Les pistes de ski changent de bienfaiteurs

Les Rasses – Le chef technique et la cheffe d’exploitation des remontées mécaniques ont claqué la porte. Un nouveau tandem les remplace.

Alain Simon et Katia Cruchaud ne seront pas au départ de la saison à venir.

La Société coopérative des remontées mécaniques du Balcon du Jura, qui se réunissait en assemblée générale hier soir, fait entrer en piste un nouveau tandem. Alain Simon et Katia Cruchaud, respectivement chef technique et cheffe d’exploitation ont, en effet, jeté l’éponge après avoir œuvré ensemble trois saisons au sein de la station du Jura vaudois. «Ils n’ont pas motivé leur décision, sans doute un peu prise sur un coup de tête, car le duo n’était pas d’accord avec la direction que souhaitait prendre le comité», déclare le président de la société, Henri Criblez.

Alain Simon, aujourd’hui cantonnier pour le compte de l’État de Vaud, abonde, sans vouloir, lui non plus, épiloguer. «Il y avait une divergence d’opinion. Je suis parti fin juin. Katia est restée un mois de plus. Elle ne se sentait pas de reprendre le flambeau toute seule. Nous étions sur la même longueur d’onde», se contente-t-il de déclarer. Reste qu’avec son départ, une page importante se tourne sur le domaine skiable du Balcon du Jura, où Alain Simon oeuvrait depuis juin 2001. Après avoir cumulé onze ans les casquettes de responsable technique et d’exploitation, il avait fait une pause de neuf mois, puis cédé cette seconde fonction à Katia Cruchaud, aujourd’hui employée à Crissier, au sein de l’entreprise Wagner + Betontechnik AG.

Un heureux hasard

Ce coup de théâtre dans la préparation du nouvel hiver aurait pu plonger dans un épais blizzard le microcosme des remontées mécaniques locales. Il n’en a finalement rien été, grâce à un heureux concours de circonstances.

Clément Huguelet, qui a ouvert un magasin de vélo à Champagne en juin dernier, cherchait une activité complémentaire. Sa sollicitation a été accueillie comme du pain béni aux Rasses, tant le trentenaire a l’étoffe de l’emploi. «Je suis titulaire d’un brevet fédéral de spécialiste des installation de transport à câble. J’ai travaillé huit ans à Leysin, comme chef technique adjoint », explique-t-il.

Mû par un besoin de changement, ce passionné de la Petite Reine a pris le pari du commerce de vélos, dans la commune de sa compagne. «A la recherche d’un emploi annexe durant l’hiver, j’ai d’abord essayé aux Rasses, car c’est la station la plus proche de Champagne. J’aurais tenté ailleurs si cela ne s’était pas concrétisé», relève Clément Huguelet, content de rejoindre un groupe dont il apprécie la dimension familiale, un plus par rapport à son expérience dans les Alpes vaudoises.

Adjoint de Sainte-Croix

Engagé à 50% depuis début septembre, ce spécialiste est secondé par le jeune sainte-crix Romain Jaccard, employé à temps plein. «C’est un mécanicien de formation à l’école technique de Sainte- Croix. Il est très motivé et gravite depuis longtemps dans l’univers des remontées mécaniques. Il a notamment distribué les cannes au téléski et participé à des révisions d’installations», souligne Henri Criblez.

Au sortir d’une année difficile, synonyme d’une baisse du chiffre d’affaire de 43% par rapport à l’exercice précédent, la société des remontées mécaniques confie, désormais -autre nouveauté-, la gestion des secours à des saisonniers spécialisés, également actifs du côté de Buttes-La Robella. «Nous devons tout faire pour diminuer les coûts. Le nombre de jours d’exploitation est en baisse depuis plusieurs années. Il y en a eu une cinquantaine la saison dernière, contre 70 en moyenne. Nous contactons, en revanche, qu’il y a plus de gens sur les pistes», précise le président.

A noter, enfin, que le téléski «Le Couvert», dont la fin d’existence semblait inéluctable en raison de son âge avancé, va quand même pouvoir prendre du service cette année, grâce à des révisions financées par les communes de Bullet et de Sainte-Croix.