L’intégration passe par le terrain

Yverdon-les-Bains – Les agents d’intégration ont reçu, hier soir, leur attestation de la part du Service jeunesse et cohésion sociale. L’occasion de présenter leurs activités.

La déléguée à l’intégration Katja Blanc est reconnaissante de pouvoir compter sur ses émissaires sur le terrain.

Les défis liés à l’immigration ne se résument pas aux écueils à franchir durant le voyage vers la future terre d’accueil avec, parfois, les issues dramatiques que l’on connaît. Arrivés à destination, les ressortissants étrangers ne peuvent pas se contenter de se mettre à la recherche d’un emploi.

Ils ont un nouvel univers à découvrir. La méconnaissance de la langue ajoute, bien souvent, à la complexité de la tâche. Yverdon-les-Bains propose, à l’image d’autres villes du canton, plusieurs outils pour venir en aide à cette population. Ses émissaires sur le terrain ? Les agents d’intégration, auxquels le Service jeunesse et cohésion sociale (JECOS) a remis les attestations hier soir, en ses murs.

Des personnes d’horizons géographiques différents et au profil varié, dont l’engagement sur une base bénévole est régi par un contrat. «Beaucoup d’entre eux sont naturalisés. Ils sont intégrés, vont voter. Ce sont des passeurs d’informations», déclare Katja Blanc, déléguée à l’intégration de la Ville.

Implanté dans la Cité thermale depuis cinq ans, le programme Femmes-Tische fait partie des activités reconnues par le document délivré par le JECOS. Cette année, douze animatrices et un animateur se sont partagés l’organisation de 29 tables rondes sur des thèmes allant des élections communales au racisme, en passant par le fonctionnement de l’école ; en français, mais aussi dans des langues plus exotiques, telles que le tibétain.

Permanence migr’info

La participation à la prise en charge de la permanence migr’info, qui répond, chaque samedi matin, aux questions des nouveaux arrivants, permet aussi d’accéder à la reconnaissance du JECOS. Placé sous l’égide du Pôle intégration et de la Commission consultative Suisses-Immigrés (CCSI), cet espace d’accueil et de conseils est géré de manière autonome par les agents d’intégration. Ils sont tenus d’y officier au minimum quatre samedis par année et de suivre des cours de formation continue toute l’année. «Les thèmes sont sélectionnés en fonction des besoins du terrain», précise Katja Blanc. Les critères pour la naturalisation, mis à jour avec le changement de législation, seront, par exemple, exposés fin janvier aux piliers de migr’info.

Les personnes proposant des cours de français en entreprise -trois structures ont sollicité cette offre sur la place yverdonnoise- et celles s’acquittant de travaux de traduction peuvent aussi bénéficier de l’attestation. Cette dernière est personnalisée en fonction des contributions de son bénéficiaire à la collectivité multiculturelle yverdonnoise.

Hormis les engagements précités, les agents œuvrent souvent dans d’autres projets solidaires ou d’intégration. Autant d’atouts supplémentaires dans la quête de leur Graal : une place de travail. Pour preuve, la nouvelle stagiaire de la déléguée à l’intégration, jadis assistante de direction à Sao Paulo, au Brésil, provient de l’équipe de bénévoles associés aux Cartons du Coeur. «Je suis toujours étonnée de la capacité d’adaptation dont ces gens font preuve», relève, admirative, Katja Blanc.