Logo

Les bons comptes du Canton de Vaud

23 mars 2012

Les comptes 2011 de l’Etat de Vaud se soldent par un excédent de recettes de 343 millions de francs. Un résultat positif, pour la septième fois consécutive, qui permet de réduire la dette à 1,43 milliard de francs. Celle-ci atteignait encore 8,65 milliards de francs en 2004.

Pascal Broulis est convaincu que la réduction drastique de la dette opérée ces dernières années consitute désormais une vraie force de frappe pour le canton de Vaud.

Il y a moins de dix ans, alors que la dette atteignait des dimensions abyssales (10 milliards de francs), l’Etat de Vaud devait s’acquitter de quelque 316 millions de francs d’intérêts. L’an dernier, les intérêts de la dette n’ont représenté que 43 millions de francs. C’est dire le chemin parcouru sous la direction experte, et au besoin ferme, du grand argentier Pascal Broulis.

A l’heure où la composition du futur Gouvernement n’est pas encore totalement définie -Pascal Broulis pourra-t-il conserver les finances?-, il n’est pas inutile de rappeler le chemin parcouru, une direction qui, si elle n’avait pas été prise, aurait très bien pu conduire, toutes proportions respectées, à une situation comparable à celle de la Grèce.

Une force de frappe

Le président du Gouvernement n’hésite d’ailleurs pas à tirer des comparaisons avec un pays d’où son père est originaire. Et d’asséner: «Nous avons acquis une force de frappe d’investissement grâce au remboursement de la dette!»

Le conseiller d’Etat sainte-crix qualifie de «bon» l’exercice 2011: «Nous avons maîtrisé les dépenses. Il n’y a ni bonne, ni mauvaise surprise.» Et de relever que les rentrées de l’impôt des personnes physiques ont stagné, voire très légèrement régressé.

Les impôts liés aux transactions immobilières ont produit 100 millions de francs de plus, mais un ralentissement pourrait très rapidement changer la donne. «A mon avis, il n’y a pas de bulle immobilière, peut-être une petite bulle, mais rien de comparable avec ce qui s’est produit par le passé», commente le grand argentier.

Investissements

Si, en 2011, les investissements n’ont pas atteint les chiffres budgetés, mais ils ont tout de même dépassé le demi-milliard de francs, cela tient au fait que des investissements à réaliser dans les hôpitaux régionaux et Géopolis ont été retardés. Du coup, pour 2012, ce sont pas moins de 716 millions de francs qui seront engagés.

Assainissement

La bonne situation financière des finances cantonales va aussi permettre de s’attaquer à l’assainissement de la Caisse de pensions de l’Etat de Vaud. Le taux de couverture de celle-ci se situe à 64, au lieu des 65% convenus.

Mais d’ici 2052, il faudra atteindre un taux de couverture de 80%. Pour y parvenir, Pascal Broulis est favorable à l’injection de 10 à 20 millions de francs par année, de manière a étaler l’opération sur la durée sans affaiblir la capacité d’investissement de l’Etat.

Les défis de demain

Aux yeux de Pascal Broulis, le financement du filet social, au sens large, constitue le plus grand enjeu pour l’avenir. «Nous devons trouver des solutions pour éviter une spirale inflationniste. Il faut réinsérer les gens et éviter qu’ils ne tombent à l’aide sociale durablement», ajoute le conseiller d’Etat. Ce dernier souligne qu’outre un endettement faible, une croissance économique supérieure à la moyenne et un tissu économique diversifié constituent les meilleurs atouts du Canton de Vaud.

Salués par la droite, ces résultats essuient des critiques à gauche. Celle-ci souhaiterait plus d’investissements encore, notamment dans le domaine des infrastructures.

Quelques chiffres

En 2011, les charges de l’Etat se sont élevées à 8,081 milliards. Les crédits complémentaires, à l’exception de 41 millions, ont été presque intégralement compensés.

Les dépenses courantes ont progressé de 406 millions de francs par rapport à 2010, évolution qui s’explique par la péréquation fédérale (+135 illions) et l’augmentation des dépenses dans le secteur social-santé (178 millions).

Isidore Raposo