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Les seniors se font la belle avec des bikers
Corcelles-près-Concise, 22 septembre 2018. EMS Le Château, sortie en Harley Davidson. © Michel Duperrex

Les seniors se font la belle avec des bikers

24 septembre 2018 | Edition N°2337

Corcelles-près-Concise – Huit résidents de l’Etablissement médico-social du village ont fait une virée, samedi, avec des fans de Harley-Davidson. Une expérience qui a dépassé les attentes des aînés et réjoui les pilotes.

Les pétarades si caractéristiques des Harley-Davidson ont résonné samedi à Corcelles-près-Concise. Equipés de leur blouson de cuir doré d’écussons, de leur chaîne en métal et de leur bandana, des bikers venus de toute la Suisse romande ont traversé le district pour terminer leur course… à l’Etablissement médico-social (EMS) du village, où ils étaient attendus de pied ferme par les résidents. «Ce bruit, c’est toute l’Amérique!», a lancé Emile Binggeli, 93 ans, à leur arrivée.

Le directeur de l’EMS Dominique Willer (à dr.) a pu constater que les bikers ne sont pas de simples motards. Ce sont avant tout une bande d’amis. © Michel Duperrex

Corcelles-près-Concise, 22 septembre 2018. EMS Le Château, sortie en Harley Davidson, à droite : le directeur Dominique Willer. © Michel Duperrex

La dizaine de motards a fait tout ce chemin pour offrir une virée rock’n’roll aux seniors, sur demande de Pascale Hunsperger, collaboratrice au sein du château de Corcelles la semaine et bikeuse le week-end. Cette dernière a convaincu le directeur de l’établissement, les motards de son groupe Facebook, les seniors et leurs familles d’organiser une balade en Harley-Davidson. «J’adore cette association entre des bikers et des personnes âgées fluettes qui sont, au final, sous la protection de ces gros durs», a souri Dominique Willer, directeur de l’EMS. «On a l’air de méchants mais, en fait, on a tous un grand cœur!», a répondu Robert Goy.

La difficulté de la sortie: installer les résidents sur les motos. Heureusement, les bikers étaient aux petits soins pour les seniors, dont Marie-Louise Jaquet (au centre). © Michel Duperrex

La difficulté de la sortie: installer les résidents sur les motos. Heureusement, les bikers étaient aux petits soins pour les seniors, dont Marie-Louise Jaquet (au centre). © Michel Duperrex

Pour que les huit participants profitent de cette expérience à 100%, les motards leur ont prêté tout l’équipement. «Le look de biker, ça va avec la moto», a précisé Philippe Gendre. C’est ainsi qu’on a par exemple retrouvé des têtes de mort sur le dos de Marie-Louise Gonella, 85 ans. Comme le dit si bien la chanson de Brigitte Bardot, on ne reconnaissait plus personne en Harley-Davidson.

«C’était un rêve éveillé»

Tous attendaient ce départ avec impatience. «La canne, je vous la laisse, je n’en aurai pas besoin et en plus j’en ai marre d’elle!», s’est exclamé Jacky Rastello, 64 ans, en montant sur la selle.

C’est dans un imposant vrombissement que résidents et pilotes sont partis en direction de Neuchâtel. Après une heure trente de route à travers les petits villages, l’escouade a rejoint le restaurant de La Tène, à Marin, pour dîner.  Au moment de repartir, les accompagnateurs ont demandé si certains préféraient rentrer en voiture. La réponse a été claire: «On est venus en moto, on rentre en moto!», a rétorqué l’un des aînés.

Ils ont en effet tous pris goût à l’aventure. «C’était un rêve éveillé», a clamé Danielle Favre, 52 ans, à son retour. La benjamine du groupe a adoré faire le traditionnel signe de la main aux autres motards et écouter de la musique en roulant. «C’était dix fois mieux qu’un voyage en car», a confié Marie-Louise Jaquet, 94 ans. Une sortie qui a rappelé de bons souvenirs à l’aînée de la journée, puisqu’elle était déjà montée sur le side-car de son époux. «Aujourd’hui, c’était bien plus confortable. A l’époque, c’était une caisse en bois avec des coussins, a-t-elle expliqué. J’aurais volontiers continué jusqu’à Lausanne!»

Les motards ont aussi apprécié la balade et sont motivés à recommencer en 2019. A une condition: «La prochaine fois, on fait une sortie avec les infirmières!»

Christelle Maillard