles la salle est fermée sont incontestables, affirme le président des Amis du judo. Aujourd’hui, ce que je tiens à faire, c’est remercier chaleureusement les autorités yverdonnoises pour le soutien qu’elles nous ont assuré durant ces trente ans.»

Car, en versant un loyer mensuel de 20 francs à la Commune pendant toutes ces années, le club a bénéficié de conditions de location on ne peut plus avantageuses. Et les responsables s’en rendent d’autant plus compte maintenant qu’il est temps de trouver une solution pour se reloger.

Conformément aux idéaux de son fondateur (qui voulait garder le judo à portée de tous les budgets), le club vit modestement. Des cotisations basses, des recherches de sponsors uniquement ponctuelles, à l’occasion de manifestations particulières ou d’évènements spéciaux. «Nous voulons que notre club soit complètement indépendant, explique Léo Barra. Et, par ailleurs, nous ne voulons pas aller sonner aux mêmes portes chaque année.» Autant dire que, dans leur configuration actuelle, les Amis du judo auraient bien du mal à payer, sur le marché privé, le loyer d’un local équivalent à celui dont ils disposaient jusqu’ici. Et les services communaux -dont les difficultés à répondre à toutes les demandes de location de salles sont connues- n’ont pas d’alternative comparable à proposer.

Solution provisoire

Prochainement? Le Club des Amis du judo devrait pouvoir trouver refuge dans une des salles de sport que se partagent les sociétés sportives yverdonnoises, à la même enseigne que les autres, selon des horaires qui restent à définir. Une solution que Léo Barra voit d’un bon oeil, pour autant qu’elle reste provisoire. «Nous ne pourrons pas y laisser nos tatamis en place. Et, à force de les enlever et de les remettre, nous allons les gâter», explique-t-il. Du coup, le président et son comité vont s’activer pour, tâche qui s’annonce difficile, trouver un endroit qui corresponde à leurs désirs. Et dans lequel les Amis du judo pourront véritablement prendre un nouveau départ, même si, en définitive, ils s’en seraient passés.

 

Une question de sécurité publique

La nécessité de fermer la salle de gymnastique du collège Pestalozzi répond à une question de sécurité publique. A la suite d’un affessement du terrain, la structure du bâtiment était affaiblie et, la sécurité n’étant garantie que jusqu’à fin juin 2012 selon un rapport d’experts, la Municipalité n’a pas pris le risque d’utiliser la salle au-delà, appliquant le principe de précaution. A l’heure actuelle, des groupes de travail planchent sur l’avenir du bâtiment. «Faudra-t-il le détruire ou sera-t-il possible de le sécuriser? Pour l’instant, tout est ouvert», explique Patrick Genoud, responsable de la communication institutionnelle de la Ville.

A l’heure actuelle, pour le secrétariat aux sports, le défi est de retrouver des créneaux-horaires pour les sociétés locales qui s’entraînaient dans ce bâtiment. En-dehors des Amis du judo, dont la situation est détaillée ci-contre, les sociétés qui utilisaient la halle de gym de manière permanente toute l’année vont pouvoir se rabattre sur d’autres salles gérées par la Ville. La véritable difficulté apparaîtra ces prochains mois, avec les clubs qui louaient la salle pour garder la forme durant l’hiver et qu’il sera vraisemblablement compliqué de satisfaire. Mais chacun comprendra que la Commune n’a pas fermé cette salle de gaité de coeur: c’est bien la sécurité des utilisateurs qui l’imposait.

Lionel Pittet