Yverdon-les-Bains – L’association d’aide aux orphelins Porte-Bonheur fait son festival ce week-end et fêtera ses 30 ans en 2020. Son président de toujours, André Marty, fait le bilan et prépare les jeunes à reprendre le flambeau.
Après quasi trois décennies de soutien – relationnel, émotionnel, administratif – à plus de mille orphelins, l’association Porte-Bonheur met son avenir entre les mains de ses plus jeunes membres: les «Mandarines», du nom de leur ancien comité. Son fondateur André «Dédé» Marty, qui a longtemps incarné l’image de l’organisation, veut se retirer de la présidence en 2020 afin de laisser souffler un vent de fraîcheur.
Une figure indissociable
André Marty, à presque 60 ans, est un peu le «papy» de Porte-Bonheur. Il n’y a pourtant aucune fatigue ou lassitude derrière son départ. «Je ne me sens juste plus légitime, à 58 ans, de promouvoir l’association», confie-t-il avec humilité. De plus, il relève que «cela fait davantage de sens qu’un jeune orphelin de 15 ans soit accueilli par quelqu’un de 25 ans qui partage son expérience.»
Ainsi, les Mandarines hériteront d’une association qui, en trente ans, a fait évoluer les mentalités. «Durant les années 1970-1980, les offices de protection de la jeunesse étaient timides. C’était aussi une période sombre pour les foyers, raconte Dédé, qui évoque aussi la stigmatisation des orphelins, parfois perçus comme des enfants «porte-malheur». Une situation qui s’est améliorée avec une «prise de conscience» du besoin de dialogue et d’écoute des jeunes qui perdent un proche.
Avec aujourd’hui 140 enfants, adolescents et jeunes adultes sous son aile, l’association a aussi eu pour défi de s’imposer comme un partenaire légitime, notamment face à l’administration et aux hôpitaux. «Nous avions une étiquette de gentils, mais maintenant nous sommes pris au sérieux, grâce au support et aux soins que nous avons prodigués.»
Pour le fondateur, la jeune génération aura pour mission de profiter de cette crédibilité pour «faire croître gentiment l’association», tout en plaçant toujours «l’humain d’abord». Le but: proposer un soutien que les services bureaucratiques n’offrent pas.
Des jeunes déjà rôdés
Voilà deux ans que les juniors s’y préparent. Sophie Bianchi, 27 ans, l’une des quatre secrétaires de l’association, assure qu’il était important que la transition s’effectue en douceur.
D’abord, pour laisser les partenaires de l’association, coutumiers de son traditionnel président, placer leur confiance dans le comité rajeuni. Mais aussi pour permettre aux Mandarines de se former au contact des aînés. «Nous allons arriver avec des clés pour comprendre les logiques et habitudes de la gestion d’une association», s’enthousiasme la jeune fille, qui se veut rassurante: une partie du comité actuel sera toujours aux manettes.
Ces habitudes, le regard neuf de la relève pourra aussi parfois les dépoussiérer, glisse Sophie Bianchi: «Nous apportons de nouvelles idées et façons de faire.» Organiser l’édition 2018 du festival a d’ailleurs permis aux jeunes de se faire la main aux côtés de leurs mentors. De quoi tordre le cou aux vilaines superstitions et prouver que ces jeunes ne portent pas malheur.
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Week-end festif
Le festival Porte-Bonheur, qui finance l’association éponyme, aura lieu demain et samedi à la Marive, à Yverdon-les-Bains. Au programme: de la musique avec Bazar et Bémols ou Chloé; Lacan de l’humour avec Les Darons ou encore Manu Kroupit; et de la danse avec notamment les Black Diamond’s. Il reste encore des places pour demain soir. Pour samedi, La Région Nord vaudois offre deux billets exclusifs.
2×1 billet à gagner pour samedi soir en téléphonant ce jeudi 4 octobre 2018 au 024 424 11 55, dès 14h.
Programme et réservations pour le vendredi sur www.porte-bonheur.ch