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L’homme qui a tant donné à l’unihockey

14 juin 2018 | Edition N°2267

Président de la région romande depuis 2014, Michel Ruchat a passé le témoin samedi. L’inusable Yverdonnois de 67 ans a largement contribué au développement de la discipline de ce côté-ci de la Sarine.

Son départ va laisser un sacré vide dans l’unihockey romand. Samedi, l’ô combien charismatique Michel Ruchat a définitivement passé la main, à Yverdon-les-Bains, chez lui, lors de l’assemblée générale de la Région 1 de Swiss Unihockey. Cette région que l’ex-président de l’UC Yverdon (2005-2009), instigateur et patron durant quinze ans du Challenge des Bains, a dirigée avec entrain depuis 2014. A 67 printemps, le Monsieur unihockey de la Romandie a choisi d’accorder plus de temps à sa famille.

«On a montré la voie à suivre, aux suivants d’en profiter. A eux de jouer. Je ne suis pas meilleur qu’un autre», lance, optimiste, Michel Ruchat, lui qui a servi de véritable détonateur pour l’unihockey romand de ces dernières années. L’ancien directeur de l’Office du tourisme yverdonnois et du Balcon du Jura a pris sa retraite professionnelle il y a quatre ans, pour se consacrer au sport qu’il chérit: «Pour moi, l’unihockey ne se résume pas à ces quatre ans. C’est plus de vingt années. J’ai donné le maximum, et il est venu le temps de prendre un peu de recul, de penser à mon épouse Madeleine, de voyager un peu avec elle. Je vais aussi pouvoir profiter de mes trois petits-enfants et m’occuper de ma maman.»

Structurer, populariser

Samedi dernier, l’Yverdonnois a vécu une assemblée émouvante, lors de laquelle il a transmis le témoin au Fribourgeois Martin Zbinden. Des instants forts qui se prolongeront demain, à l’occasion de la célébration des 25 ans de l’UCY. A l’heure de passer la petite balle à trous à son successeur, le président sortant mesure à peine tout ce qui a été réalisé en quatre ans: grâce à lui, quatre nouvelles associations cantonales ont été fondées, de 2015 à 2017, pour rejoindre celle de Fribourg, bien plus ancienne. Ainsi, les cantons de Vaud, Neuchâtel, du Valais et Genève ont structuré leur unihockey.

C’est encore lui qui a permis la création du Romandie’s Day en 2015. Depuis lors, chaque année, les «Welsches» se déplacent en nombre à Köniz (LNA) pour une journée. C’est sous son impulsion, encore, qu’ont été imaginées les sélections cantonales M13 et M15, ainsi que la première Coupe romande. Enfin, et surtout, c’est lui qui a permis à l’unihockey suisse et international de poser la canne de ce côté-ci de la Sarine: en 2013, Michel Ruchat a organisé des matches entre les sélections dames et hommes de la République tchèque et de la Suisse à la salle des Isles, à Yverdon-les-Bains. Trois ans plus tard, Lausanne recevait l’Euro Floorball Tour (EFT), qui réunit les quatre plus grandes nations mondiales (Suède, Finlande, Suisse et République tchèque). Et à la fin de cette année, l’EFT des sélections féminines se déroulera à Neuchâtel. La répétition générale des Championnats du monde, prévus l’an prochain dans la même ville…

Sans barrière de rösti

La Romandie n’est pas au bout du chemin. Elle doit s’inspirer, échanger avec la Suisse allemande, où la discipline est populaire et bien médiatisée. «Le développement de l’unihockey romand passe par l’apprentissage du Schwyzerdütsch», insiste Michel Ruchat, en pointant un dictionnaire français-allemand, un grand sourire à peine masqué par sa malicieuse moustache.

 

Le sport-études est prêt à l’emploi

A son arrivée à la tête de l’unihockey romand, Michel Ruchat avait annoncé qu’il officierait deux fois deux ans et que tout le monde allait travailler. A l’aune du développement de la discipline de ce côté-ci de la Sarine, il est certain que personne ne s’est roulé les pouces. Mais il reste encore bien du travail pour continuer à faire connaître le sport, le médiatiser et fabriquer des champions en Romandie aussi. L’une des prochaines étapes à franchir est le démarrage du sport-études – déjà ficelé et prêt à fonctionner – dans le canton de Vaud, qui n’attend plus que l’aval scolaire pour être mis en route.

Manuel Gremion