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«Malley Phare» aura une empreinte nord-vaudoise
«Malley Phare» aura une empreinte nord-vaudoise © Michel Duperrex

«Malley Phare» aura une empreinte nord-vaudoise

26 janvier 2022

L’entreprise JPF Ducret va construire un immeuble de quatorze étages avec une structure porteuse en bois.

Il y a des entreprises qui font la fierté d’une région. JPF Ducret en fait partie. Alors que le chantier de construction de «Malley Phare» a démarré mardi dernier, on réalise le chemin parcouru par l’entreprise créée à Orges en 1984 par Jean-Louis Ducret, aujourd’hui dirigée par son fils Jean-Marc, ingénieur civil EPFL et directeur de JPF Ducret, fruit de la fusion, intervenue en 2013 après une longue collaboration, de Ducret-Orges S.A. et JPF Charpente S.A. (Le Pâquier, près de Bulle).

En effet, la fameuse technique du lamellé-collé développée par la société ne cesse de s’imposer. On peut même parler d’une véritable expansion avec le retour en grâce du bois dans le domaine de la construction. Ces grandes arches se sont d’abord imposées dans les halles, les patinoires et autres grandes salles parce qu’elles préservent des volumes vierges de piliers, et donc une visibilité optimale.

Et puis de fil en aiguille, JPF Ducret a multiplié les projets, particulièrement dans le domaine du logement. Avec «Malley Phare», c’est un pas supplémentaire qui va être franchi, cette fois-ci en hauteur. «Nous avons participé en 2020 à un mandat d’études paralèlles organisé par la Suva, maître de l’ouvrage, auquel huit mandataires ont été invités. Quatre entreprises ont ensuite été qualifiées, et nous avons été retenus», relate, avec un large sourire, Jean-Marc Ducret.
En effet, cette tour de quatorze étages, imaginée par le bureau lausannois d’architecture CCHE, va être posée sur le complexe de Malley Lumières. Les travaux de renforcement, par la création d’une enceinte profondément ancrée dans le sol, ont débuté. La tour proprement dite sera implantée sur le bâtiment existant de quelque 15 m de hauteur. Le faîte de la tour devrait frôler 70 m.

«Le maître de l’ouvrage a estimé que notre solution était techniquement et économiquement la plus avantageuse. La structure porteuse sera en bois, parce que c’est plus léger. Le tout sera un alliage de béton, bois et acier, mais il y aura beaucoup moins de béton que dans une construction traditionnelle. Cela permet de limiter les charges sur les fondations», explique Jean-Marc Ducret, en soulignant que la HEIG-VD a été impliquée dans cette opération.
Du point de vue de l’isolation, tant thermique que phonique, ainsi que de la sécurité sismique, la tour répondra aux exigences les plus récentes. Ce projet s’inscrit aussi dans le développement durable. Le bois provient principalement de la région, notamment de la Scierie Zahnd à Rueyres.

L’autre bonne nouvelle, c’est qu’une grande partie de la structure sera fabriquée dans les halles de JPF Ducret à Orges et à Y-Parc. Cette tour représente, par la conception de sa structure, une véritable innovation. Pour Jean-Marc Ducret, qui a défendu en son temps un doctorat en construction mixte acier-béton, c’est une nouvelle occasion de démontrer les possibilités infinies qu’offre le bois en concours avec d’autres matériaux. Il rêve secrètement de construire la deuxième tour qui vient d’être mise à l’enquête. Et de conclure: «Nous avons la chance d’avoir une belle équipe et d’attirer des collaborateurs qui s’intéressent à ce que l’on fait. Et puis le bois connaît un essor incroyable!»

Isidore Raposo