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«Les yodleurs vont envahir la ville»
Une partie du club Edelweiss, avant sa répétition hebdomadaire à l’Hôtel de France de Sainte-Croix. © Carole Alkabes

«Les yodleurs vont envahir la ville»

25 avril 2018 | Edition N°2233

La Fête romande des yodleurs aura lieu du 29 juin au 1er juillet. Le club Edelweiss de Sainte-Croix se prépare activement pour ce rendez-vous et évoque l’ampleur de ces manifestations monstres.

«C’est une fierté et un challenge! Mais l’inconnue, ce sera de savoir comment la population va réagir», confie Yvan Pahud, soliste au sein du club des yodleurs Edelweiss de Sainte-Croix. Sur le Balcon du Jura, les 24 chanteurs de la formation se préparent activement pour la Fête romande des yodleurs qui se tiendra du 29 juin au 1er juillet. Et, cette année, la manifestation aura une coloration particulière puisque celle-ci se déroulera à quelques encablures de chez eux, dans la Cité thermale.

«Je pense que les Yverdonnois vont être surpris. Les gens ne savent pas qu’il y a des clubs de yodleurs dans la région, les Suisses romands ne sont pas au courant de tout ça, confie Nicolas Mossu, qui dirige le chœur. Mais je pense que c’est nous qui sommes un peu spéciaux car ce n’est pas dans les mœurs par ici», poursuit-il en souriant.

Si la Suisse compte environ 800 clubs de yodleurs, une quarantaine seulement se trouve de ce côté-ci de la Sarine. Autant dire que les Romands sont moins habitués que leurs voisins suisses alémaniques à ces grands-messes musicales au cours desquelles les chanteurs prennent d’assaut une ville pour quelques jours. «Les yodleurs vont envahir Yverdon-les-Bains», assure Nicolas Mossu. Avec 40 ans de musique au compteur, les fêtes de yodleurs – qu’elles soient romandes ou fédérales – il connaît. «Après les concours, on chante dans tous les coins, toute la nuit», raconte-t-il.

La particularité de ce genre musical tient au fait que lorsque les chanteurs ne sont pas en répétition, ils n’ont besoin ni d’un directeur, ni de partitions. Ce qui favorise les regroupements spontanés de plusieurs clubs: «Bien souvent, on connaît les mêmes chants et on les interprète en chœur», souligne le directeur de l’Edelweiss.

Il n’est pas impossible que les habitants croisent des chanteurs éparpillés dans toute la ville, cet été, jusque dans les parcs publics. Lorsqu’il se rend à une fête, Nicolas Mossu raconte qu’il a renoncé à réserver un hôtel: «Ça ne vaut pas la peine de payer une chambre pour y dormir une ou deux heures», relève-t-il. Si bien que lorsque ses cordes vocales viennent à fatiguer et ses jambes à flancher, il récupère son sac de couchage et son petit matelas et trouve un endroit où s’installer. «Quand il fait beau, c’est dans un parc!» Comme lui, les yodleurs sont nombreux à piquer un petit roupillon un peu partout dans les villes hôtes.

Et qui sait, la fête romande d’Yverdon-les-Bains suscitera peut-être des vocations. «Ceux qui nous rejoignent sont bien souvent des gens qui nous écoutent», note Nicolas Mossu. Mais au fait, que faut-il pour yodler? «Il y a cette fameuse technique que l’on appelle le coup de glotte. Il faut passer de sa voix de gorge à sa voix de tête. C’est quelque chose que l’on a ou pas: il faut essayer!»

Caroline Gebhard