Football – Promotion League – Yverdon Sport a joué avec le cœur de ses supporters et avec celui de son président. Mario Di Pietrantonio, fâché de l’attitude de ses troupes, a frappé du poing sur la table.
Yverdon Sport devait logiquement disputer une sorte de petite finale avant l’heure, samedi prochain, à Kriens, lors d’un duel du haut du classement de Promotion League. Plutôt que de défier l’ogre de la catégorie en pleine confiance, YS se déplacera en terre lucernoise dans une ambiance particulièrement pesante et avec huit points de retard. La faute à une période compliquée au niveau de ses résultats, et à la réaction du président aux récentes performances en demi-teinte de l’équipe fanion. Le derby perdu à Bavois (1-4), a été suivi d’un nul face à Brühl au Stade Municipal, puis d’une défaite incompréhensible contre Köniz, le week-end dernier (3-4). Pour mémoire, les Bernois, encore menés 3-1 à la 86e minute, avaient réussi l’exploit de retourner la situation, marquant à trois reprises face à des Yverdonnois étrangement démobilisés. Ce relâchement coupable a forcé le président d’YS, Mario Di Pietrantonio à réagir. Et de manière plutôt sérieuse.
Fini de rigoler
Dans un message destiné à ses joueurs, que La Région Nord Vaudois s’est procuré, l’homme fort du club fustige l’attitude des joueurs, allant jusqu’à qualifier les dernières minutes maudites de la confrontation contre Köniz de «faute professionnelle». Mario Di Pietrantonio, surpris mais pas dérangé par le fait que son message soit parvenu jusqu’aux médias, enfonce même le clou en expliquant que «la plaisanterie a assez duré» et que l’équipe «faisait honte» aux différents acteurs travaillant pour le bien du club, supporters compris. Si les paroles peuvent sembler dures au premier abord, certains faits semblent donner raison au président. «On met tout en œuvre pour que nos joueurs ne doivent se concentrer que sur le foot», plaide le président, joint par téléphone mardi. «Ils ont leur propre bus pour les déplacements, les salaires et les primes sont tous payés à l’heure, rubis sur l’ongle. On leur lave et on leur prépare leurs affaires pour les entraînements, on fait le maximum. Et au final, on vit des matches comme celui de Köniz. C’est un peu comme si on me plantait un couteau dans le dos», ajoute-t-il encore, visiblement amer.
Conséquences concrètes
Le coup de sang, compréhensible, risque bien d’engendrer des conséquences concrètes pour l’effectif yverdonnois. Un ultimatum clair a été posé dans le fameux message présidentiel : si YS ne bat pas Kriens, samedi, les salaires de novembre pourraient tomber en retard, voire pas du tout. Même si la pratique peut sembler excessive, voire pas tout à fait conforme à certains contrats de travail, Mario Di Pietrantonio n’a peur de rien. Et il confirme que «s’il faut aller en procédure, on ira. Je prendrai un avocat, eux aussi. Mais là, c’en est trop».
Au-delà des contre-performances et de l’attitude générale entrevue dans le dernier quart d’heure face à Köniz, certains joueurs ne donnent manifestement pas satisfaction au boss du Stade Municipal. Ceux-ci ne devraient plus faire partie de l’effectif au deuxième tour. «Soit ils acceptent de se trouver un nouveau club, soit ils s’entraîneront et joueront avec la deuxième équipe. C’est aussi simple que ça», détaille encore le patron d’YS. Pour lui, le match de demain constitue «une dernière chance» de ne pas se faire définitivement distancer par Kriens, candidat numéro un à la promotion en Challenge League. Espérons que le coup de sang du président donnera des ailes à une équipe qui a les moyens, pour autant que son engagement soit au niveau du talent des hommes alignés, de poser des problèmes à n’importe quel adversaire dans la ligue. Même à Kriens.
Les raisons de la colère du président
Comme beaucoup de présidents de club, et de passionnés de football, Mario Di Pietrantonio peut accepter la défaite. Pour autant que chacun des joueurs ayant foulé la pelouse ait donné au minimum le 100% de ce qu’il est capable de produire. Au-delà des faux-pas comptables, préjudiciables pour une éventuelle promotion en Challenge League, le patron du Stade Municipal a de la peine à digérer des manquements dans l’implication, dans l’état d’esprit et dans l’engagement. Les couacs survenus contre Bavois et face à Köniz sont, ainsi, à la base de son coup de gueule.
Promotion League
Programme
Dernière journée avant la trêve :
Sa 15h Bâle II – Sion II
Sa 16h Breitenrain – Chx-de-Fds
Sa 16h Köniz – Zurich II
Sa 16h St. Nyonnais – Old Boys
Sa 16h United ZH – Stade-LS
Sa 16h YF Juventus – Cham
Sa 16h30 Bruehl SG – Bavois
Sa 18h Kriens – Yverdon Sport
Classement
1. Kriens 16 11 3 2 38-16 36
2. St. Nyonnais 16 11 1 4 32-15 34
3. Yverdon 16 9 1 6 38-29 28
4. Brühl 16 7 5 4 32-21 26
5. Breitenrain 16 7 4 5 31-32 25
6. Zurich II 16 6 6 4 30-24 24
7. Bâle II 16 6 5 5 29-22 23
8. Sion II 16 5 7 4 26-25 22
9. Köniz 16 7 1 8 31-31 22
10. Chaux-de-F. 16 6 3 7 24-23 21
11. Cham 16 5 6 5 31-34 21
12. Bavois 16 5 4 7 23-27 19
13. Stade LS 16 5 3 8 32-37 18
14. YF Juventus 16 4 3 9 21-28 15
15. Old Boys 16 3 6 7 23-34 15
16. United Zh 16 2 0 14 15-58 6
Seule l’équipe qui termine en tête du championnat 2017-2018 de Promotion League est promue en Challenge League pour la saison prochaine.