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Les frères qui incarnent la polyvalence
© Carole Alkabes

Les frères qui incarnent la polyvalence

11 mars 2020 | Edition N°2702

Les deux Yverdonnois pratiquent le crossfit à haut niveau. Travail musculaire, natation ou encore course à pied, ils ne reculent devant aucun défi.

Férus de sport depuis leur enfance, les deux frères yverdonnois, Mathias, âgé de 28 ans, et Yano Freymond, 32 ans, vivent à un rythme effréné de quinze heures d’entraînement hebdomadaire. Leur passion commune? Le crossfit, l’activité qui a le vent en poupe. Cette pratique pluridisciplinaire combine l’endurance, la force athlétique, la gymnastique et la natation, entre autres.

De l’aviron à la peau de phoque

Les deux frangins voyagent régulièrement à travers l’Europe pour y disputer des compétitions. Ces concours sont marqués par leur diversité et leur originalité. «Les organisateurs ont par exemple déjà mis de l’aviron, du VTT ou des parcours d’obstacles au programme. Lors des prochaines échéances, on peut très bien s’imaginer faire de la peau de phoque ou de la raquette. Il n’y a aucune limite», confie Yano Freymond.

Les compétitions se déroulent dans un système assez particulier et propre au crossfit. «Généralement, on s’inscrit et il y a des qualifications à compléter en ligne. L’organisateur va publier des exercices à effectuer. On doit se filmer, avec des standards pour chaque mouvement. Suite à l’envoi de nos vidéos, un classement est établi et on connaît les athlètes sélectionnés pour la manifestation», explique le benjamin de la fratrie.

En 2019, les deux frères ont participé à l’Open des Crossfit Games. À savoir l’équivalent des championnats du monde. Il s’agit d’une compétition ouvert à tous durant cinq semaines. Le premier de chaque pays est qualifié pour les finales mondiales. Sur près de 1400 participants sur sol helvétique, Mathias Freymond s’est classé 5e et son frère 27e.

En décembre 2019, Mathias a signé un résultat probant en s’imposant à Metz en duo avec son binôme habituel, le Lausannois Kevin Cruchon. «Il est important de bien connaître son partenaire. Si on n’est pas suffisamment au fait des capacités de notre coéquipier, il est quasi impossible d’arracher un podium», reconnaît-il.

Fort de ses résultats, le benjamin a été sélectionné pour représenter la Suisse dans un évènement international se déroulant en Italie. Une manifestation qui a, au grand dam du Nord-Vaudois, été annulée en raison des risques de propagation du coronavirus.

Nouveaux objectifs à 35 ans

Actuellement plus en retrait au niveau compétitif par rapport à son frère, Yano Freymond n’a de loin pas perdu l’idée de réaliser de grandes performances à l’avenir. «Dans trois ans, je rentre dans la catégorie master 1, regroupant les sportifs de 35 à 40 ans. Mon but sera alors d’élever mon niveau. Ce sera un peu plus ouvert, même si cela restera tout autant difficile», glisse-t-il

Si le crossfit permet aujourd’hui aux deux Yverdonnois de pouvoir voyager à travers l’Europe, ils ne perdent pas leurs objectifs de vue. «On reste toujours dans l’esprit compétitif, même si on est dans une superbe ville. Un week-end ne laisse pas assez de temps pour tout visiter», assure Yano Freymond.

S’ils semblent avoir trouvé leur voie, les deux frères se sont essayés à plusieurs autres sports. Mathias Freymond, était notamment un footballeur prometteur, passé par le FC Baulmes en 1e ligue à l’âge de 16 ans seulement.  Une carrière avec le ballon rond qui a été compromise par les blessures. Son grand frère est quant à lui passé par les sports de combat, comme la boxe thaï ou le MMA, avant de découvrir sa voie.

Actuellement pleinement épanouis dans leur vie de sportifs d’élite, les  Freymond ont ouvert leur propre box de crossfit: le Mayama.

«Il n’y a rien de plus beau que de pouvoir vivre de sa passion. C’est la plus grande richesse que de faire ce qu’on aime. Même si on travaille peut-être deux fois plus, on ne compte pas les heures de la même façon», s’enthousiasme l’aîné, qui ne regrette pas de s’être lancé dans l’aventure.

 

Une discipline accessible à tout le monde

Lancé le 1er avril 2017 par Yano et Mathias Freymond, le Mayama Crossfit fêtera prochainement ses trois ans d’existence.  Avec environ 200 adhérents, le centre d’entraînement espère poursuivre son développement

«On veut toucher toutes les tranches d’âge. On propose des cours pour les kids, donc les petits de 4 à 10 ans, mais également les ados de 10 à 16 ans et, par ailleurs, des leçons destinées aux adultes. On travaille également pour mettre en place une session seniors pour les plus de 65 ans. On veut atteindre toute la population active. Notre défi est de montrer que cette discipline est adaptée à tous», détaille Mathias Freymond. Celui-ci invite les intéressés à se lancer dans son club ou dans l’un des autres établissements spécialisés de la région, comme le Crossfit Urakan.

Basé à la rue des Prés-du-Lac à Yverdon-les-Bains, le Mayama dispense des entraînements sur réservation en ligne du lundi au samedi. «On est hyper contents. On voudrait bien évidemment continuer à évoluer, même si on est actuellement limités au niveau de la place», détaille Yano Freymond.

Détenteurs d’une structure de 300 mètres carrés, les patrons du Mayma n’excluent pas un agrandissement de leur «box» à l’avenir.

Florian Charlet