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Les rayons des PAM se vident

4 juin 2015

Nord vaudois – L’offre des commerces de l’enseigne diminue à vue d’oeil en raison d’une rupture de collaboration entre fournisseur et maison-mère. Vendeurs et clients sont inquiets.

Suite à un désaccord entre le groupe détenant PAM et son fournisseur, les magasins de l’enseigne (cinq dans le Nord vaudois) ne sont plus approvisionnés par ce dernier, au grand dam de Catherine Paul, gérante du commerce de Grandson. © Nadine Jacquet

Suite à un désaccord entre le groupe détenant PAM et son fournisseur, les magasins de l’enseigne (cinq dans le Nord vaudois) ne sont plus approvisionnés par ce dernier, au grand dam de Catherine Paul, gérante du commerce de Grandson.

Des collaborateurs au moral en berne. Des clients qui perdent patience. Voici le climat qui règne, depuis plusieurs mois, dans les magasins PAM de la région, dont l’approvisionnement n’est plus assuré par leur fournisseur attitré.

«Je suis venue chercher du lait, mais je ne suis même pas sûre d’en trouver», déplore Josette Deriaz, une cliente régulière de l’enseigne grandsonnoise. «Cette situation ne peut pas durer. C’est le seul magasin d’alimentation du village», déclare Catherine Paul, la gérante du magasin, fatiguée d’avoir à faire face, jour après jour, au mécontentement des usagers.

Ceux qui le peuvent multiplient leurs déplacements vers la Cité thermale, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour les autres commerçants de la Cité d’Othon. «La boucherie perd des clients, car les gens font tout en même temps quand ils vont à Yverdon», souligne la responsable.

Pour l’heure, les produits frais sont commandés au compte-gouttes à un autre fournisseur, et payés comptant, avec l’argent de la caisse, une manière de procéder qui menace, à terme, la survie du magasin de proximité.

«Nous avons de moins en moins de marchandises, donc de moins en moins de clients, et, par conséquent, le cash diminue», indique Catherine Paul. Elle estime à 30% sa perte en terme de chiffre d’affaires.

La situation n’est pas plus reluisante à Yverdon-les- Bains, où quatre enseignes PAM sont répertoriées. Dans l’une d’elles, des collaboratrices se sont mises à la recherche d’un autre emploi. Les chips ont disparu des rayons. La pénurie touche aussi les cigarettes, les glaces, les produits surgelés et les biscuits, notamment. «Les clients se posent des questions, mais heureusement, ils nous soutiennent. C’est un peu comme une famille», relève l’une des employées.

Un rôle d’importance

Pierre-André Girardet espère, comme tous les clients des PAM, que la situation va évoluer. © Nadine Jacquet

Pierre-André Girardet espère, comme tous les clients des PAM, que la situation va évoluer.

La dimension sociale de ces magasins de quartier ne saurait, toutefois, éclipser leur rôle de source d’approvisionnement incontournable pour une partie de leur clientèle, à l’image de Pierre-André Girardet. Domicilié dans un appartement protégé, l’aîné, restreint dans ses mouvements, a pris pour habitude de se rendre dans l’épicerie du coin, dont les rayons n’offrent plus le même choix qu’avant. Il arrive, pour l’instant, à vivre avec, mais jusqu’à quand?

Du côté de Volg, qui a cessé de livrer, en février dernier, les 75 enseignes du groupe Distribution Suisse, auquel appartient l’enseigne PAM, on ne donne pas de détails sur les causes de la rupture de collaboration révélée par Le Nouvelliste. «Si Distribution Suisse respecte ses obligations contractuelles, la livraison pourra reprendre», indique Tamara Scheibli, responsable communication de Volg.

Le groupe en question n’a, hélas, pas été en mesure de répondre à nos questions dans les temps.

Ludovic Pillonel