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L’ex-directrice nage dans des eaux plus fraîches
Sophie Cook, ici avec Manuel Spöde, l’un des cofondateurs de Facilitateurs, a pris ses distances avec le thermalisme. Mais elle n’a pas peur de se mouiller pour aider les entrepreneurs. Photo image21.ch

L’ex-directrice nage dans des eaux plus fraîches

23 mars 2023

Sophie Cook met désormais son expérience au service des entreprises.

Sophie Cook a consacré une bonne partie de sa vie professionnelle au Centre thermal et au Grand Hôtel des Bains, un ensemble qu’elle a dirigé durant la dernière étape sur le site yverdonnois, gérant notamment la pénible période de la pandémie. Après une pause bien méritée, quoique active, elle a choisi de se mettre à disposition des entreprises pour les aider à résoudre des problèmes spécifiques, dans le cadre d’une structure, Facilitateurs, qu’elle a créée avec plusieurs partenaires.

Cette réorientation s’est imposée tout à fait naturellement. En effet, durant son parcours professionnel, de l’Ecole de commerce à Lausanne en passant par une fiduciaire de la place où elle a débuté comme secrétaire comptable avant de devenir responsable de mandats, jusqu’au Centre thermal, elle a accumulé de nombreuses expériences.

«J’ai eu quinze métiers différents», explique cette maman de trois garçons adultes. Lorsqu’elle entre au Centre thermal, en 2005, elle prend en charge la comptabilité, puis devient responsable des finances des différentes structures et membre du comité de direction. Sur la fin de la période, Grand Hôtel et Centre thermal ont la même direction.

Lors de la reprise du site par le groupe Boas, en 2015, elle est sans doute l’une de celles qui maîtrise le mieux la gestion de l’ensemble. Elle plonge alors dans l’opérationnel. Les choses se passent plutôt bien et le nouvel exploitant lui confie la direction de l’ensemble. Mais toute histoire a une fin. Et plutôt que revenir sur les motifs de son départ, elle préfère utiliser une formule qui lui convient bien: «Après seize années sur le site, j’ai mis le clignotant.»

Et le signal a été immédiatement perçu par un proche comme une aubaine: «Quand j’ai annoncé mon départ, un ami m’a contactée. Il m’a dit qu’il avait un projet, mais personne pour s’en occuper. On en a parlé. En fait, il y a plusieurs partenaires qui ont leurs propres activités dans des petites sociétés. Et souvent, ils ne peuvent pas répondre à des appels d’offres parce qu’ils n’ont pas les structures nécessaires. Au départ, on voulait créer une coopérative pour travailler ensemble.»

Puis la vision s’est élargie pour aboutir à un projet qui se concrétise par du conseil de proximité et du coaching. Ainsi est née Facilitateurs, une société anonyme qui réunit une dizaine de partenaires, tous entrepreneurs, et dont Sophie Cook est actuellement l’unique salariée. La société a été créée l’été dernier.

Le panel des activités de Facilitateurs est large. Car la structure, par les activités de ses actionnaires, peut fournir un véritable panel de services, ponctuels ou temporaires. «J’ai trouvé le projet intéressant car souvent, lorsque des problèmes surgissent, les entreprises ont de la peine à s’en sortir par elles-mêmes. Elles vont trouver le banquier, qui les renvoie à la fiduciaire. Celle-ci produit un rapport, souvent théorique. Notre but est vraiment de trouver des solutions et d’accompagner leur mise en œuvre», explique Sophie Cook. Et d’insister: «Notre position se situe dans le faire, l’opérationnel et la réalité du terrain. Le but est d’apporter des solutions concrètes et de travailler ensemble.»

Dans cette phase de démarrage de Facilitateurs, Sophie Cook est, en tant qu’une salariée, la porteuse du projet. Les autres partenaires, tous entrepreneurs, ont conservé leur activité. Ce qui leur permet de rester quotidiennement au contact de la réalité.

«On partage des valeurs communes. C’est très important pour moi. Le but n’est pas de faire un maximum d’argent, mais d’aider qualitativement ceux qui ont recours à nos services. On travaille en réseau, et lorsqu’une problématique nous est soumise, il est plus facile de trouver les solutions adéquates», explique celle qui revêt désormais l’habit de l’entrepeneure.

Facilitateurs, au même titre que toute entreprise, est confrontée au développement. Le fait de grandir ne risque-t-il pas de nuire à la philosophie de départ? «Nous y avons réfléchi. Nous voulons éviter l’hyperspécialisation. Nous sommes, d’une certaine manière, des médecins généralistes. Nous pouvons adapter nos services et surtout recourir à l’expérience de nos partenaires», explique Sophie Cook, qui partage la responsabilité opérationnelle de la structure avec Manuel Spöde. Ce dernier est établi à La Chaux-de-Fonds, alors que la Nord-Vaudoise œuvre à partir de Grandson.

Bien évidemment, avant de créer formellement la société, les fondateurs ont sondé le marché. Ils ont ainsi constaté que le besoin en conseil et en accompagnement était bien réel. «Nous avons éprouvé le modèle avec quelques mandats. Par le réseau et le bouche à oreille, ils arrivent tous seuls. Nous n’avons pas besoin de faire une grande campagne de marketing. C’est aussi un gage de qualité», ajoute-t-elle.

Les fondateurs de Facilitateurs ont édité un flyer qui présente leurs services et leurs domaines de compétences. Ils ont également présenté leur société à une vingtaine de personnes-clés, qui potentiellement peuvent penser à eux et les proposer à des personnes susceptibles d’avoir recours à leurs services.

Au nombre des mandats assumés jusqu’ici figure l’accompagnement d’une infirmière qui s’est mise à son compte, celui d’un entrepreneur qui réfléchit à l’avenir de son entreprise ou encore un autre qui envisage de prendre sa retraite et qui est confronté à la problématique de la transmission. «Notre intervention doit clairement apporter une valeur ajoutée», conclut Sophie Cook, très attachée au Nord vaudois: «Je suis d’ici et je suis convaincue du potentiel de notre région.»

Isidore Raposo