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Les garagistes fâchés par le syndic

9 décembre 2009

Invité par l’Union professionnelle suisse de l’automobile pour l’extension de son Centre de formation, Daniel von Siebenthal a essuyé quelques réactions courroucées de l’assemblée.

Alexandre Oulevey, président de la Commission professionnelle, Philippe Monnard, directeur du Centre de formation, et Roland Bandieri, président de la section vaudoise de l’UPSA, sont de bonne humeur, encore quelques minutes...

Alexandre Oulevey, président de la Commission professionnelle, Philippe Monnard, directeur du Centre de formation, et Roland Bandieri, président de la section vaudoise de l’UPSA, sont de bonne humeur, encore quelques minutes...

«Je ne peux pas rester sans réaction par rapport à ce qui vient d’être dit! S’il y a un ringard dans la salle, c’est bien celui qui tient de tels propos et pas le domaine de l’automobile! Je vois qu’il y a ici l’ancien syndic d’Yverdon-les-Bains et j’espère bien qu’il a honte des propos tenus par le syndic actuel. En tant que vice-président de l’Association suisse des transports routiers (ASTAG), je prends ce soir la décision de déplacer l’assemblée de nos 200 délégués, qui devait avoir lieu le 4 juin à Yverdon-les-Bains. Elle aura bien lieu dans le Nord vaudois, mais en tout cas pas à Yverdon!» Jean-Daniel Faucherre est connu dans le milieu des transports pour ses coups de gueule et celui de lundi soir est à classer dans la catégorie des inoubliables, en tout cas pour les quelque 200 invités de l’Union professionnelle suisse de l’automobile.

La soirée avait pourtant bien commencé, le bâtiment abritant l’extension du Centre de formation des métiers de l’automobile étant joliment décoré et les hôtesses toutes plus charmantes les unes que les autres. Après une brève introduction, la parole était laissée tout d’abord à Daniel von Siebenthal, syndic d’Yverdon, lequel s’est dit «honoré de parler en premier». Après quelques mots de bienvenue, Daniel von Siebenthal a ensuite parlé de la nécessité pour les métiers de l’automobile de s’adapter à l’évolution du monde actuel et de diversifier les modes de mobilité, afin de privilégier la mobilité douce. L’assemblée est un peu surprise, mais ne bronche pas, jusqu’au terme «ringard», utilisé par le syndic dans la phrase: «Certains estiment que le monde de l’automobile est ringard.» Une voix se fait entendre dans l’assemblée, celle de Jean-Daniel Faucherre, interrompant brièvement Daniel von Siebenthal, lequel reprend son discours après une brève hésitation, avant s’en aller, d’autres obligations l’attendant. Le syndic n’a donc pas entendu la réponse de Jean-Daniel Faucherre. Les 200 personnes présentes l’ont elles bien entendue et ont chaleureusement applaudi son intervention, tant le discours du syndic a été mal accueilli par les professionnels de l’automobile.

Pas une provocation

Contacté le lendemain par téléphone, le syndic se déclare surpris: «Vous m’apprenez cette intervention. C’est vrai que je n’ai pas été chaleureusement applaudi, ce que je peux comprendre, mais il n’y avait pas de volonté de provoquer ou que sais-je. J’assume mes propos. Le fait que l’ASTAG déplace son assemblée? Ma foi… Je préfère être à la tête d’une ville qui se profile pour la mobilité douce, mais je ne suis de loin pas un ennemi de l’automobile, que j’utilise régulièrement. Je n’estime pas être allé au-delà des limites et j’estime simplement qu’il est important de diversifier nos modes de mobilité et que l’automobile s’adapte à l’évolution du monde actuel. Pas de quoi en faire un foin…» Interpellé par Jean-Daniel Faucherre, l’ancien syndic Rémy Jaquier commente simplement: «Chacun doit assumer ses propos, d’un côté comme de l’autre.»

Timothée Guillemin