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L’homme qui vit à 300 à l’heure

7 janvier 2016

Automobilisme – Le pilote yverdonnois de Nascar Yann Zimmer est en passe de devenir l’unique représentant européen de la discipline aux Etats-Unis.

Après des mois passés dans le milieu du sport automobile américain, Yann Zimmer affirme «revenir de temps en temps, toujours avec plaisir» à Yverdon, sa ville natale. © Simon Gabioud

Après des mois passés dans le milieu du sport automobile américain, Yann Zimmer affirme «revenir de temps en temps, toujours avec plaisir» à Yverdon, sa ville natale.

Un circuit ovale sur un peu plus de deux kilomètres et 42 voitures lancées à plus de 300 km/h pendant plus d’une heure de course: voici à quoi ressemble la Nascar, ce sport automobile méconnu dans nos contrées, mais parmi les plus populaires aux Etats-Unis. En juin dernier, Yann Zimmer est parti s’installer en Caroline du Nord et a fait, dernièrement, ses premiers tours de piste au cours d’une journée d’essai avec l’écurie Nelson Motorsport. Aujourd’hui, le Franco-Suisse de 25 ans est en passe de devenir le seul pilote européen de Nascar à mener une carrière professionnelle outre- Atlantique. Au fil des mois -et des kilomètres- le natif d’Yverdon trace sa route, et vit son rêve américain.

«Il est impossible de devenir pilote professionnel de Nascar en Europe, lâche le Nord-Vaudois. L’exil outre-Atlantique était, ainsi, inévitable.» C’est dans la ville de Charlotte, l’épicentre du sport automobile américain, que Yann Zimmer a déposé ses bagages. «Le milieu de la Nascar est passablement fermé, peu enclin à accueillir des pilotes étrangers, poursuit l’Yverdonnois. Pourtant, même si je suis le seul coureur européen, j’ai réussi à m’intégrer dans cet environnement particulier et à m’entourer de professionnels. Mon écurie a tout fait pour que je me m’acclimate rapidement.»

La «stock car» de Yann Zimmer: un bolide pouvant atteindre une vitesse supérieure à 300 km/h. © Scott McLelland

La «stock car» de Yann Zimmer: un bolide pouvant atteindre une vitesse supérieure à 300 km/h.

Si, aujourd’hui, le pilote parvient à faire son nid dans l’univers de la Nascar, il le doit également à son entourage, omniprésent: «Mes amis et ma famille me soutiennent, sans relâche, depuis le début. C’est très important pour moi, d’autant plus du fait que je vis seul, à plusieurs milliers de kilomètres d’eux.» Mais sa place dans l’élite, Yann Zimmer la doit, avant tout, à son travail et à son talent. «La Nascar est une catégorie extrêmement exigeante, souligne-t-il. Lancés à 300 km/h, on n’a pas le droit à l’erreur. C’est un sport technique, où il faut faire corps avec la voiture. Les accidents sont nombreux et font partie du spectacle. C’est ainsi, nous devons l’accepter.»

L’Yverdonnois ne s’en cache pas, la route vers les sommets -et les podiums- est encore longue: «L’objectif de la saison, qui vient de se terminer, était double. Je souhaitais, d’une part, me faire une première idée sur mon potentiel à courir, un jour, dans la meilleure catégorie de la Nascar. D’autre part, j’avais comme ambition de créer des contacts dans le milieu du sport automobile américain.» Accueilli à bras ouverts dans sa nouvelle écurie, il a fait des étincelles à bord de son bolide lors de l’unique journée d’essai à laquelle il a pris part, signant le meilleur temps. L’objectif est, donc, pleinement atteint. Comme à chaque palier de sa jeune mais talentueuse carrière.

Pour les mois à venir, Yann Zimmer se montre, également, ambitieux. «Le but principal est de prendre part à une saison complète, d’enchaîner les courses et d’emmagasiner un maximum d’expérience, lance-t-il. Et, à terme, obtenir de bons résultats parmi les meilleurs du monde.»

Simon Gabioud