Les vignes à l’heure du développement durable
6 février 2014L’assemblée générale de Vitiplus, qui s’est déroulée à Agiez, a traité de l’entrée en vigueur, cette année, d’un nouveau certificat lié au concept.
Les vigneronnes et vignerons du canton membres de Vitiplus, l’association vaudoise de formation continue et de conseil en viticulture ont été informés de l’élargissement du champ d’application du développement durable. Une volonté cristallisée dans la création d’un certificat. Membre de la commission technique de l’organsiation faîtière Vitiswiss, la Fédération suisse pour la production écologique en viticulture, Jean-Michel Bolay a rappelé à la nombreuse assistance réunie à la salle villageoise d’Agiez que cette nouvelle étape a été validée en 2010 lors de l’assemblée générale de cette institution.
Un pas important
Concrètement, les producteurs de vin affiliés devront désormais se soumettre à un nouvel état d’esprit inspiré de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV): dix objectifs qui répandent le développement durable à toutes les facettes du travail des disciples de Bacchus. Une nouvelle étape pour les vignerons du pays. «Dans les années 70, la première prise de conscience de ce concept s’est traduite par la lutte contre les ravageurs comme l’araignée rouge et le ver de la grappe. Les années 90 l’ont inscrit dans une vision plus large associée à la production intégrée (entretien du sol et qualité du raisin)», a rappelé Jean- Michel Bolay. Dès maintenant, la notion de développement durable est rattachée aussi bien à la vigne, qu’à la cave et à l’entreprise.
Pas de normes figées
«Il s’agit d’un processus évolutif. Des aspects aujourd’hui facultatifs deviendront peut-être obligatoires dans le futur au fil des réflexions menées, précise Boris Keller, président de Vitiswiss, domicilié à Vaumarcus. Nous devançons de nombreux pays. La France est par exemple étonnée de notre avance.»
Ces normes plus contraignantes vont peut-être inciter certains vignerons à quitter l’organisation, mais Boris Keller espère que certains de leurs homologues auront la démarche inverse. «A l’image des consommateurs, les jeunes de la profession sont sensibles à l’argument du développement durable», souligne-t-il.
Année difficile
Dans son rapport sur l’année 2013 concernant Vitiplus, , le président Eric Barbay a qualifié le dernier millésime de «compliqué pour la lutte antiparasitaire. En cette année tardive, beaucoup auraient souhaité que l’on retarde les délais de traitement. Nous en avons parlé à Vitiswiss, mais le délai du 15 août est lié à l’homologation des produits», a-t-il indiqué.
Vitiplus compte actuellement 604 membres, ce qui représente plus de 90% des surfaces viticoles cantonales. En faisant la balance des départs et des arrivées, l’association a perdu quatre membres l’an passé, une baisse de son effectif, essentiellement due à des cessations d’activité, un peu moins nombreuses que les années précédentes.
Formation continue des membres de l’association Vitiplus
Répartition selon trois axes
Les collaborateurs de l’Office de conseil viticole ProConseil proposent des prestations de formation continue aux membres de l’association Vitiplus sous trois formes. Vingt-cinq séances de groupe ont été organisées en 2013. Elles ont réuni 832 participants au total. Dans cette catégorie, les séances d’information de l’hiver ont séduit le plus de membres. Les cours sur inscription ont attiré 125 personnes autour de thématiques aussi variées que la taille de la vigne, son ébourgeonnage, l’utilisation d’agrometeo.ch, ou le perfectionnement en analyse sensorielle. Enfin, cinq groupes d’intérêt ont mobilisé 70 participants en tout. Ils ont pour intitulé : «Forum de la flore viticole», «la vinification des rouges», «gestion de l’azote en viticulture», «viticulture bio et biodynamique», ainsi que «Viognier et Merlot à Lavaux». Selon David Rojard, responsable de l’office de conseil viticole, la participation est stable. Pour recevoir leur certificat, les membres de Vitiplus sont tenus de prendre part à au moins deux séances de formation continue, une condition que 86 d’entre eux n’ont pas été en mesure de satisfaire l’année dernière.