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Les processus des fusions congelés dans le Nord-vaudois

26 janvier 2015

Belmont et Ependes n’ont pas accepté, hier, la fusion autour de Chavornay, contrairement à Corcelles et Essert-Pittet. Le projet ne verra donc pas le jour.

Le projet de fusion autour de Chavornay ne verra pas le jour. © Champi

Le projet de fusion autour de Chavornay ne verra pas le jour.

Certains des représentants des communes sensées fusionner autour de Chavornay ont fait la moue, hier après-midi. Alors que la convention de fusion a été largement acceptée dans les villages de Chavornay, Corcelles-sur-Chavornay et Essert-Pittet, les populations d’Ependes et de Belmont-sur-Yverdon, l’ont refusée (voir les résultats ci-dessous). Le projet a donc été refusé.

Le Comité de pilotage de la fusion (Copil) a pris acte des résultats et se réjouit de ceux enregistrés dans les trois villages qui ont accepté le principe d’une union. Il indique que son projet a été globalement bien accueilli, mais que certains citoyens n’étaient pas encore prêts à franchir le pas. Il en prend acte avec regret, tout en conservant le sentiment d’avoir oeuvré en profondeur sur un projet viable, sain et raisonnable.

L’influence de la municipalité

«De plus, il nous apparaît clair que le changement d’avis tardif de la majorité de la Municipalité de Chavornay a déstabilisé les petites communes et influencé le résultat. Certains citoyens des deux villages qui ont refusé le projet, ce dimanche, ont pu se sentir snobés par la plus grande commune», a confié Dominique Vidmer, président du Copil et syndic d’Essert-Pittet.

Ces propos ont outré les opposants à la fusion. «Nos municipaux ont exercé leur droit de citoyen, tout comme les habitants des communes qui ont refusé la convention de fusion et se sont exprimés au plus près de leur conscience», s’insurge le comité NonFusion.

Le Copil se réunira, dans les prochaines semaines, pour faire le point et communiquera plus en détail, dans un deuxième temps, sur les suites éventuelles à donner à ce projet de fusion. «Nous analyserons les chiffres avant de décider des suites possibles quant à la fusion», a indiqué Christian Kunze, syndic de Chavornay.

Quant à la conseillère d’Etat Béatrice Métraux, qui s’est déplacée à travers le canton pour prendre connaissance des résultats négatifs des votations sur les fusions, elle a précisé qu’un groupe de travail a été constitué pour réfléchir aux questions quant aux regroupements des communes.

 

Les résultats du vote

Belmont-sur-Yverdon: 71 oui, 106 non, 2 blancs.

Chavornay: 741 oui, 488 non, 26 blancs.

Corcelles-sur-Chavornay: 131 oui, 42 non, 1 blanc.

Ependes: 83 oui, 88 non, 1 blanc

Essert-Pittet: 59 oui, 7 non, 1 blanc.

 

Christian Kunze. © ChampiChristian Kunze, syndic de Chavornay: «Je suis triste du résultat, mais heureux du vote très clair de Chavornay. Je reste convaincu que la fusion se fera une fois ou l’autre.»

 

 

 

Sylvain Homberger. © ChampiSylvain Homberger, syndic d’Ependes: «Je suis très déçu. C’est vrai qu’il était difficile de rassurer la population après que les municipaux de Chavornay aient retourné leur veste.»

 

 

 

Dominique Vidmer. © ChampiDominique Vidmer, président du Copil et syndic d’Essert-Pittet: «J’aurais aimé que ce projet passe. La situation financière et administrative est difficile pour mon village; la fusion était la solution.»

 

 

 

Claude Lebet. © ChampiClaude Lebet, municipal de Chavornay: «Je suis satisfait que cette fusion ne se soit pas faite. Il ne faut pas précipiter les choses, en revanche, je ne suis pas contre une fusion à trois.»

 

 

 

Annie Miéville Lopez. © ChampiAnnie Miéville Lopez, syndique de Valeyres-sous-Ursins: «Des arguments erronés ont circulé du côté des opposants, j’espère qu’ils se présenteront aux élections et qu’ils s’engageront pour la commune.»

 

 

 

Didier Flaction. © ChampiDidier Flaction, syndic de Cronay: «Ce résultat est une surprise. C’est dur, mais je pense que ça va aller. Il faudra quand même voir quelles en seront les conséquences de cette votation.»

 

 

 

Ursins refuse de fusionner

La commune de Montélaz tombe à l’eau.

(De g. à d) Didier Flaction, de Cronay, Jean-Marc Ballif, de Cuarny, Yves-René Bovay, d’Ursins, et d’ Annie Miéville-Lopez de Valeyres-sous-Ursins, lors de l’annonce des résultats. © Champi

(De g. à d) Didier Flaction, de Cronay, Jean-Marc Ballif, de Cuarny, Yves-René Bovay, d’Ursins, et d’ Annie Miéville-Lopez de Valeyres-sous-Ursins, lors de l’annonce des résultats.

Le Montélaz était ensoleillé, hier matin. Un détail considéré comme un bon présage par certains habitants des communes de Cronay, Cuarny, Ursins et Valeyres-sous-Ursins, favorables à une fusion qui aurait porté le même nom que celui de la colline. Malheureusement pour eux, le peuple s’est prononcé et le projet est tombé à l’eau.

Les pronostiques étaient difficiles à faire et la tension était, en effet, palpable, hier, dans la grande salle de Cronay. Les résultats des votations se faisaient attendre, mais peu avant midi, les premières rumeurs se sont mises à circuler. Il en serait terminé de la fusion.

Après le retrait de Pomy et de Villars-Epeney, les habitants d’Ursins ont, bel et bien, refusé le projet de fusion de Montélaz avec 65% de non. Quand bien même le total des votes s’est terminé avec une majorité de «oui», l’une des quatre communes n’a pas souhaité se regrouper avec les autres.

Inquiétudes quant à l’avenir

«C’est toujours plus facile de dire non que de construire quelque chose, regrette le syndic d’Ursins, Yves-René Bovay. Il est vrai, que dans notre commune, nous n’avons pas de peine à trouver de gens prêts à s’engager dans la politique, mais ça viendra… » Jean-Marc Ballif, syndic de Cuarny, dont plus de 75% du village a voté oui à la fusion, s’inquiète quant à lui de l’avenir de sa commune: «Nous n’avons pas de plan B et je ne sais pas si nous trouverons des candidats pour rejoindre l’Exécutif en mars 2015.»

«Je suis très déçue, a déclaré Annie Miéville-Lopez, syndique de Valeyres-sous-Ursins et présidente du comité de pilotage, après avoir annoncé officiellement les résultats (voir les résultats ci-dessous). Si des sourires s’affichent, les larmes peuvent couler. Les municipalités ont rêvé de ce mariage qui nous aurait rendus plus forts.»

La syndique a cru jusqu’au bout à ce projet et regrette de devoir faire le deuil. «Ce n’est pas l’émotion qui devrait diriger, mais la raison», ajoute-t-elle en espérant, elle aussi, que des candidats se présenteront aux prochaines élections. Mais en attendant 2016, les municipalités s’apprêtent à reprendre en main les différents projets laissés de côté lors du travail sur la fusion.

 

Les résultats du vote

Cronay: 72 % de oui

Cuarny: 75,25 % de oui

Ursins: 34.78 % de oui

Valeyres: 54,13 % de oui.

Muriel Aubert