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Luca Meylan, la récompense de l’audace

28 novembre 2013

Skicross – Le Combier a repris la compétition à 19 ans, trois hivers après avoir arrêté, passant de l’alpin au skicross, en y allant au culot.

Le skieur du Brassus Luca Meylan a trouvé une nouvelle rampe de départ pour sa carrière de sportif, le skicross.

Le skieur du Brassus Luca Meylan a trouvé une nouvelle rampe de départ pour sa carrière de sportif, le skicross.

Avec un goût certain pour l’aventure et, surtout, une bonne dose de culot. Voilà comment Luca Meylan a mis les pieds dans le milieu du skicross. Le skieur du Brassus, licencié au Ski- Club Vallée de Joux, a pris son courage a deux mains au printemps dernier et a contacté Guillaume Nantermod. Quelques semaines et un camp d’entraînement plus tard, il faisait partie du groupe dirigé par l’ancien champion du monde de boardercross. Ce n’est pas un hasard si le Combier s’est intéressé à la discipline. Julie et Bryan Zooler, ses cousins, sont dans le milieu depuis quelques hivers. «J’ai aussi repris contact avec d’anciens amis, que je connaissais de l’époque où je faisais de l’alpin», ajoute le jeune homme de 19 ans. L’évocation de l’ambiance qui règne au sein de la Swiss Skicross Academy de Nantermod l’ont convaincu de franchir le pas.

Pourtant, Luca Meylan avait rangé ses ambitions sportives au placard trois hivers plus tôt, à 16 ans, ne se consacrant, depuis lors, plus qu’à son rôle d’entraîneur au ski-club. «Sportivement, j’ai eu le déclic lors de mes deux dernières années OJ (réd : organisation jeunesse), raconte-t- il. Mais il était trop tard pour rentrer dans les cadres de façon conventionnelle.»

S’il a manqué ce wagonlà, il n’a pas voulu rater celui du skicross. Une nouvelle porte d’entrée dans le milieu de la compétition, une sorte de revanche sur le sort aussi. Depuis ses débuts, l’été dernier, Luca Meylan prend son pied sur les sauts et dans les virages. «J’ai déjà pu voir une évolution. C’est génial d’aimer de plus en plus ce que tu fais.» Alors qu’il affectionnait le géant, il retrouve régulièrement dans les parcours de skicross, les courbes dans lesquels il apprécie s’exprimer.

S’il fait partie des aînés de son groupe, il reste un néophyte. En ayant commencé tard, cet étudiant de l’Ecole technique de la vallée de Joux, qui bénéficie de la filière sport-études, sait qu’il devra s’améliorer bien plus vite que les autres pour avoir son mot à dire. «Je sens que j’ai une bonne marge de progression», assure-t-il.

La tape sur l’épaule

La semaine dernière, en Autriche, il a retrouvé l’atmosphère des courses. Au sommet de la piste de Stubai, il a hérité de l’ultime dossard. «J’ai eu droit à la petite tape sur l’épaule du starter. Un rituel en skicross, précise-t-il. J’ai interprété cela comme signifiant que c’était la dernière fois que j’allais fermer la marche.»

La veille de la course, son coach lui a tendu son dossard. «Ça faisait deux ans et demi que je n’en avais plus porté. Ça m’a fait bizarre et plaisir, surtout, de retrouver cet esprit», lâche-t-il, appréciant l’adrénaline de la compétition.

Avec des «roquettes» aux pieds, il a terminé au 61e rang, sur une petite centaine de partants. Plutôt pas mal pour un début. «Avant le départ, je n’étais pas trop confiant. C’était aussi la première fois que je concourais à l’étranger. Mais j’avais imaginé ressentir plus de pression.»

Si Luca Meylan savoure ce retour au portillon et l’ambiance, plus souple, du skicross, l’entame de sa saison est très sérieuse. Il doit remporter rapidement 35 points dans des courses nationales ou FIS pour, ensuite, pouvoir s’inscrire en Coupe d’Europe. L’objectif de l’hiver.

A l’aube de sa possible nouvelle carrière, le garçon a des choses à prouver. Et le tempérament pour le faire.

Manuel Gremion