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Lionel Schwander fait ses premiers pas vers le haut niveau

23 janvier 2015

Judo – A 16 ans, le membre de l’Ecole Dégallier a remporté le Dutch Open, à Eindhoven, et peut rêver d’être retenu pour des manches de Coupe d’Europe. La prochaine étape d’un voyage qu’il envisage sans limite.

Lionel Schwander «chez lui», au dojo de l’Ecole Dégallier. Le Centre régional de performance romand y est accueilli chaque vendredi. © Nadine Jacquet

Lionel Schwander «chez lui», au dojo de l’Ecole Dégallier. Le Centre régional de performance romand y est accueilli chaque vendredi.

Lionel Schwander a fait sensation, voilà une semaine et demie, en remportant le Dutch Open d’Eindhoven. «Je ne m’y attendais pas du tout, reconnaît le judoka de 16 ans. J’y allais pour le plaisir, en espérant gagner quelques combats.» Au final, il a écarté tous ses adversaires, jusqu’à se retrouver, pour l’or, face à un autre Suisse, Sid Stoya. Mené, le jeune homme de Cheseaux-Noréaz a renversé la vapeur, réussissant un yuko sur le gong pour s’adjuger la victoire.

Ce résultat pourrait peser dans la balance à l’heure des sélections nationales pour les prochaines manches de Coupe d’Europe, qui seront dévoilées après un tournoi qui a lieu à Cannes, ce week-end. «Je pense que j’ai mes chances», estime le membre de l’Ecole Dégallier, qui aura donc à coeur de confirmer, sur la Côte d’Azur, ce qu’il a montré chez les Bataves.

«Il est talentueux, dans le sens où il pratique un judo instinctif. Il sait trouver le bon moment pour attaquer », souligne Dominique Hischier, son entraîneur dans le cadre du Centre régional de performance romand, une structure itinérante pour jeunes prometteurs (lire ci-dessous). Lionel Schwander, de son côté, estime que sa principale qualité est celle de ne jamais lâcher. «Je vais toujours donner tout ce que j’ai», lance-t-il.

Son emploi du temps témoigne par ailleurs de son engagement. Bénéficiant d’horaires adaptés dans une classe pour sportifs d’élite au Gymnase Auguste Piccard, à Lausanne, il s’entraîne tous les jours, parfois deux fois, à différents endroits en Romandie, et ne rentre à la maison, chaque soir, que vers 22 heures. Un rythme qui lui convient: «Nous sommes un petit groupe de la région et nous prenons le train ensemble. Ça me plaît, assure-t-il. Nous avons les mêmes délires, les mêmes loisirs…» Ne lui parlez pas de sacrifices: pour Lionel Schwander, aller au judo, c’est voir ses amis, point. Et s’il avoue que sa motivation pour faire ses devoirs, l’après-midi, est moindre que pour ses entraînements, il affirme néanmoins tenir à réussir ses études.

Le rêve olympique

Quand on lui demande jusqu’où il envisage d’aller dans le judo, il répond «champion olympique!», avec un grand sourire. Une simple manière de dire qu’il ne se fixe pas de limite, même s’il reste pragmatique: «Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais dans l’idéal, oui, j’ai envie de beaucoup m’entraîner ces prochaines années.»

Car s’il commence à se faire remarquer, Lionel Schwander sait qu’il a encore beaucoup à apprendre. «Il doit améliorer sa rigueur et sa concentration», confirme Dominique Hischier. Le principal intéressé en est conscient: «J’ai parfois de la peine à entrer dans un combat.» Un point, parmi d’autres, qu’il aura l’occasion de travailler en chemin, vers les sommets dont il rêve.

 

Un entraîneur de premier plan au quotidien

Dominique Hischier cumule les fonctions de coach national pour les M18 et d’entraîneur responsable du Centre régional de performance romand (CRPR). Lionel Schwander et ses camarades bénéficient donc au quotidien de l’expérience du Genevois, installé à Fribourg, qui a cumulé, sur les tatamis, de nombreux titres de champion suisse, ainsi que des résultats significatifs sur le plan international.

Le CRPR a été créé, en 2012, pour donner aux jeunes talents les outils nécessaire pour atteindre le haut niveau. «Ce n’est pas encore du sport d’élite, mais c’est le début d’un sport de performance », décrit l’entraîneur professionnel, engagé par la Fédération suisse de judo. Pour lui, il est essentiel de ne pas trop se focaliser sur les résultats des jeunes qu’il encadre. «Les judokas les plus forts en cadets ne sont pas nécessairement ceux qui vont percer au final», souligne-t-il. L’essentiel tient, pour lui, dans la manière de s’entraîner. Même s’il manque encore du recul nécessaire pour analyser l’efficacité de la structure, Dominique Hischier affirme constater de gros progrès chez les athlètes avec qui il travaille.

Parmi eux, outre Lionel Schwander, trois autres membres de l’Ecole Dégallier: Pauline Gander, Nicolas Jäggi et Julien Vollenweider. L’entraîneur du CRPR loue volontiers leur investissement.