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Les bonds de géant de Loïc Gasch
Loïc Gasch visera le titre suisse élite ce dimanche. Puis celui des M23, plus tard cet été.

Les bonds de géant de Loïc Gasch

11 juillet 2016
Edition N°1782

Athlétisme – Avec son record établi à 2m23, le sauteur sainte-crix sera le favori des Championnats de Suisse, à Genève. L’athlète de l’USY progresse sans cesse et il est même passé à un rien de se qualifier pour les Européens d’Amsterdam.

Le printemps de Loïc Gasch s’est déroulé à merveille. Rayonnant, élancé, au top physiquement, le sauteur en hauteur a réussi ses examens pour l’obtention de la maturité commerciale et, sur le tartan, il a continué de progresser, franchissant 2m23 à la toute fin mai. Le voilà prêt à enjamber un nouveau cap.

A vrai dire, avec son nouveau record, le Sainte-Crix de 21 ans est passé tout près de pouvoir se rendre aux Championnats d’Europe d’Amsterdam. Pour remplir les quotas, les organisateurs ont même sélectionné des athlètes ayant de moins bonnes marques. «Ce n’était de toute façon pas dans mes plans», tempère, sans regrets, celui qui, du coup, n’était pas si loin des Jeux de Rio non plus.

Pour se rendre aux Pays-Bas, Loïc Gasch aurait dû passer 2m26. Une barre qu’il a frôlée lors du meeting allemand qui lui a déjà permis de battre son record. «Elle a tremblé avant de tomber. La hauteur, je l’ai. Amsterdam était dans mes jambes», lance, convaincu, l’athlète de l’USY et de la FSG Le Château.

La progression du Nord-Vaudois est constante. Durant l’hiver, il était passé de 2m17 à 2m20. Il a regagné trois centimètres durant le printemps. Mais la priorité absolue était de terminer ses études. Ce qu’il a fait, avec de bons résultats. «Ainsi, je vais pouvoir dégager 50% de mon temps, que je consacrerai essentiellement à la récupération. Cela signifie aussi du gainage, des séances de physiothérapie, du stretching, etc.», détaille celui qui, en parallèle, travaille à 50% aux Etablissements hospitaliers du Nord vaudois, dans la Cité thermale. Avec le job, les cours, les devoirs et les entraînements à Lausanne -Aigle en hiver- et Yverdon, auparavant, cela lui faisait des journées marathon qu’il est content d’alléger.

Les bonds à 2m26 et au-delà constituent ses prochains objectifs, qu’il espère pouvoir atteindre dès l’année prochaine. Le sauteur de Sainte-Croix aura pu se préparer dans les meilleures conditions, étant donné son nouvel emploi du temps moins contraignant. Techniquement, les améliorations recherchées et travaillées intensément «se mettent peu à peu en place», ce qui lui permet d’entrevoir l’avenir avec beaucoup d’optimisme: du haut de son mètre 92, il a encore une belle marge d’amélioration et de quoi gagner de nombreux centimètres.

Peut-être sera-t-il encore un peu en avance sur son programme durant l’été: ce week-end, il participera aux Championnats de Suisse, à Genève, avec l’ambition de décrocher le titre national (qu’il a déjà obtenu par le passé). Il fera figure, dans tous les cas, de clair favori.

A moins que, seule ombre de ce début d’été, la douleur qu’il ressent au tendon rotulien de son genou gauche, celui de sa jambe d’appui, ne le gêne trop. Le week-end passé, dernier moment pour décrocher un ticket pour les Jeux (à 2m29), il a préféré rester prudent et a ménagé sa mécanique en renonçant à s’aligner à un concours plutôt que de forcer pour tenter un hypothétique exploit. «C’est une douleur qui revient de temps à autre, quand je charge trop et que j’enchaîne beaucoup de meetings. Chaque sportif a ses maux. Il faut apprendre à se connaître et je commence à savoir ce que je peux faire ou non, estime Loïc Gasch. J’avais systématiquement des problèmes de dos, que j’ai réussi à résoudre en renforçant ma musculature de façon ciblée. J’espère trouver aussi quelque chose pour définitivement régler le cas de mon genou.» Le temps qu’il pourra consacrer à la récupération doit servir à cela. Et à franchir les prochains paliers qui le mèneront sur la grande scène, dont il est désormais au pied.