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Lost in Space n’a pas perdu la face
La formation ne s’est pas posé la question de savoir où elle allait vernir son EP: «C’était logique de le faire au Hessel Espace Culturel», confie Eric, ajoutant que le groupe compte parmi les habitués du lieu. © Carole Alkabes

Lost in Space n’a pas perdu la face

14 novembre 2018 | Edition N°2374

Le groupe de rock local a verni, samedi dernier, son premier EP, Faces, au Hessel Espace Culturel. Mais la galette a failli ne jamais être prête à temps.

Au départ, ils étaient un peu perdus dans le Moulin Rodynam, qui abritait leur premier studio de répétition. Et ils ne s’étaient pas posé trop de questions au moment de se trouver un nom: ce serait Lost in Space, soit «perdus dans l’espace». C’était en 2011. Aujourd’hui, les quatre membres du groupe de rock alternatif urbigène assument cette étiquette comme jamais. Jugez plutôt: vendredi dernier, à la veille du vernissage de leur premier EP (ndlr: mini CD) Faces sur la scène du Hessel Espace Culturel d’Orbe, la galette était loin d’être prête. «Ça faisait un peu bizarre de se dire que, le lendemain, on allait vernir un album qu’on n’avait pas physiquement entre les mains», sourit Stéphane Murugan, batteur de la formation et ingénieur du son de profession.

Samedi, le groupe s’est engagé dans une véritable course contre-la-montre avec un seul objectif: être prêt à 21h30, pour son concert. A 6h du matin, tandis que Stéphane achevait de masteriser l’EP, Eric Desponds, chanteur et guitariste, découvrait avec effarement que les pochettes de l’album et les stickers n’étaient pas arrivés à bon port. «Notre colis n’avait pas pu être livré et il nous attendait à la poste restante de Jougne (F)», relate le jeune homme de 24 ans. Pas le temps de tergiverser, il fallait traverser la frontière. Et surtout arriver à temps à l’office postal, connu pour avancer ses horaires de fermeture en cas de faible affluence. A 10h, Eric et Yoan Bovet, le bassiste du groupe, récupéraient le précieux paquet. Quelques heures plus tard, la galette et son packaging étaient prêts, tandis que Lost in Space fignolait ses réglages en vue de sa prestation du soir.

Cet EP, c’est une production 100% urbigène. Le son, les enregistrements – réalisés pour l’essentiel dans le Moulin Rod, au cœur de l’ancien studio d’enregistrement d’Eric – le graphisme: tout a été conçu par les membres de la formation, ou presque. «On en est assez fiers, souligne Stéphane. La seule chose qu’on n’a pas faite, c’est l’impression.» Surtout, cet album marque un tournant dans la vie du groupe. Après plusieurs remaniements – le dernier fut l’arrivée de Stéphane, qui a remplacé l’ancien batteur Ritchie Perez – Lost in Space a enfin pris le temps de presser une galette. «On n’avait jamais sorti quelque chose de physique, commente Eric. C’était important pour faire notre promo et pour être un peu plus crédibles.» Les musiciens ont désormais gravé ce qu’ils avaient dans les tripes et peuvent voir plus loin: «J’ai de la peine à composer quand j’ai encore plein de trucs qui traînent, poursuit le chanteur. A un moment donné, il faut les poser pour avancer.»

L’album est un mélange de balades et de «bon rock qui tache», décrit Stéphane. Mais pour les quatre musiciens, c’est sur scène que les quatre titres doivent exister pleinement: «Notre but, c’est d’aller un peu plus loin dans le développement de ces morceaux en live.» Plus mature, plus soudé et porté par Faces, le groupe n’est pas près de vouloir atterrir: «Maintenant qu’on a trouvé une cohésion qui nous plaît, on sait où on veut aller et quels sons on veut sortir», affirme Eric.

Caroline Gebhard