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La «machine suisse» s’est arrêtée

1 mai 2017
Edition N°1986

Himalaya – L’alpiniste bernois Ueli Steck est mort, hier matin, alors qu’il préparait l’ascension du Mont-Everest.

Ueli Steck : la passion de l’alpinisme l’a toujours animé. ©Ludovic Péron

Ueli Steck : la passion de l’alpinisme l’a toujours animé.

Mingma Sherpa, le co-organisateur de son expédition, Seven Summits Treks, a confirmé l’information d’un journal népalais : Ueli Steck, âgé de 40 ans, est décédé après avoir fait une chute de 1000 mètres vers 10h, dans une falaise du Mount Nuptse, entre le camp 1 et le camp 2.

Ueli Steck se trouvait dans la région pour s’acclimater en vue de l’ascension prévue en mai. Il voulait emprunter la route peu fréquentée de West Ridge pour atteindre le Lhotse, le quatrième plus haut sommet du monde, à 8516 mètres, et l’Everest, à 8850 m, le toit du monde. «Son corps a été retrouvé et est en train d’être ramené à Katmandou, a précisé Mingma Sherpa. La famille de l’alpiniste a été avertie tôt, hier matin, a indiqué le porte-parole du sportif, Andreas Bantel, dans un communiqué. Les circonstances exactes de l’accident ne sont pas encore connues, ajoute-t- il, invitant à renoncer à toute spéculation.

Le Bernois était arrivé début avril dans l’Himalaya. Dans un récent message écrit sur sa page Facebook, il décrivait son entraînement : «Un jour rapide, du camp jusqu’à 7000 mètres, et retour : j’aime ça, c’est génial.»

 

Performance et vitesse

 

Célèbre pour ses exploits en solitaire et ses records de vitesse, le sportif de l’extrême avait remporté le Piolet d’Or (prix international fondé en 1991) en 2009 et 2014. En 2015, il avait achevé en 62 jours l’ascension des 82 sommets alpins de plus de 4000 mètres. Il s’était fixé pour objectif moins de 80 jours.

En 2008, Ueli Steck a aussi réalisé l’ascension des Grandes Jorasses (1200 mètres de paroi), dans le massif du Mont-Blanc, en 2 heures et 21 minutes. Il faut deux jours à une cordée classique pour en venir à bout.

Surnommé la «machine suisse», il avait plusieurs fois frôlé la mort comme lors d’une expédition vers le sommet du Shishapangma (8027 mètres) au Tibet en 2014. Deux des cinq participants -un Allemand et un Italien- avaient perdu la vie dans une avalanche.

Charpentier de formation, Ueli Steck était né le 4 octobre 1976 à Langnau im Emmental (BE) dans une famille très sportive. A 12 ans, il rejoint le Club alpin suisse et développe une fascination pour le «contact avec la nature et les falaises ». Tout juste majeur, il pose les jalons de ses futurs records en réalisant l’ascension de la face nord de l’Eiger (3970 mètres).