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Les Yéniches occupent le Parc des Rives

11 mai 2015

Yverdon-Les-Bains – Les gens du voyage se sont installés illégalement au bord du lac. Une action qui vise à dénoncer le manque de places en Suisse romande.

Emmenés par le syndic Jean-Daniel Carrard (2e depuis la dr.), les représentants des autorités négociaient, samedi en fin d’après-midi, avec les responsables de la communauté yéniche. © Michel Duperrex

Emmenés par le syndic Jean-Daniel Carrard (2e depuis la dr.), les représentants des autorités négociaient, samedi en fin d’après-midi, avec les responsables de la communauté yéniche.

Seize caravanes occupent illégalement, depuis vendredi soir, le terrain de l’ancien hippodrome à Yverdon-les-Bains. «C’est une installation volontaire, explique Albert Barras, porte-parole de la communauté yéniche. Nous voulons dénoncer, ici, le manque d’emplacement en Suisse romande». Pour rappel, depuis 1998, un arrêt du Tribunal fédéral impose aux cantons et aux communes de prendre en compte les besoins spécifiques des gens du voyage. Et si une dizaine d’emplacements existent en Suisse alémanique, il n’y en a aucun en Romandie. Les quelques aires ayant été créées, comme à Rennaz, dans le Chablais vaudois, sont destinées aux grands clans nomades étrangers. «On ne fait rien pour nous», s’indigne encore Albert Barras, qui regrette les amalgames faits par la population, qui confond trop souvent les Yéniches suisses avec les Roms ou les Gitans. «Nous avons un passeport à croix-blanche», souligne-t-il.

Avis d’expulsion pour 14h

Conscientes de la problématique des Yéniches, les autorités yverdonnoises n’acceptent, cependant, pas cette occupation illégale de leur terrain. Un premier avis d’expulsion a été décrété pour samedi, à 14h, avant d’être repoussé à aujourd’hui, lundi, 14h. «Nous ne voulions pas nous lancer dans un bras de fer, mais nous ne pourrons pas accepter cette présence plus longtemps. Ils devront partir», insiste Valérie Jaggi Wepf, municipale de la police, qui a participé, samedi après-midi, aux négociations. S’ils restent, les Yéniches seront dénoncés pour violation de domicile et amendés.

Egalement présent, samedi, le préfet Etienne Roy a promis de discuter avec le Canton en vue de trouver une solution, notamment du côté du Chalet-à-Gobet, où une aire devrait prochainement voir le jour, mais qui n’est pas encore aménagée. «Nous cherchons également de notre côté, mais si nous n’avons nulle part où aller, lundi (aujourd’hui) nous resterons», conclut Albert Barras.

Yan Pauchard