Yverdon-les-Bains – L’audience sur l’assassinat d’un Sainte-Crix, en juillet 2015, s’est ouverte, hier, devant le Tribunal d’arrondissement de la Broye et du Nord vaudois.
Un Roumain accusé d’avoir tué un Sainte-Crix, en 2015, a comparu, hier, devant le Tribunal criminel de l’arrondissement de la Broye et du Nord vaudois. Il aurait roué de coups un homme de 53 ans, avant de lui dérober le contenu de son porte-monnaie. La victime, connue dans la région comme étant celui qui contrôlait l’accès aux pistes de ski de fond aux Rasses (lire encadré ci-dessous), et parce qu’il faisait régulièrement du stop entre Yverdon-les-Bains et Sainte-Croix, avait été trouvée morte, le visage dans une flaque de sang, non loin du port des Iris, en 2015 (lire La Région Nord vaudois du 27 juillet 2015).
En ouverture d’audience, le prévenu, âgé de 22 ans et sans domicile fixe en Suisse, a admis qu’il avait asséné des coups au Sainte-Crix. Il a demandé pardon à la famille de ce dernier, dont une partie était présente à l’audience, sans pour autant admettre les faits qui lui sont reprochés. «Cette nuit-là, je ne lui ai rien pris», a affirmé l’accusé.
Quelques jours avant le drame, le prévenu avait effectivement été rémunéré pour entretenir une relation de nature sexuelle avec le Sainte-Crix. Le jour même, les deux hommes avaient passé l’après-midi à la plage, avant de rejoindre le restaurant situé à proximité pour la soirée.
Corps martelé de coups
«Il m’avait promis 300 francs. J’ai décidé de partir du restaurant quand j’ai vu qu’il n’avait plus d’argent pour payer les consommations, et il m’a suivi en me demandant de l’attendre», a expliqué le prévenu. La victime, qui était fortement alcoolisée, l’aurait saisi par le pull en lui faisant comprendre son intention d’avoir des rapports sexuels. Le prévenu aurait, dit-il, pris peur et lui aurait donné deux ou trois coups pour fuir.«Quand je me suis enfui, je me suis retourné et je l’ai vu assis. Si je l’avais vu couché par terre, j’aurais appelé l’ambulance. Et si j’avais su qu’il était mort, je serais parti à la maison, en Roumanie», a ajouté le jeune homme, qui avait été arrêté à Yverdon-les-Bains le lendemain des faits.
«Au vu de l’importance du traumatisme crânien et du nombre de fractures constatées, il nous semble certain qu’il y a bien eu plus de coups», a contredit une légiste, venue témoigner à l’audience. Et d’ajouter qu’il ne s’agissait pas de petits chocs : «Il faut déjà une certaine force pour imprimer le dessin d’une semelle de chaussure sur le visage d’une personne. Ensuite, il y a beaucoup de fractures, notamment un enfoncement au niveau de la structure du visage.»
Selon le rapport d’autopsie, le décès est consécutif à un traumatisme facial extrêmement sévère, qui a entraîné une broncho-aspiration massive de sang et de contenu gastrique.
«Je ne comprends pas ce geste, a confié la sœur de la victime, qui l’a décrite comme étant «influençable» et «un peu faible, tellement il était gentil».
De son parcours scolaire, aux différents emplois qu’il a occupés en Suisse, en passant par les délits mineurs qu’il aurait commis : le prévenu, qui est renvoyé pour assassinat, n’a cessé de varier dans ses déclarations. Le procès se poursuit aujourd’hui.
Commémoration
La sœur de la victime a fait part des nombreux messages de soutien qu’elle a reçus à la suite du drame. «Un jour, le président du Groupement des skieurs de fond de Rasses est venu me demander s’il pouvait repeindre la cabane des Cluds en rouge et la baptiser du nom de mon frère», a-t-elle évoqué, émue.
ATS / Christelle Maillard ■