Malgré la pandémie, le Conseil général de Montagny-près-Yverdon a tenu sa séance lundi, tout comme Sainte-Croix. Le strict temps d’adopter les objets prévus à l’ordre du jour. A Bullet, Vallorbe et Orbe, les conseils ont été annulés.
«J’espère que tout le monde rentrera sain et sauf. Il ne faut pas prendre ce Covid à la légère», a déclaré Sonja Roulet, syndique de Valeyres-sous-Montagny, lundi soir, au terme d’une séance de Conseil général tenue à la grande salle et bouclée en moins d’un tour d’horloge. Cette réunion était nécessaire car il fallait adopter l’arrêté d’imposition 2021 pour le remettre à la préfecture avant le 30 octobre. Le président de l’organe délibérant, Cédric Pillard, aurait pu, à l’instar de Bullet, annuler la séance et procéder au vote par courrier ou courriel. Mais à la différence du Conseil bullaton, aucun cas de Covid connu n’avait été annoncé. D’où l’appel à la prudence, en signe de supplique, de la syndique.
Toutes les règles de sécurité requises avaient été mises en place, y compris la distanciation entre les conseillers. Et le président Cédric Pillard de lancer d’emblée un appel à la discipline: «Je rappelle que le masque est obligatoire. Et sur le nez!»
L’arrêté d’imposition 2021, qui ne comportait aucune modification par rapport à celui en vigueur – le taux d’impôt est maintenu à 70,5% par rapport à celui du Canton – a été adopté à l’unanimité moins une abstention, après un rapport favorable de la Commission de gestion et des finances. Et cela malgré les incertitudes liées aux effets de la pandémie tant sur les dépenses que sur le produit de l’imposition. Dans tous les cas, la situation financière de la Commune permettra de faire face aux charges.
Dans un même élan, le Conseil général a entériné la seule modification proposée par l’Exécutif en matière d’indemnités. Le prix de l’heure passera de 35 à 40 francs. Il n’avait pas fait l’objet d’indexation depuis quinze ans. Avant le vote, la syndique a rappelé que les séances avec des intervenants extérieurs contraignaient parfois les membres de l’Exécutif à siéger en pleine journée.
Les municipaux, conformément à l’habitude, ont donné des informations ressortissant de leur dicastère respectif. On retiendra que la pandémie a ralenti tous les processus dans le cadre des mesures d’agglomération AggloY – plusieurs séances et la Conférence d’agglomération qui devait avoir lieu en novembre ont été annulées ou reportées –, et qu’en matière d’aménagement du territoire, les tensions avec l’ancien SDT (Service de l’aménagement territorial), devenu Direction générale du territoire et du logement (DGTL), sont persistantes. L’implication de la nouvelle conseillère d’État Christelle Luisier Brodard devrait contribuer à les apaiser. C’est du moins l’espoir manifesté par Sonja Roulet.
Avant de mettre fin aux débats, le président Cédric Pillard a rappelé l’organisation d’une séance pré-électorale le 11 novembre prochain, dans la perspective des élections communales du printemps prochain. À cette occasion, chaque municipal présentera les tâches qui lui sont attribuées, le but étant bien entendu de susciter des vocations.
La séance levée, chaque conseiller a prélevé personnellement son jeton de présence, alors qu’en temps normal, il lui est remis. Et la traditionnelle collation a purement et simplement été annulée, ce qu’a déploré un membre de l’organe délibérant. Car une séance de Conseil, c’est aussi l’occasion de partager un moment de convivialité qui contribue à créer du lien social.
Mais il faudra bien vivre avec. D’ailleurs, la municipale Elisabeth Descamps est entrée dans l’histoire le printemps dernier. Elle a été la première élue tacitement dans sa commune et, par sécurité, elle a été assermentée à fin mai, non pas en catimini mais en petit comité, sur la place du Village.
À ce moment-là, personne n’imaginait que la pandémie allait reprendre de plus belle et réduire les contacts sociaux au strict nécessaire.
La crainte se manifeste de plus en plus
La pandémie a des effets anxiogènes. Le préfet étienne Roy soulignait en début de semaine que certains conseillers de la région craignaient de devoir siéger dans les circonstances actuelles. Le taux d’excusés progresse sensiblement. À Valeyres-sous-Montagny, 22 personnes, sur 75, étaient absentes à la séance du 22 juin. Le nombre d’absents est monté à 38 lundi…