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Libéré, il n’a fait que cacher le corps de sa femme
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Libéré, il n’a fait que cacher le corps de sa femme

24 avril 2017 | Edition N°1981
  1. Orbe – La police avait découvert le cadavre d’une femme, au sous-sol d’une maison, en octobre dernier. Suspect principal, son mari avait été mis en détention préventive. Il a été libéré vendredi.
Selon certains voisins, l’homme ne serait pas réapparu à son domicile, depuis sa sortie de prison. ©La Région

Selon certains voisins, l’homme ne serait pas réapparu à son domicile, depuis sa sortie de prison.

Sous les escaliers extérieurs d’une maison urbigène délabrée, près de laquelle règne encore aujourd’hui un amas d’objets et une caravane qui servait de poulailler, la police avait fait la macabre découverte du corps d’une femme, âgée de 55 ans, le 23 octobre dernier. Principal suspect, D.M., le mari de la défunte âgé d’une cinquantaine d’années, avait été placé en détention provisoire. Selon 20 Minutes, «l’autopsie n’a pas démontré un meurtre» et D.M. aurait été relâché, vendredi dernier, faute d’éléments justifiant sa détention. Cependant, il pourrait rester prévenu dans l’affaire, notamment pour avoir porté atteinte à la paix des morts et entravé la justice. En vacances, Laurent Contat, le procureur en charge de l’affaire, n’a toutefois pas confirmé ces informations.

D.M. avait affirmé à son entourage que sa femme était partie en Corse. «Elle était là quand je suis parti en vacances à la mi-juillet», avait alors affirmé un voisin, colombophile portugais, dont la volière se situe à proximité de la maison. La fille du couple, inquiète de ne plus voir sa mère psychologiquement fragile et suicidaire, avait décidé de lui rendre visite le 21 octobre. C’est lors d’une grillade que D.M. aurait parlé du décès de sa mère, en lui montrant l’endroit où gisait son corps. Sa fille avait alors alerté la police, le 23 octobre, et des fouilles avaient été entreprises, afin de découvrir le cadavre de la défunte.

Par la suite, une hypothèse avait été évoquée, selon laquelle la défunte s’était pendue et que D.M. avait choisi de faire disparaître son corps, plutôt que d’appeler la police. Il avait alors caché celui-ci au sous-sol de la maison, afin d’«offrir» une sépulture à la défunte (lire La Région du Nord vaudois du 23 novembre 2016). Le couple, séparé depuis plusieurs années, vivait néanmoins sous le même toit.

 

Un voisinage encore en émoi

 

L’endroit où aurait été retrouvé le corps de la défunte. ©La Région

L’endroit où aurait été retrouvé le corps de la défunte.

A Orbe, ces événements, dignes de la série «Les experts», ont frappé les esprits. «Nos clients qui le connaissaient ont été profondément choqués», nous a, ainsi, confié, hier, l’un des réceptionnistes de l’Hôtel des Mosaïques, situé en contrebas de l’habitation où s’est déroulée la tragédie. Quant à ses voisins, ils n’ont pas aperçu D.M. dans les parages après sa sortie de prison. «Son fils est passé prendre quelques affaires, il y a environ une semaine, avec la police, mais on n’a rien vu depuis», confie l’une de ses voisines. Quant à sa fille, elle n’est, selon les dires de plusieurs voisins, jamais revenue sur les lieux du drame. De plus, D.M. apparaissait comme quelqu’un de «bourru» et parfois «têtu comme une mule», en marge de la société. «Il ne s’entendait pas avec son beau-fils d’origine portugaise et lui criait dessus», se rappelle le colombophile. «Il n’aurait pas fait de mal a une mouche, révèle en revanche sa voisine, encore émue par la tragédie, et qui avait pris l’habitude de recourir à ses nombreux services. C’était un gros nounours. Je n’ai jamais cru à la thèse du meurtre. Il prenait soin de sa femme dépressive depuis de nombreuses années. Il allait tous les jours chercher le pain et il lui faisait les courses. On m’a dit qu’on l’avait aperçu en ville et qu’il avait beaucoup maigri, mais il n’est pas revenu à son domicile.» Selon d’autres voisins, il semblerait même qu’il aurait résilié son contrat de bail avec la propriétaire des lieux, peut-être pour passer à autre chose.

 

Une lettre pour s’excuser

 

Selon Henri Germond, syndic de la Cité aux deux poissons, D.M. A écrit une lettre à la Municipalité lors de sa détention, afin de «s’excuser du tort qu’il avait causé à la Ville d’Orbe». Et de préciser que la Municipalité a «pris acte de sa missive».

«C’était quelqu’un qui avait à cœur de servir la communauté, il était également membre des pompiers, poursuit l’édile. Toutefois, cette affaire a profondément choqué les habitants.»

Valérie Beauverd