La 11e édition de la manifestation a dû être complètement repensée afin qu’elle puisse subsister malgré la pandémie.
Fin janvier, tout était bouclé pour l’édition 2020 des Scènes du Chapiteau: le programme, les dates et les artistes. Début mars, tout était remis en question par le Covid-19; les chanteurs étrangers étaient bloqués chez eux, le public ne pouvait plus se réunir et les manifestations abandonnaient leurs dates les unes après les autres. «On a imaginé plusieurs scénarios, y compris écrire des lettres à tout le monde pour annuler», raconte Philippe Gervaix, président de l’association Champs libres, qui gère le festival romainmonastérien. Mais au lieu d’opter pour une décision si drastique, le comité a préféré prendre le problème par l’autre bout. «C’était l’occasion de repenser notre organisation», confie l’enseignant de métier. Le comité a donc imaginé une 11e édition totalement différente, en étalant des soupers-spectacles du 24 juillet au 22 août, au lieu de concentrer des activités sur quatre jours. «Bien qu’il existe une certaine fragilité économique, la force d’une petite structure est de pouvoir rebondir vite», relève Léo Piguet, l’un des membres fondateurs des Scènes du Chapiteau.
Ainsi, en trois semaines, le comité d’organisation a préparé une nouvelle mouture, misant sur des artistes vaudois. «Il y avait la volonté et l’envie, mais après c’est vrai que c’était difficile de naviguer à vue dans le brouillard, admet Philippe Gervaix. On était constamment dans l’incertitude.»
Avec le soutien de la Commune de Romainmôtier et du Canton, les organisateurs ont pu planifier les prestations de quatorze groupes dans une période de «disette culturelle». Il a néanmoins fallu opérer quelques ajustements et notamment renoncer au fameux chapiteau. Il n’y aura qu’une scène, en plein air, et une petite sonorisation. «C’est un peu un retour aux sources, parce qu’au début on offrait des concerts acoustiques avec juste deux spots», rappelle Léo Piguet. Par ailleurs, le budget a été réduit de 100 000 à 70 000 francs. Le nombre de spectateurs est désormais limité et ceux-ci devront s’inscrire au préalable pour des questions de traçabilité en cas de contamination au Covid-19. «Il y a un risque que cela freine les gens, mais on fait notre maximum pour simplifier le processus», souligne le président. L’enjeu est d’autant plus important que l’association sort tout juste des chiffres rouges. «C’est jouable», assure-t-il.
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