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Les anciens Moulins Rod entrent dans une phase décisive

24 octobre 2019 | Edition N°2609

Le projet immobilier du groupe Orllati Real Estate est à consulter au greffe communal. La mise à l’enquête court jusqu’au 21 novembre.

Présentée dans les grandes lignes aux Urbigènes par les autorités et les promoteurs le mois dernier (lire La Région du 11 septembre), la transformation des anciens Moulins Rod en complexe immobilier est désormais connue dans les détails. La mise à l’enquête publique a démarré hier et se terminera le 21 novembre. Le projet est devisé à 5,5 millions de francs.

Respect du site

Cette seconde mouture du projet d’Orllati, qui a été préavisée favorablement par le Canton le 16 avril dernier, propose une version plus conservatrice et respectueuse de la complexité du lieu. Le projet, concernant un bâtiment situé en zone inondable et de glissement de terrain, a nécessité la prise de mesures particulières. Ainsi, 22 appartements seront répartis sur sept niveaux, soit 5 une pièce, 4 deux pièces, 8 trois pièces et 5 quatre pièces.

Dans une «grande mesure», les planchers en bois seront conservés. Afin de respecter les contraintes de prescriptions en matière d’incendie et d’acoustique, ils seront renforcés et recouverts d’une chape sèche ou en ciment, selon la complexité de leur situation.

Pour garder l’esprit de ces bâtiments qui ont subi différentes adaptations de plusieurs styles au fil des années, le bureau d’architectes Brönnimann & Gottreux a tenu à garder des toits sur plusieurs niveaux. Ainsi, la partie abritant le local des turbines (à g. sur la photo) sera agrandie et gardera une scission de sa toiture en deux parties afin de mieux intégrer son annexion au reste des anciens Moulins Rod. De plus, ce côté de l’immeuble rappelle le bâti médiéval de la vieille ville. à l’opposé, au nord (au centre sur la photo), la toiture renforce l’unité d’une façade orientée vers la colline d’Orbe et la plaine. Côté chemin de Venel, au nord-est (à dr. sur la photo), de nouvelles ouvertures seront créées. Leur alignement structure la façade et lui confère une consistance plus homogène. De par leurs dimensions presque carrées, ces nouvelles baies vitrées marquent la contemporanéité de cette façade. Les cadres des fenêtres rappellent celles qui existent déjà et permettent ainsi une transition d’un mur à caractère industriel à celui d’un programme de logements.

Maintien de la passerelle

La passerelle qui, dans le premier projet, devait disparaître est désormais intégrée à la réalisation. La Direction générale des immeubles et du patrimoine s’était opposée à sa suppression. Son maintien contribue à l’idée d’une continuité piétonne au travers du bâtiment. Cette passerelle à double niveau se prolongera dans un hall, permettant la distribution de onze appartements, et en extérieur, le long de la façade côté chemin Venel vers la rue du Moulinet. Cette prolongation donne sens au passage couvert existant en-dessous du bâti. Elle rejoint les objectifs en lien avec le développement d’une mobilité douce à Orbe. Car au niveau des places de stationnement, il n’en restera que deux sur les quatre existantes actuellement.

Enfin, six appartements, aux premier et deuxième étages ainsi que dans les combles, font l’objet d’une demande de dérogation aux normes fixées dans le règlement sur l’aménagement du territoire et les constructions. Quatre d’entre eux ont une hauteur de plafond de 10 cm en moins que les 240 cm demandés et deux chambres au premier étage ne disposeront que de fenêtres en hauteur.

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Objets répertoriés et classés

Un inventaire complet du matériel muséal a été effectué par le Service des affaires culturelles de l’Etat. Les objets ont été classés de 1 à 3, selon leur niveau d’intérêt. Par exemple, le magnifique toboggan hélicoïdal, l’ascenseur à sacs et les moules pour les plaques de chocolat Cailler sont tous classés 1, car ils représentent un intérêt majeur et sont à préserver. Le bâtiment, assez hétéroclite puisque construit au fil du temps selon les besoins de l’industrie, figure en note 3, soit «objet d’intérêt local» au recensement architectural du Canton.

Dominique Suter