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Les frères Auberson à nouveau réunis sur la même piste

28 mars 2014

Motocross – Kevin, l’aîné, revient à ses vieilles amours en MX2, la catégorie que son cadet Killian a survolé l’an dernier. Les pilotes d’Epautheyres vont faire le spectacle ensemble cette saison en championnat de Suisse.

Kevin Auberson (à g.) et son petit frère Killian. Ce (sympathique) monstre bicéphale du motocross suisse, qui veut tout manger en MX2 cette saison.

Kevin Auberson (à g.) et son petit frère Killian. Ce (sympathique) monstre bicéphale du motocross suisse, qui veut tout manger en MX2 cette saison.

Comment ça va se passer sur la grille de départ ? «Ça ne va pas changer grand-chose, chacun sera concentré sur sa course.» Et sur la ligne d’arrivée ? «On verra !» Le ton est donné ! Non sans une pointe d’humour évidemment. Kevin et Killian Auberson, les deux frères d’Epautheyres, vont se retrouver, cette année et pour la première fois depuis 2009, au départ de la même catégorie en championnat de Suisse de motocross, en MX2.

Après quatre saisons en MX1, poussé à l’époque par KTM à s’aligner dans cette catégorie, l’aîné a choisi de revenir à ses anciennes amours. Il délaisse donc son guidon en 350 pour reprendre celui d’une 250. Une bécane qu’il a roulé en supercross et sur laquelle les sensations sont incomparables. «A chaque fois que je remontais sur une 250, je me plaisais mieux, affirme Kevin. Alors, je me suis dit pourquoi pas me lancer dans un nouveau challenge ?»

Ce défi, c’est aussi celui de se mesurer à son petit frère, déjà deux fois champion national en MX2 (en 2011 et 2013). La saison dernière, Killian a remporté douze des quatorze manches qu’il a disputées. Une domination sans partage que Kevin, 25 ans et de quatre années l’aîné, espère bien contester, se sentant plus à l’aise sur une petite cylindrée. Cinquième du général en 2011 en MX1, le mécano de la fratrie souhaite au moins remporter une manche en championnat suisse, ce qu’il n’a encore jamais fait. «Il me reste un sentiment d’inachevé», reconnaît Kevin.

Mais il va lui être compliqué de jouer le général. Il s’est blessé la semaine passée à l’entraînement, à Genève, sur une piste caillouteuse et rendue dure par la météo des semaines précédentes. «On venait de dire avec mon frère qu’il fallait faire attention, car la piste était dangereuse. Et, si près du début de la saison, il n’y avait pas de raison de prendre des risques, peste Kevin, touché à l’épaule et au coude gauches. J’étais prudent et je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé. Je suis parti en avant sur un saut que j’avais passé trente fois auparavant. Je n’ai rien de cassé, malgré un trou dans le coude, mais l’épaule me fait souffrir. J’espère être de retour pour Combremont dans un peu plus de deux semaines.»

En devant faire l’impasse sur les deux manches de ce week-end, sur la piste d’Aeschlenberg (FR), nouvelle étape du championnat qui n’en compte que huit, Kevin sait que le retard accumulé sera presque impossible à rattraper. «Si je ne manque que ça, il est clair que je viserai le podium au général», lance-t-il.

Sa blessure est d’autant plus rageante qu’il s’était parfaitement préparé durant deux mois en Californie, après avoir roulé en supercross durant l ’automne. «Je n’ai pris que deux semaine s de pause cet hiver. J’ai beaucoup acquis grâce au supercross et je me sentais en pleine forme, prêt à essayer de battre mon frère. Mais les blessures n’arrivent jamais au bon moment.»

Quant au benjamin, il continue, lui, dans une catégorie qu’il domine de la tête et des épaules. Un choix que certains ont de la peine à comprendre. «KTM voulait que j’aille en MX1. J’ai bien essayé la 350, mais je préfère encore rester en 250 quelques années, explique Killian, seulement 21 ans au compteur. Je veux me faire plaisir, ce qui me permet de progresser.»

Malgré ses résultats impressionnants, il veut faire aussi bien, voire mieux, cette saison, ne laissant que les miettes à ses adversaires. Et de lancer, malicieux, à la conquête d’un nouveau titre de champion suisse : «Jamais deux sans trois !» Victime d’un tassement de vertèbres en janvier -ce qui l’a empêché de participer aux courses de SX californiennes-, il sera toutefois moins bien préparé cette année, ayant moins pu rouler. «J’ai encore quelque douleurs au dos, mais cela ne m’empêche pas de m’entraîner. Je devrais logiquement m’améliorer course après course», estime-t-il.

La concurrence, à ses yeux, c’est son grand frère qui la personnifie. «En vitesse, c’est lui qui devrait le plus m’embêter cette année.» Forcément, en s’entraînant ensemble, les pilotes d’Epautheyres se connaissent par coeur. «C’est un avantage d’être ensemble, on se tire en avant l’un et l’autre, et c’est le meilleur moyen de progresser», souligne Killian. Et Kevin de renchérir : «Notre niveau assez proche nous permet de nous baser l’un sur l’autre. On a toujours un repère, où que l’on soit.» Leurs adversaires n’auront qu’à bien s’accrocher.

 

Un calendrier gonflé pour rouler un max

Le championnat suisse de motocross débute ce week-end à Aeschlenberg, dans le canton de Fribourg. Il se poursuivra le 13 avril prochain avec le Motocross de Payerne, à Combremont, et se terminera à fin septembre aux Vieux- Prés, dans le canton de Neuchâtel.

Seules huit manches sont au programme cette année pour les deux catégories reines, MX1 (open) et MX2. Alors, histoire de gonfler leur agenda, les frères Auberson vont également participer au championnat de France de supercross cet été -que chacun d’entre eux espère gagner-, ainsi qu’à diverses manches du championnat Angora, dont de nombreuses se déroulent d’ailleurs dans le Nord vaudois. Quant à un bond sur les circuits européen ou mondial, ils l’excluent totalement. «C’est devenu beaucoup trop cher. Il faut payer des fortunes pour pouvoir rouler», balayent-ils en choeur.

Tous deux ne manqueront pas, par contre, de retourner aux Etats- Unis, devenus leur deuxième patrie, l’hiver prochain pour du supercross.

Les juniors nord-vaudois

D’autres régionaux sont engagés en championnat de Suisse cette année, mais chez les juniors. Il s’agit de Nicolas Perrier, de Fiez, et Nicolas Favre, du Pont, en 2T, ainsi que de Mathieu Simon, d’Yvonand, et Kilian Allard, de Donneloye, en 4T. Pour eux, les épreuves débuteront à fin avril, à Siviriez (FR).

Manuel Gremion