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L’Yverdonnois Dario Garcia brille à nouveau

5 septembre 2014

Automobilisme – Sept ans après avoir arrêté la compétition, le Nord-Vaudois d’origine espagnole Dario Garcia a terminé deuxième des 12 heures de Sepang, en Malaisie.

Dario Garcia.

Dario Garcia.

Bravant la nuit et les années passées loin du monde de la compétition, l’Yverdonnois Dario Garcia a décroché une magnifique deuxième place aux 12 heures de Sepang, le week-end dernier, en Malaisie. Sa dernière expérience en course remonte à sept ans, lors d’une manche européenne d’endurance de sports-prototypes. «C’était l’avantdernière épreuve de la saison, raconte l’Hispano-Suisse. On avait terminé sixièmes du classement final avec Karim Ajlani, mon coéquipier.»

Cette année-là, en 2007, Dario Garcia fêtait ses 30 ans. «J’ai alors réfléchi à mon futur et, manquant de financement pour la suite, j’ai décidé de prendre une pause. Ce n’était pas vraiment un arrêt, je n’avais pas l’intention, sur le moment, de mettre un terme à ma carrière sportive», dit-il.

Et voici que fin 2013, il reçoit une proposition inattendue de la part de Henk Kiks, patron de B-Quik, une entreprise réputée de vente de voitures en Thaïlande. «Je l’ai connu lors de courses et dans le cadre de mon travail (ndlr : il est indépendant dans le milieu automobile, coachant notamment des particuliers et des pilotes). Henk Kiks possède un team, BQ Racing, et il avait l’ambition de monter un équipage d’endurance. Il a pensé à moi !»

Six tours de retard

© Edd Ellison

© Edd Ellison

«J’avais un peu d’appréhension par rapport à mon adaptation à la nouvelle voiture, au nouveau staff, etc. Mais cela s’est passé à merveille, avec un résultat inespéré», explique-t-il, avec le sourire. L’objectif du team était de terminer la course, afin d’engranger de l’expérience. Autant dire que la deuxième place obtenue a un parfum de victoire. «D’ailleurs, on n’est pas passé loin de l’emporter. On termine avec six tours de retard, que l’on a accumulés pour régler un problème électrique, ajoute-t-il, sans regret. La fiabilité fait partie de l’endurance.»

Concernant son futur immédiat, Dario Garcia est dans l’inconnue. «Si Henk ou quelqu’un d’autre m’invite pour faire une pige, je dirai oui, en fonction de mes disponibilités. Mais il n’y a rien de prévu, affirme- t-il. Bien que cette performance de Sepang me rappelle ma saison inoubliable de 2007…» Une année qu’il considère comme la plus belle de sa carrière. «L’ambiance, l’entente au sein du team, évoluer à un tel niveau : j’ai vécu des choses intenses en 2007 sur la piste. Comme devant ma télévision.»

Cette année coïncide, en effet, avec le titre de champion du monde de F1 de Kimi Raikkonen. Le pilote finlandais est celui qu’apprécie le plus Dario Garcia à l’heure actuelle. «C’est une figure du sport auto. Il est plus charismatique que certains jeunes d’aujourd’hui. C’est un pilote avec du caractère, qui donne de la couleur à la F1.»

Mais son idole absolue reste néanmoins Ayrton Senna. «C’est lui qui m’a fait débuter le karting à l’âge de 15 ans, dit l’Yverdonnois, nostalgique. Je ne ratais aucune de ses courses. Le 1er mai 1994, jour de sa mort à Imola, fut un réel choc.»

Pas de frustration

Dario Garcia à Sepang, dans une Audi R8.

Dario Garcia à Sepang, dans une Audi R8.

Inspiré par le Brésilien, Dario Garcia n’aurait-il pas pu faire une carrière professionnelle ? Certaines limites au niveau financier lui ont pavé la voie d’embûches. «Ayant une situation stable, avec un travail qui me plaît, je n’ai pas de frustration, répond-il, humblement. Et je ne peux pas affirmer haut et fort qu’avec plus d’argent, j’aurais pu faire une carrière pro.»

Mais comme disait Jacques Villeneuve, «avec talent et sans argent, on fait autre chose, comme de l’endurance.» Un bel hommage envers les pilotes de la trempe de Dario Garcia, comme il l’a prouvé le week-end dernier après une si longue pause.

Sandozan Kandasamy