Les sociétaires de la STRID se sont réunis mercredi à la Salle du pétrole pour leur 33e assemblée générale ordinaire. Le temps de faire le bilan de l’année 2024 et d’esquisser les défis futurs.
Alors que l’année 2024 s’annonçait pleine de défis, liés par exemple à l’augmentation du coût des énergies, la Société pour le tri, le recyclage et l’incinération des déchets (STRID) a su garder le cap en renforçant son efficacité opérationnelle, ses performances énergétiques ou encore ses liens et soutiens aux communes. Un bilan positif rappelé par la présidente du conseil d’administration Brenda Tuosto au moment de résumer brièvement l’année écoulée de la STRID lors de la 33e assemblée générale ordinaire.
Au rang des avancées cette année, on peut citer la réfection de la dalle du centre de collecte en béton recyclé ou l’intégration d’un camion multibenne électrique pour le désapprovisionnement des déchetteries. Parallèlement, la STRID a installé plusieurs mesures pour améliorer le bien-être de ses collaborateurs: nouvelle cafétéria, espace de pause rénové et bâtiment mis en valeur avec des œuvres réalisées avec des matériaux recyclés.
Le bilan financier semble positif. La STRID parvient ainsi à amortir environ 15% de sa dette. «Les comptes sont stables, solides et maîtrisés», remarque le directeur Jean Paul Schindelholz, soulignant qu’une ristourne de 25 francs par tonne de biodéchets a même pu être offerte aux communes. En revanche, la Coopérative romande de sensibilisation à la gestion des déchets (COSEDEC) a enregistré, pour la première fois depuis la mise en place de la taxe au sac dans le Nord vaudois, que quatre communes ont dépassé le seuil de non-conformité de 5%. Le taux moyen pour l’ensemble des communes contrôlées (24 localités) est de 3,9%.
Des déchets toujours plus valorisés
De quoi affronter sereinement les défis futurs? En tout cas, ceux-ci s’annoncent nombreux. Cela commence notamment par la lutte, au sein des communes, contre les incivilités. Un travail qui devra se faire en partie via la sensibilisation du jeune public.
Il s’agira aussi de continuer à valoriser les déchets qui, plus que jamais, acquièrent de la valeur. «Le recyclage évolue, les déchets deviennent des ressources», a appuyé la présidente. Autre défi de taille, l’entrée en vigueur en janvier de la loi sur la protection de l’environnement qui, pour les communes, amène une nouvelle hiérarchisation de la gestion déchets, avec la priorité donnée à la prévention, puis à la réutilisation, au recyclage et enfin à la valorisation énergétique. «Il faudra entre dix et quinze ans aux communes pour mener à bien cette tâche», assure le directeur de la STRID. Ajoutant: «Il ne faut plus seulement trier les déchets, ça on sait le faire désormais, mais surtout diminuer les déchets, ce qui est plus compliqué. Ce ne sont pas des changements qui se font du jour au lendemain.» Des projets seraient en cours d’étude à la STRID pour faire face à ces défis ces prochaines années, «mais c’est encore trop tôt pour en parler», rétorque Jean Paul Schindelholz.
Des villes plus propres grâce à l’IA
La 33e assemblée générale de la STRID a été agrémentée par la présentation de Cortexia par son directeur, Andréas von Kaenel. Basée à Châtel-Saint-Denis, cette entreprise s’est spécialisée dans le contrôle de la propreté urbaine en employant l’intelligence artificielle.
Une idée qui ne semble pas si saugrenue à l’heure où les IA s’immiscent dans de plus en plus d’aspects de nos sociétés. Elle est toutefois plus surprenante en 2016 au moment où la société se lance dans l’aventure. «Personne ne parlait des IA à l’époque. On a dû passer du temps à expliquer notre projet», remarque le directeur.
Concrètement, Cortexia collabore avec les villes pour améliorer l’entretien et la propreté de ses rues en installant des caméras reliées à un ordinateur sur les balayeuses ou les camions à ordures. Une IA maison, entraînée par Cortexia à reconnaître tous types de déchets pouvant joncher l’espace public, du sac plastique à la crotte de chien, analyse alors le niveau de propreté de chaque espace et peut ainsi dresser une carte de propreté générale. «On se rend compte que 70% du temps les balayeuses nettoient des rues qui sont déjà propres», relève le directeur.
L’IA permet ainsi d’axer les efforts là où ils sont vraiment nécessaires, entraînant des économies de temps et d’énergie, et donc un entretien urbain plus écologique.
Cela fait près de quatre ans que Cortexia collabore avec le personnel communal de la Cité thermale. «Yverdon est un bel exemple de réussite avec intégration et implication des équipes. Notre solution a permis de modifier les tournées des balayeuses et l’emplacement des poubelles à travers la ville», explique Andréas von Kaenel.
Outre Yverdon, l’entreprise a déjà conquis plusieurs villes en Suisse, dont Lausanne, mais aussi à l’étranger, entre autres à Bordeaux, Nice, Toulouse ou encore Hambourg, et s’implantera bientôt à Bruxelles, Gand et Charleroi. Parallèlement, Cortexia développe des IA pour aider le tri des biodéchets, notamment en y mesurant les volumes d’intrus plastiques.