Demet Özdemir et Lucas Zecca ont brillé sur la scène nationale et internationale, cette année. Les deux jeunes espoirs du club de Vallorbe se sont aussi mis en évidence aux Championnats du monde de Venise, début octobre.
De Tbilissi à Venise, en passant par Fujairah, l’année de Demet Özdemir et de Lucas Zecca a été riche en moments forts. Les deux karatékas du KC Jaguar, à Vallorbe, s’illustrent au niveau mondial chez les cadets, eux qui ont vécu leur deuxième saison en équipe de Suisse.
Début octobre, à Jesolo (Venise), ils ont disputé les tout premiers Championnats du monde de leur carrière. La compétition se déroule tous les deux ans, et le duo faisait partie des petits jeunes de la catégorie, eux qui sont en première année chez les cadets (M16), et qui sont en plus de fin d’année: Demet Özdemir vient de célébrer ses 15 ans, alors que Lucas Zecca le fera en décembre.
Ces Mondiaux ont constitué le sommet d’une année exceptionnelle, qui a démarré très fort en Autriche pour tous deux, avec une 3e place pour la sportive de Daillens et une victoire pour le Vallorbier.
Les deux Jaguars ont immédiatement enchaîné avec les Championnats d’Europe, qui avaient lieu en Géorgie, au mois de février.
Lucas Zecca y a d’ailleurs connu une grosse déception, éliminé dès le premier tour, après s’être «liquéfié» sur le tatami, pris par l’événement. Le moins que l’on puisse dire est que le jeune homme a beaucoup appris de cet échec, lui qui a ensuite enchaîné les gros résultats durant l’année, jusqu’à remporter une épreuve de Youth League – la crème des tournois – à Cancun, au Mexique, au mois d’août. De quoi en faire le premier garçon de Suisse à gagner une telle compétition en M16.
«C’est cool de voyager autant à mon âge», sourit le jeune homme, qui a fait le plein de confiance avant les Mondiaux en Italie.
A Venise, celui qui combat en -52 kg a tour à tour éliminé un Chypriote, un Roumain et un Thaïlandais, avant de se retrouver en quarts de finale face à un adversaire brésilien. Alors qu’il menait encore 5-3, il a finalement été repris par son vis-à-vis dans le final (5-5), et les arbitres ont décidé de donner la victoire au Sud-Américain. Il n’a pas manqué grand-chose pour atteindre les demi-finales, ce qui n’empêche pas Lucas Zecca d’être ravi de sa performance.
Pour sa part, Demet Özdemir a atteint les 8es de finale des Championnats du monde, après avoir battu une Sud-Coréenne et une Espagnole, prenant sa revanche face à une adversaire qui l’avait déjà battue. Finalement, à son troisième combat, la karatéka du KC Jaguar a perdu 1-0 face à une Américaine, dans les dernières secondes. «J’étais frustrée, car il y avait la place pour passer», reconnaît-elle.
Les deux jeunes champions du club vallorbier s’astreignent à une sacrée discipline, eux qui se rendent une semaine sur deux à Zuchwil pour un entraînement avec le cadre national, ainsi qu’une fois par semaine à Neuchâtel, en plus des séances à Vallorbe et des week-ends avec l’équipe de Suisse.
Ils ont commencé à s’illustrer sur la scène internationale l’an dernier déjà, et ont poursuivi sur leur lancée en 2024, pourtant en première année chez les M16. Ils dominent sans partage la hiérarchie nationale de leur catégorie respective, et ont réalisé des progrès constants. En témoignent la réaction de Lucas Zecca après sa déconvenue de Tbilissi et les performance de Demet Özdemir en deuxième partie de campagne, après un «blocage mental» qui l’a embêtée lors des premiers mois.
«C’est intense, il faut le vouloir», lance-t-elle, néanmoins heureuse d’aller s’entraîner et d’enchaîner les compétitions. Un rythme qui a un coût élevé, qui se chiffre à près de 30 000 francs chacun en 2024, pour lequel il faut trouver des soutiens. «On essaie de leur enlever cette pression. Leur job est de se donner à fond sur le tatami», glisse Donato Zecca, papa et entraîneur, en son nom et en celui du papa de Demet. Car le voyage de ces deux jeunes-là ne fait que commencer.