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Les comptes d’Yverdon dans le noir

22 mai 2013

Alors que le budget prévoyait un déficit, aggravé à quatre millions de francs par les crédits complémentaires, les comptes de la Ville bouclent avec un léger excédent.

Pierre Meyer, chef du Service des finances, et le syndic Daniel von Siebenthal lors de la présentation des comptes 2012.

Malgré l’avis de tempête, les comptes 2012 de la Ville d’Yverdon-les-Bains bouclent avec un excédent de recettes de quelque 405 000 francs, alors que le budget initial laissait apparaître un déficit de 2,8 millions de francs, porté au-delà de quatre millions de francs par les crédits complémentaires. «On a eu une heureuse surprise, c’est toujours bon à prendre», commentait hier après-midi, à l’heure de la présentation, le syndic Daniel von Siebenthal.

Cela dit, la prudence reste de mise. Car les investissements massifs auxquels la Ville doit procéder ces prochaines années -35 millions de francs par année en moyenne- pourraient porter la dette à quelque 248 millions de francs au terme de l’exercice 2016. Rappelons que celle-ci a été ramenée durant les années 2000 de 210 à quelque 170 millions de francs.

Un oeil sur les charges

Le bon résultat de l’exercice 2012 est le produit de plusieurs facteurs. D’une part, l’augmentation des dépenses (2,24 millions) a été limitée à 1,1%, alors que les revenus ont progressé de 5,45 millions de francs (+2,6%).

En tenant compte des amortissements, attributions aux fonds et imputations internes, les charges effectives sont inférieures de 3,3 millions de francs au montant budgétisé, qui était de 165,2 millions de francs. L’écart s’explique principalement par une diminution des charges de personnel de quelque 2,5 millions de francs.

Cette «économie» n’est que provisoire, puisqu’elle résulte d’engagements retardés et de mutations au sein de l’administration. Elle disparaîtrait si tous les postes étaient repourvus comme prévu.

Daniel von Siebenthal ne cache d’ailleurs pas qu’à l’avenir, il faudra porter une attention particulière à l’engagement de personnel. Le nombre de collaborateurs de la Ville est en effet passé de 412 équivalent plein temps (ETP) en 2010 à 456 postes ETP l’an dernier, que se partagent 737 collaborateurs. Les engagements de ces dernières années étaient justifiés par le développement de la ville.

 

Des petits plus

Le bon exercice 2012 a permis à la Ville d’amortir le solde des études AggloY (662 000 francs), le soutien à la piste de bicross (200 000 francs), l’étude pour la nouvelle signalétique (65 000 francs), les dégâts provoqués par le gel au Collège de la place d’Armes (85 000 francs), d’attribuer 500 000 francs à un nouveau fonds destiné à l’assainissement de terrains pollués, et de constituer une provision de 2 millions de francs pour la recapitalisation de la Caisse intercommunale de Pensions (CIP).

 

Maîtrise des charges et développement

Le défi de fin de législature

L’exercice 2012 s’est avéré sensiblement meilleur que prévu, mais les responsables des finances restent prudents. La Ville a certes bénéficié, et elle continue à le faire, des taux d’emprunt bas. La charge d’intérêts (taux moyen de 2,5%) a encore diminué de plus de 600 000 francs à quelque 5 millions de francs l’an dernier, et elle ne représente que la moitié de celle en vigueur au début de la précédente décade.

L’an dernier, la marge d’autofinancement a été supérieure de cinquante pourcent à celle prévue. Elle a même atteint 25 millions de francs en tenant compte des 4,7 millions de francs accordés au Grand Hôtel et au Centre thermal (Cité des Bains).

Cela dit, malgré les investissements prévus, soit quelque 35 millions de francs par année en moyenne, le plafond d’endettement (263 millions) ne sera pas atteint. Les recettes fiscales sont certes en augmentation, mais, à Yverdon-les-Bains, la valeur du point d’impôt, qui illustre la capacité contributive, est sensiblement inférieure à la moyenne cantonale et à celle du district.

Isidore Raposo