L’association L’Orbe vivante emboîte le pas des autres communes de la région en organisant sa propre action de nettoyage le long des berges de l’Orbe. Une manière de sensibiliser le public sur l’écosystème fragile de cette rivière qui a besoin d’amour.
Décidément, les déchets sont partout. S’ils forment, en fin de course, des continents entiers dans les océans, ils se retrouvent aussi à la source, aux bords des rivières, d’où les courants les charrient loin à la ronde. C’est le cas également sur les bords de l’Orbe, comme le remarque Christophe Estermann (photo), coprésident de l’association L’Orbe vivante: «Il y a beaucoup de déchets. C’est un flux permanent, c’est surtout ça le problème.»
Ainsi, afin de lutter contre ce fléau que forment les déchets sauvages, l’association organise une grande action de nettoyage de ses rives samedi 29 mars entre Vallorbe et Orbe. «Ce n’est globalement pas catastrophique, tempère le coprésident. La plupart des gens font attention, mais on retrouve quand même systématiquement des déchets flottant en aval de Vallorbe, amassés au niveau des barrages ou aux endroits d’où des pique-niqueurs partent sans nettoyer leur place.»
Plusieurs groupes partiront de la gare du Day ou du Puisoir à Orbe pour y chasser les indésirables polluants. L’action se veut ouverte à tous, les volontaires étant répartis selon leurs capacités à se mouvoir en terrain difficile. Surtout, la rencontre se veut conviviale. «Dans cette époque difficile, c’est l’occasion d’agir plutôt que subir, en menant une action concrète.»
Pollution néfaste
L’Orbe vivante organise ces actions de nettoyage une fois, plus ou moins, par décennie. Un travail sans fin qui ne date pas d’hier. Car il faut dire que la rivière a vu son lot de déchets, grands et petits, au cours de son histoire. Certains restes des usines situées le long des berges lors des derniers siècles font encore partie du paysage. «La rivière est un environnement vivant. Les glissements de terrain font encore sortir des gros déchets métalliques du sol.»
Plus insidieusement, d’autres matières plus fines se retrouvent dans les eaux à cause des activités humaines. «Une ancienne fabrique d’allumettes, au Day, constitue encore une zone contaminée, qui rejette du mercure dans l’Orbe», illustre Christophe Estermann.
Parallèlement, micropolluants et microplastiques continuent de nuire à la santé de la faune et de la flore. «En 1870, il y avait 21 espèces de poissons dans l’Orbe. Désormais, il n’en reste que 13 ou 14, selon les sources, ce qui donne une idée de l’état de la rivière.»
Du sang neuf
En marge des déchets, l’association lutte pour la renaturation de l’Orbe et l’assainissement de la force hydraulique, pour réduire l’impact des barrages le long de la rivière. Des soucis qui n’inquiéteront pas forcément les volontaires du Coup de balai de ce week-end, sauf s’ils projettent de rejoindre l’association, ce qui est un des buts avoués des organisateurs. «Cette action, c’est l’occasion de rencontrer le public et de réveiller nos membres, poursuit Christophe Estermann, qui espère rencontrer des gens motivés sur le long terme pour sauvegarder la rivière et son environnement unique. C’est un capital naturel qui se transmet de génération en génération. Il faut aimer cette rivière, elle le mérite.»
Infos pratiques
Nettoyage des rives de l’Orbe.
Samedi 29 mars.
Rendez-vous à 12h15 au Puisoir à Orbe ou à la gare du Day.
Départ à 12h30 en covoiturage.
Ouvert à tous. Si possible, prendre de bonnes chaussures, des gants et un gilet fluo.
En cas de crue ou de fortes pluies, reporté au 3 mai.
www.lorbe-vivante.ch
