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Les rois des forêts sont bien gardés
© Michel Duperrex

Les rois des forêts sont bien gardés

9 décembre 2021

En pleine période d’avant-fêtes, La Région s’est rendue au royaume des sapins, gardé par un passionné aux petits soins.

Vincent Pidoux est un peu comme le père Noël. Il a en sa possession quelque chose d’indispensable à la magie de Noël. Dans sa hotte de quatre hectares, se trouvent des milliers de sapins, bientôt destinés à un foyer où ils seront décorés pour abriter à leur pied les cadeaux des familles de la région.

A Thierrens, au bord de la route, une gigantesque pépinière à sapins de Noël s’étend à perte de vue. Alors que Vincent Pidoux, agriculteur de la région, a planté son premier sapin en 2008, il n’en compte désormais pas moins de 35 000. Des petits, des grands, des dodus, des plus dégarnis, des Nordmann aux épines rondes et des sapins bleus à l’odeur particulière, il y en a pour tous les goûts. La particularité de son entreprise familiale? En plus d’être le seul producteur de sapins de la région, Vincent Pidoux garantit une fraîcheur inégalable. La Région est donc allée se balader dans le champ de sapins pour choisir celui qui décorera sa rédaction. «Tiens, celui-là, le grand, il sera parfait!» Ni une ni deux, le quad débarque et on coupe sous nos yeux le tronc du joli sapin à la tronçonneuse. «On ne peut pas faire plus frais », garantit Vincent Pidoux. «On les coupe directement à la demande, ainsi il n’y a pas de surcoupe et donc pas de pertes. En plus quand les enfants voient ça c’est magique.»

Comme chaque année, Agrisapins est en plein dans le boom de la vente directe. «Généralement ça dure du 25 novembre au 15 décembre. Mais il y a toujours du monde jusqu’à Noël», explique celui qui a obtenu le label de l’association IG Suisse Christbaum. «On fait de la vente à Noël et le reste de l’année on replante, on en prend soin, on les taille, on met de l’engrais si nécessaire. Avec le label, il y a des normes à respecter. Par exemple, nous sommes obligés de tout tailler au sécateur, donc à la main.» Ainsi, en cette période, le passionné qui connaît l’âge de tous ses arbres (alors qu’ils ne poussent pas tous à la même vitesse), devrait vendre entre 2 500 et 3 000 sapins. Il en replantera davantage pour assurer un tournus. «Ici, certains sapins ont dix ans. Il faut quelques années de croissance avant qu’ils puissent être vendus, entre cinquante centimètres et six mètres. Pour ceux qui sont trop grands et pas très beaux, nous en réutilisons les branches et faisons des copeaux avec le tronc pour créer de l’humus dans les champs. Tout est réutilisé, nous sommes à zéro perte.»

Pour couronner le tout, pour chaque sapin vendu, deux francs sont reversés à l’association Nirvana pour les personnes malades.

Infos sur la page Facebook : Agrisapins

Agrisapins innove avec des partenaires particuliers

 

Vincent Pidoux recherche constamment des améliorations pour sa pépinière. Non seulement d’un point de vue pratique, mais également écologique.

C’est pourquoi, à partir de l’année prochaine, Agrisapins accueillera un nouveau compagnon très spécial: le canard! «C’est un test, on va essayer de mettre des canards pour brouter l’herbe qui envahit les sapins.» Mais a-t-on déjà vu un canard brouter, vivre dans une forêt et ne pas s’envoler à la première occasion? «Il s’agit de coureurs indiens. Ils ne volent pas et c’est une des seules races qui broute. De plus, ils n’ont pas besoin de mare, juste un petit carré d’eau. Et vous devriez les voir marcher c’est super drôle!» explique Vincent Pidoux qui a déjà acquis une vingtaine de bébés. Le canard a également l’avantage d’enlever les insectes indésirables tels que les pucerons, et de créer de l’engrais avec ses fientes. «C’est du 3 en 1! On ne pourrait pas le faire avec les chèvres ou les moutons car ils mangent les aiguilles, c’est un vermifuge naturel.»

L’agriculteur continuera sur sa lancée puisqu’il a décidé d’essayer de troquer le quad qui tourne dans la pépinière pour ramener les sapins, par une petite calèche tirée par des chevaux! Un essai prévu pour ce week-end.

Léa Perrin