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Main basse inquiétante sur les ruches

29 novembre 2013

Après la lutte contre l’acarien varroa, les apiculteurs du Nord vaudois doivent maintenant affronter les nombreux vols de ruches. Un phénomène en forte augmentation cette année.

Marcel Jud a dû cadenasser ses ruches.

Marcel Jud a dû cadenasser ses ruches.

Les apiculteurs du Nord vaudois se trouvent face à deux problèmes majeurs : le varroa et les voleurs de ruches.

Le premier est connu depuis longtemps et est responsable de nombreuses pertes d’abeilles. Les apiculteurs espèrent chaque année qu’une solution efficace soit trouvée par les chercheurs, pour lutter contre cet acarien responsable de nombreux effondrements de colonies. Le deuxième phénomène semble pourtant plus inquiétant que les parasites.

«Une trentaine de ruches ont été volées cette année», s’exaspère l’apiculteur Marcel Jud. Le phénomène n’est pas nouveau, mais le sexagénaire, qui possède des ruches depuis presque 20 ans, n’a jamais connu de pillages aussi intenses. «Pour protéger ses ruches, un collègue a posé une caméra. Le vol a été filmé, mais la vidéo n’est pas recevable parce qu’il n’avait pas indiqué que la zone était sous surveillance.»

Pour parer au problème, Marcel Jud a dû cadenasser ses ruches et il évite d’indiquer où elles se trouvent. «Nous sommes nombreux dans la région à prendre bien soin de nos ruches, explique l’apiculteur. La bonne santé de nos abeilles suscite la jalousie.»

Malgré les problèmes rencontrés, les apiculteurs du Nord vaudois sont satisfaits des récoltes de miel de cette année. «Les quantités dans la région sont bonnes et le miel d’été est bien aromatique », indique Marcel Jud. Le temps froid et humide du mois d’avril n’a pas permis aux abeilles de produire de grandes quantités de miel de printemps, en revanche, l’été tardif a permis d’obtenir, pour la deuxième récolte, du miel de sapin -qui est plus épicé- jusqu’en plaine. «La dernière fois que nous avons eu un tel produit, c’était en 1995», remarque joyeusement Marcel Jud.

Une dernière inquiétude persiste cependant. La nourriture des abeilles est trop riche en ce début de saison. Si l’hiver devient rude, elles risquent de souffrir de maladies. Le constat des pertes de colonies pourrait être pénible au printemps prochain.

Muriel Aubert